Tout le monde connaît désormais l'existence de Nemo, le gentil poisson-clown. La dernière production de Pixar, le studio d'animation dirigé par Steve Jobs, a définitivement popularisé, et du coup mis en danger, l'espèce. Le film vole de record en record. Pourtant, ce dont on parle depuis hier, c'est surtout d'une accusation de plagiat. En effet, en 1995, Franck Le Calvez, un amoureux des poissons-clowns, écrit le scénario d'un film d'animation qui ne verra pourtant pas le jour, faute de trouver un écho favorable chez ceux qu'il démarche. Il va pourtant même jusqu'à réaliser, avec Robin Delpuech et Thierry Jagodzinski, illustrateurs de la société Cybervillage, des illustrations en 3D de Pierrot, le poisson-clown. Il parvient en 2000 à éditer son livre, alors même que Pixar annonce Nemo. Et c'est évidemment là que le bât blesse : les deux personnages, Pierrot et Nemo, se ressemblent beaucoup, beaucoup. Après quelques péripéties, Franck Le Calvez attaque Disney pour contrefaçon. C'est en février prochain que l'affaire devrait être tranchée au tribunal. Et si Disney et Pixar ne devaient pas avoir de mal à prouver leur bonne foi quant au plagiat et au scénario (un poisson-clown ressemble forcément à un autre poisson-clown), ils risquent de trouver face à eux un obstacle de taille : en 1995, Franck Le Calvez avait certes déposé marque «Pierrot poisson-clown», mais aussi, et surtout, la silhouette de son héros.