Pour Bruce Sewell, la sécurité d’iOS n’est pas un argument marketing

Mickaël Bazoge |

Après le témoignage de James Comey devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants, c’est Bruce Sewell, vice-président d’Apple et conseil juridique de l’entreprise, qui était amené à dire le fond de sa pensée sur l’affaire qui empoisonne Apple face au FBI. Le directeur du Bureau a laissé entendre que l’affaire de San Bernardino pouvait créer un précédent, à la grande crainte de Tim Cook (lire : James Comey admet une erreur du FBI, mais veut qu’Apple ouvre la porte).

Bruce Sewell.

Bruce Sewell n’était pas seul, puisque Cyrus Vance, procureur de New York, et Susan Landau, professeure à l’institut polytechnique du Worcester, sont également présents devant les représentants américains. Avant un discours liminaire que l’on peut consulter ici, le vice-président d’Apple a dû gérer un petit problème technique : son iPad Pro est tout simplement tombé en panne ! Il a donc dû sortir les bonnes vieilles feuilles de papier.

Sewell attaque bille en tête en reprenant une phrase prononcée plusieurs fois par Tim Cook : « Apple n’a aucune sympathie pour les terroristes ». Puis il est revenu sur un des arguments utilisés par la justice US : dire des fonctions de sécurité d’iOS qu’il s’agit d’un argument marketing « fait bouillir [son] sang ». « Ce n’est pas un problème marketing, c’est une manière humiliante de qualifier l’autre partie », a-t-il affirmé.

Il est toutefois un peu difficile de prendre cette explication comme argent comptant. Dans une autre affaire (qui s’est soldée par une victoire pour le constructeur), Apple expliquait que la forcer à « extraire des données (…), sans ordre juridique valable pour le faire, pourrait menacer la confiance qu'il y a entre Apple et ses clients, et ternir significativement la marque Apple » (lire : Les agissements troubles du FBI contre Apple). C’est donc que la sécurité compte aussi comme du marketing.

Le FBI demande une porte dérobée dans l’iPhone : cela affaiblirait la sécurité pour tous les utilisateurs, estime-t-il. « Des dizaines ou des centaines de millions d’Américains seraient vulnérables. Mais les terroristes ne seront pas affectés ». Et si jamais le FBI obtenait cette porte dérobée, très rapidement d’autres pays demanderaient un tel accès.

Cyrus Vance.

Cyrus Vance, en sa qualité de procureur de l’État de New York, se place du côté du FBI. Les criminels « nous rient au nez parce qu’ils savent qu’ils peuvent comploter à l’ombre du gouvernement, en utilisant des produits Apple ». Il a également indiqué que dans son bureau, il y a 205 iPhone bloqués qui retardent des enquêtes. Et pour lui, la solution ne peut pas être du cas par cas, smartphone par smartphone.

Un des représentants a prévenu Apple que l’entreprise n’appréciera pas la solution de chiffrement que proposera le Congrès, si elle s’entête à dire « non, non, non, non » et qu’elle n’avait rien de « positif » à dire sur le sujet.

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