Concurrence : aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Corée du Sud, la pression monte sur l'App Store

Mickaël Bazoge |

Les régulateurs resserrent leur étau sur Apple, des deux côtés de l'Atlantique et en Asie. Aux Pays-Bas tout d'abord, l'autorité de la concurrence (ACM) a de nouveau mis à l'amende Apple qui doit payer 5 millions d'euros supplémentaires. La Pomme ne respecte toujours pas l'obligation qui lui est faite d'autoriser les applications de rencontre à faire payer leurs services comme elles l'entendaient.

Chaque semaine qui passe voit la douloureuse s'alourdir pour Apple. L'amende ne peut pas dépasser les 50 millions d'euros, mais l'ACM n'écarte pas la possibilité de reconduire la punition, a expliqué un porte-parole de l'ACM au site Insider.

Pays-Bas : l'autorité de la concurrence tape du poing sur la table contre Apple

La proposition d'Apple n'a pas satisfait le régulateur néerlandais, qui réclame donc un ajustement des conditions. En l'état, elles constituent des barrières pour les éditeurs d'apps de rencontre qui les empêchent d'intégrer des services de paiement alternatifs.

Direction les États-Unis et plus particulièrement Washington, où le projet de loi Open App Markets Act a été voté à une large majorité par la commission judiciaire du Sénat. Le mois dernier, c'était le texte American Innovation and Choice Online Act qui obtenait le feu vert pour poursuivre sa route au sein de la machine législative américaine.

Craig Federighi disant tout le mal qu'il pense du sideloading durant le Web Summit, en novembre dernier.

S'ils devenaient lois, ces textes pourraient forcer Apple à autoriser le sideloading, ce que le constructeur cherche farouchement à empêcher (c'est le cas aussi en Europe). La possibilité d'installer des applications depuis un navigateur web ou d'autres boutiques pourrait compromettre la vie privée des utilisateurs, mettre en danger leurs données, et entraîner une dégradation de l'expérience utilisateur selon Apple. Google est sur la même longueur d'ondes.

Apple ne veut pas être obligée d'autoriser le sideloading aux États-Unis

Enfin, direction l'Asie et plus particulièrement la Corée du Sud, où une législation permet en substance aux développeurs d'utiliser des systèmes de paiement alternatifs dans leurs apps. Apple et Google, qui est aussi visé, n'ont pas eu d'autre choix que d'accepter la nouvelle règle du jeu, mais la Commission des communications coréenne (KCC) ne semble pas avoir été convaincue par ces propositions.

Corée du Sud : Apple proposera d'autres méthodes de paiement sur l'App Store

Celle d'Apple en particulier manque encore de « détails concrets », a expliqué un responsable auprès de Reuters. La KCC est en contact avec le constructeur pour obtenir davantage de précisions, au-delà de son intention de permettre des systèmes alternatifs de paiement dans les applications.

Voici à quoi pourrait ressembler la sélection du mode de paiement sur Android en Corée du Sud, selon Google.

La question de la commission et de son taux continuent de se poser : Google a fait savoir qu'il entendait prélever sa part sur les achats réalisés via les mécanismes tiers, et Apple en fera certainement autant. Selon les calculs de la KCC, la différence sur le Play Store ne sera que de 4 points de pourcentage, entre le système de paiement de Google et un système alternatif.

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