Dans un contexte morose, Apple évite pour l'heure les licenciements

Stéphane Moussie |

Cinquante et un mille. C'est le nombre total de licenciements annoncés par Google, Microsoft, Meta et Amazon au cours de ces trois derniers mois sur fond de ralentissement économique. Un seul des « GAFAM » a évité pour l'instant un plan social : Apple. Qu'est-ce qui explique cette différence ? Les décisions prises en matière de recrutements, notamment.

Apple Park. Image Apple.

De septembre 2019 à septembre 2022, l'effectif global d'Apple a augmenté d'environ 20 % pour atteindre 164 000 employés à temps plein (dont 65 000 employés de la branche Retail répartis dans les 500 Apple Store à travers le monde). Dans le même temps, dans l'euphorie de l'explosion de l'utilisation du numérique en pleine pandémie de Covid-19, le nombre d'employés a bondi de 53 % chez Microsoft, de 57 % chez Alphabet (Google) et de 94 % chez Meta (Facebook). Amazon, qui est un cas à part avec ses activités de vente et de livraison, a carrément doublé sa main-d'œuvre.

Dernier à avoir annoncé une grande vague de licenciements, Sundar Pichai l'a reconnu à demi mots : grisé par une croissance folle, Google a recruté à tour de bras sans vraiment se soucier du futur. Maintenant que le soufflé économique lié à la pandémie est retombé, les grands groupes dégraissent leurs effectifs pour contenter les investisseurs.

Apple ayant recruté avec plus de précautions, la pression pour réduire le nombre d'employés est moins forte, pour l'instant tout du moins. Si la Pomme a encore fait progresser son chiffre d'affaires durant l'été 2022, elle se fait rattraper doucement mais sûrement par le ralentissement économique. Des analystes s'attendent à une baisse du chiffre d'affaires, la première en trois ans, pour le dernier trimestre de 2022. Tim Cook et Luca Maestri sont attendus au tournant le 2 février.

Apple pourrait prendre des mesures moins radicales que des licenciements pour faire passer le coup de mou, comme le non-renouvellement de personnes sur le départ et diverses économies. Contrairement à Google ou Meta, Apple ne sert déjà pas de repas gratuits aux employés de ses campus, souligne le Wall Street Journal.

Accédez aux commentaires de l'article