Test du MacBook Air 2020

Florian Innocente |

Après une version 2019 mineure face au premier MacBook Air Retina 2018, la gamme 2020 refait le plein de nouveautés. Pour qui a sauté les deux premières éditions, ce portable abordable et convenablement équipé est-il un bon choix ?

Un rappel s'impose sur les évolutions de cette gamme. En octobre 2018, Apple modernise enfin le MacBook Air, son portable le plus populaire, et l'équipe en particulier d'un écran Retina. Un nouveau modèle est arrivé à l’été 2019 et, avec lui, une mise à jour comprenant une révision des touches du clavier à mécanisme papillon (ce sera son ultime itération après une longue série de déboires) ainsi qu'un réglage « True Tone » pour l'écran Retina.

Changement aussi, mais moins visible, sur le SSD qui perd en vitesse de lecture tout en progressant légèrement sur l'écriture (lire : Prise en main du MacBook Air Retina 2019). Quant à la partie moteur — processeur et puce graphique — rien ne bouge. Le client n'a d'autre choix que de repartir avec un Core i5 de 8e génération, son processeur bicœur à 1,6 GHz et une puce Intel UHD Graphics 617. Enfin, les prix étaient en baisse de 100 €, amenant les deux modèles de base à 1 249 € (128 Go) et 1 499 € (256 Go).

Une vraie nouvelle gamme

Cette édition 2020 apporte des changements à de nombreux niveaux et c'est une vraie gamme, avec un étagement des processeurs alors que l’on avait jusque-là qu’un seul processeur proposé. Il y a encore eu un peu de mouvement sur les prix, puisqu'on débute 50 € moins cher, soit 1 199 € pour la première configuration en Core i3 bicœur, 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. En revanche, il faut toujours 1 499 € pour l'autre modèle, à savoir un Core i5 quadricœur avec 8 et 512 Go. Mais on en a plus en stockage pour le même prix qu’avant.

Processeur(s) et puce graphique

C'est l'un des grands changement de cette gamme 2020. Au lieu d'un seul processeur, Apple donne le choix entre trois modèles, issus de la dixième génération d'Intel. Et pour la première fois dans le MacBook Air, il y a des processeurs quadricœurs :

  • Core i3-1000NG4 bicœur à 1,1 GHz et 4 Mo de cache (Turbo Boost jusqu’à 3,2 GHz) : 1 199 €
  • Core i5-1030NG7 quadricœur à 1,1 GHz avec 6 Mo de cache (Turbo Boost jusqu’à 3,5 GHz) : 1 499 €
  • Core i7-1060NG7 quadricœur à 1,2 GHz avec 8 Mo de cache (Turbo Boost jusqu’à 3,8 GHz) : +130 € (depuis le Core i3) ou +80 € (depuis un Core i5) soit 1 579 €

La puce graphique intégrée évolue vers une Intel Iris Plus Graphics dont la particularité est de savoir piloter un écran externe jusqu'à 6K, ce qui inclut le Pro Display XDR d'Apple. On peut se demander évidemment combien de MacBook Air seront le compagnon quotidien d'un écran à 5 000 voire 6 000 €. Il s'adresse à une clientèle qui a besoin de machines puissantes et le MacBook Air reste un portable d'entrée de gamme chez Apple, avec un périmètre d'utilisation varié, mais tout de même circonscrit par la puissance de ses composants.

Il faut le voir autrement, sous l'angle du qui peut le plus, peut le moins. Ce MacBook Air est globalement à l'aise avec un écran 4K, qui offre le mariage d'une surface de travail beaucoup plus étendue avec une très belle qualité d'affichage. Vous travaillerez dans un environnement 100% qualité Retina et rien que pour ce confort, c'est intéressant.

Ma machine de travail habituelle est un MacBook Pro 13" 2018 doté d'une puce Intel Iris Plus Graphics 655. Son utilisation avec un écran LG 4K était rendue désagréable par des saccades fréquentes à l'écran : chaque fois que je sollicitais Mission Control ou que je passais d'un espace à l'autre (choses que je fais constamment). J'ai fini par basculer sur un écran nettement moins bon, mais d'une définition supportable pour ce MacBook Pro.

MacBook Air 2020 et écran LG 4K, tous les deux utilisables dans leur résolution maximale

Avec ce MacBook Air relié à ce même écran LG 4K, aucun problème, la fluidité est de mise. Les deux écrans sont même utilisés chacun à leur définition maximale. Un bon point pour qui travaille aussi de manière sédentaire et voudrait s'offrir un très bon moniteur secondaire.

Clavier

Changement complet ensuite pour le clavier, qui reprend celui du MacBook Pro 16". En novembre, au lancement de la gamme des 16" équipés d'un clavier dont les touches reposent sur un mécanisme dit à « ciseaux » plutôt que « papillon », Phil Schiller avait argué qu'Apple continuait toutefois de faire évoluer son clavier papillon. Expliquant aussi que le nouveau clavier était plus adapté aux professionnels.

Comme s'il y avait de la place — et une pertinence — à avoir deux designs de clavier de portables chez Apple ! Ce que le patron du marketing ne pouvait confesser quant à l'évolution prévue pour le MacBook Air — et à terme du successeur du MacBook Pro 13" — la logique s'en est chargée. Le MacBook Air 2020 n'aura pas une quatrième itération du clavier papillon, il reprend tout bêtement, et comme tout le monde s'y attendait, le mécanisme à ciseaux.

Ce « Magic Keyboard » présente une descente plus longue des touches : il faut les enfoncer de 1 mm au lieu de 0,5 mm pour aller au bout de leur course. Une différence visible à l'œil nu par l'épaisseur des touches. À la frappe, cela se ressent par un effet de ressort plus marqué ainsi qu'une sonorité moins sèche (voir les extraits audio dans le test du 16").

Vous aimez pourtant ces claviers papillon qui donnent une frappe plus nerveuse et où les doigts glissent plus vite d'une touche à l'autre ? Il faudra vous réhabituer à ces touches plus « molles » et plus hautes. Gageons que le plus grand nombre des utilisateurs y trouvera son compte sans même ciller — ce clavier est tout de même très confortable. Espérons aussi que ces problèmes de fiabilité qui ont collé aux basques des versions papillon sont définitivement dernière nous (chez MacG, deux MacBook Pro 13" 2017 et 2018 sont partis en SAV pour leur clavier).

Ce n'est pas tout. Le bloc de flèches, en bas à droite, retrouve une disposition en T inversé, grâce à des touches gauche/droite deux fois moins hautes que celles de haut/bas. À l'aveugle, le petit doigt repère mieux l'approche de ce bloc puisque les touches et n'ont plus la même forme.

Et ce n'est pas cette fois qu'un MacBook Air héritera de la Touch Bar, maintenant généralisée sur les modèles Pro. Faut-il s'en plaindre ? Comme pour les claviers, il y a deux chapelles vis-à-vis de la Touch Bar. Chez MacG, elle rencontre peu de soutiens parmi ceux qui en sont équipés. Pas de regret donc qu'elle soit absente du MacBook Air. Au moins a-t-on le bouton Touch ID pour l'identification par empreinte tactile.

RAM et SSD

La RAM et les SSD apportent leur lot de changements. Côté mémoire vive, on reste sur une base de 8 Go, avec la possibilité de doubler cette dotation, moyennant 250 €. Les processeurs utilisés pourraient même gérer 32 Go mais Apple n'offre pas l'option, et puis on entrerait sur le terrain des MacBook Pro. Les barrettes utilisées sont néanmoins plus rapides, avec des LPDDR4X à 3 733 MHz au lieu de barrettes LPDDR3 à 2 133 MHz.

Les deux capacités du SSD installées par défaut sont (enfin) plus élevées : 256 Go et 512 Go. C'est le double d'avant, finis les maigrelets 128 Go qui faisaient tache depuis un moment déjà. En option, on peut aller vers 512 Go (+250 € à partir du modèle Core i3 d'entrée de gamme) ou 1 To (+500 €). Cette année, Apple propose même 2 To (+1 000 €). Un volume de stockage singulier sur ce segment de portables. Il faut croire que des clients n'hésitent pas à gonfler ce poste dans leur équipement, même pour un MacBook Air ?

Wi-Fi et Bluetooth

Communication ensuite, le Bluetooth 4.2 cède la place au Bluetooth 5. Mais à l'instar des MacBook Pro 16", Apple n'a pas jugé pertinent d'utiliser une puce Wi-Fi 6 (802.11ax) pourtant prévue par Intel avec ces processeurs. Le MacBook Air campe sur le module Wi-Fi 5 (802.11ac) déployé dans tous les autres Mac.

Ce n'est pas grave dans l'immédiat, tant cette norme est nouvelle, mais les routeurs compatibles arrivent à bon prix et des box d'opérateurs s'y sont mises. En considérant le cycle de vie de plusieurs années que connaîtra ce MacBook Air, c'eût été un apport appréciable. D'autant que la norme n'est pas étrangère à Apple : les iPhone 11 l'utilisent depuis l'automne, ainsi que les nouveaux iPad Pro lancés concomitamment avec ce portable. On devine que sur iOS le composant Wi-Fi 6 disponible pour ses produits convient à Apple, mais pas son équivalent pour les PC.

Connectique

Pas de nouveauté avec la connectique qui est tout aussi légère que le suggère le nom du portable. On retrouve les deux ports Thunderbolt 3 avec le format des prises USB-C ainsi qu'une sortie audio 3,5 mm. Les premiers sont à gauche du clavier, la seconde sur sa droite. Répartir ces deux prises de part et d'autre du clavier aurait donné un peu plus de flexibilité pour les branchements. Là, il faudra tout caler à gauche ou tirer sur les câbles.

Quant à se plaindre de n'avoir que deux ports, c'est un sujet qui n'a pas de réponse universelle. L'un des ports pourra être utilisé pour l'alimentation et/ou un écran externe, laissant le second pour un périphérique supplémentaire, voire un dock multi-prise. A priori, cela devrait suffire à la majorité.

Il s'agit aussi pour Apple de séparer les familles de portables, avec le raisonnement que si deux ports sont insuffisants pour votre quotidien, alors le MacBook Pro 13" de milieu de gamme (à quatre prises) correspond mieux à votre profil.

Caméra FaceTime

En termes de caméra, le Mac reste le parent pauvre chez Apple. C'est toujours une caméra FaceTime HD de 720p qui équipe ce portable, comme sur les modèles Pro. Tout le monde est logé à la même enseigne. Avec peu de luminosité autour de soi, l'image que vous envoyez à votre interlocuteur est médiocre.

FaceTime avec une luminosité moyenne

Ça ne vous empêche pas de discuter bien sûr, mais l'image moutonne. Allez dans un endroit mieux éclairé et le rendu en profitera, tout en restant très passable. Clairement, Apple estime que même en 2020, il n'est pas nécessaire d'en faire plus. Sur Mac en tout cas, puisqu'elle déploie des efforts bien plus considérables avec l'optique des iPhone et iPad.

FaceTime avec plus de lumière

Il n'y a rien de nouveau sur les autres caractéristiques matérielles, mais on les soulignera pour les novices de cette gamme. Le MacBook Air est équipé d'un écran Retina procurant une très bonne finesse d'affichage et d'un tout aussi excellent trackpad multitouch. Ses haut-parleurs sont d'un niveau très suffisant pour écouter sa musique — ou pour les jours où on a oublié son casque — avec un effet stéréo assez large (il surprend parfois, avec un son qui semble provenir d'en dehors des côtés du portable) et la compatibilité Dolby Atmos.

Enfin, si le châssis n'a pas bougé dans son design, il a (très) légèrement épaissi pour accommoder le nouveau clavier. Le portable est un soupçon plus lourd (1,29 kg au lieu de 1,25 kg) et un cheveu plus épais (1,61 cm à son point le plus haut contre 1,56 cm).

Performances

Que ce soit sur le processeur ou sa puce graphique, cette génération 2020 est un bon cru, mais il faut connaître ses limites. Nous avons testé le MacBook air haut de gamme, la version avec l'option Core i7 quadricœur à 1,2 GHz (Turbo Boost jusqu’à 3,8 GHz) et 8 Go de RAM et 512 Go de stockage, ainsi qu’un modèle avec Core i5, 8 Go de RAM et 512 Go de stockage1. Ce Core i7 qui peut activer jusqu'à 8 threads est épaulé par 8 Mo de cache, contre 6 Mo sur le Core i5 et 4 Mo pour le Core i3.

Processeur

Sur le test Geekbench 5.1.1, le Core i5 1,6 GHz utilisé en 2018, puis conservé en 2019, reste derrière n'importe lequel des trois nouveaux processeurs de 10e génération. Que ce soit en monocœur ou lorsque tous les cœurs sont lancés. Dans le test monocœur, le MacBook Air de 2020 est 52 % plus rapide et 85 % en multicœur que l’original. Même le petit Core i3 arrive à placer un peu de distance avec son devancier, de l'ordre de 30 % de mieux.

On voit aussi que notre MacBook Pro 13" de 2018 (Core i5 2,3 GHz quadricœur), se fait doubler en monocœur (20 % de mieux avec le MacBook Air), mais qu'il garde la tête en multicœur, de par sa fréquence de base bien plus élevée. Le MacBook Air ne le surclasse pas en tout, mais il montre de nouveaux muscles.

Puce graphique

Et ça continue avec la puce graphique. Pas de carte dédiée sur ces machines, mais une Intel Iris Plus Graphics qui se sert dans la mémoire vive générale pour ses propres besoins (avec toujours un maximum de 1 536 Mo). Le test des API Metal dans Geekbench témoigne d'un résultat trois fois supérieur à celui des MacBook Air 2018/2019. Notre MacBook Pro de référence avec son Iris Plus Graphics 655 est tout aussi dépassé.

Dans Tomb Raider, le jeu était plutôt fluide en 1 920 x 1 200 px et les détails mis sur le niveau « Normal ». Avec la séquence de test intégrée au jeu, on obtient une moyenne de 45,8 images par seconde. Ce n'est évidemment pas une machine pour des joueurs réguliers qui veulent s'aventurer en dehors des titres d'Apple Arcade, les MacBook Pro et leur carte graphique dédiée seront plus à l'aise.

Performances et (sur)chauffe

Lorsqu'on se place dans un contexte qui correspond au profil type des usages de cette machine, c’est-à-dire des applications internet, de la rédaction de contenus, des manipulations dans Photos ou des montages iMovie avec des films 4K tirés de votre iPhone, ce MacBook Air se comporte très bien et opère le plus souvent en silence. Avec YouTube, il peut solliciter le ventilateur à un niveau sonore à peine perceptible lorsque vous regardez des vidéos 4K dans Chrome.

En revanche, lorsque la charge devient vraiment lourde, le ventilateur souffle fort et le processeur rappelle qu'on est sur un MacBook Air. Au départ du test 3D de Valley Benchmark, le Core i7 sollicite le Turbo Boost et dépasse les 3 GHz. Puis très vite, alors que la température atteint son maximum toléré de 100°, le processeur ralentit drastiquement sa fréquence, revenant à 1,8 GHz (capture ci-dessous) puis il se stabilise sur une ligne de crête de plus ou moins 1 GHz (capture suivante), d'où il ne bouge plus.

Les pics à 3 GHz deviennent des 1,8 GHz ("core max") et la fréquence moyenne s'établit à un peu plus de 1 GHz (valeur "Core AVG" dans "Frequency")
Alors que la température est installée à son maximum, la fréquence moyenne passe sous la barre des 1 GHz

Autrement dit, lorsqu'il est soumis à une charge de travail importante, de celles que l'on confierait plutôt à un MacBook Pro, le MacBook Air va relâcher l'effort et s'en tenir au minimum syndical. Ce n'est pas une surprise, il n'est pas orienté tout-terrain. Il y a des domaines qui ne sont tout simplement pas de son ressort.

En ajoutant un écran 4K, tout en conservant l'usage de l'écran Retina intégré, ces limites sont nettement plus visibles. Le portable s'en sort parfaitement pour ce que l'on décrivait comme étant un usage applicatif standard. Le passage d'un espace à l'autre reste fluide et les animations de Mission Control ne saccadent pas.

Le MacBook Air tourne alors à une moyenne de 1 GHz avec de brefs pics à 1,8 GHz, voire au-delà des 3 GHz lorsque nécessaire, mais sans s'attarder à ces niveaux. Cette génération de MacBook Air 2020 redonne une pertinence à cette association avec un très bon écran. Ce qui ne veut pas dire que ce couple, bien agréable en situation sédentaire, n'a pas de contraintes.

Sans même invoquer de lourdes applications de 3D ou de musique, on peut citer YouTube et Chrome. Jouez une vidéo 4K en plein écran sur le moniteur 4K et Chrome va tirer comme un sourd sur les 8 threads du Core i7, sans parvenir à assurer une quelconque fluidité. La fréquence plafonne à 1 GHz environ et l'image tressaute ou bloque. On ne retrouvera une fluidité à peu près correcte qu'en refermant l'écran du portable.

En redescendant la vidéo au 1080p, la fluidité est normale mais le navigateur de Google continue de faire souffler le ventilateur. Le processeur tourne alors en moyenne à 2 GHz, avec des pics à 3,4 GHz. Pour la même séquence en 1080p, Safari enchaîne des pointes à 1,8 GHz voire 3,4 GHz mais le processeur oscille autour de 1 GHz, c'est deux fois moins que Chrome pour le même travail (incidemment, mieux vaut choisir son camp pour améliorer l'autonomie).

YouTube en 1080p dans Chrome sur l'écran externe 4K. Observez la valeur moyenne ("AVG") dans le graphique "Frequency", elle oscille à un peu plus de 2 GHz.
YouTube en 1080p dans Safari sur l'écran externe 4K. On a une valeur moyenne bien inférieure à 1 GHz.
Chrome, lorsqu'on passe d'un YouTube en 1080p à la 4K sur l'écran externe 4K. La fréquence moyenne chute de moitié pour soutenir la charge face à une température qui a atteint son plafond de 100°. La vidéo n'est plus fluide du tout.

Il est dommage que ce genre d'utilisation soit castré par une insuffisance du processeur. Mais vous pouvez tout de même associer un excellent écran à ce portable et profiter d'une belle densité de pixels avec les deux dalles. Simplement, ne vous aventurez pas là où ce MacBook Air n'a pas de légitimité.

SSD

Un peu plus de 1,4 Go/s en écriture et un peu plus de 1,3 Go/s en lecture, voilà ce que l'on obtient avec le Disk Speed Test, l’outil de mesure des performances des SSD de Blackmagic. C'est nettement mieux en écriture et un peu moins bon en lecture qu'avec la révision de 2019.

Depuis le premier MacBook Air Retina de 2018, ces valeurs ont évolué au profit de la vitesse d'écriture. Il y a deux ans, on obtenait environ 930 Mo/s en écriture et quasiment 2 Go/s en lecture. Puis, sur le modèle de l'été 2019, il y a eu une légère augmentation en écriture, qui dépassait de peu le giga-octet par seconde, et une dégradation de la lecture qui s'est fixée autour de 1,5 Go/s.

La vitesse de lecture continue donc de baisser et celle de l'écriture de progresser, au point que les deux se rencontrent. Que cette vitesse en écriture augmente est un bon point, puisque cela aura un impact bénéfique sur toutes les opérations en arrière-plan d'écriture de données en cache.

Pour essayer de situer ce portable face aux autres, disons que ces résultats sont meilleurs que ceux du MacBook Pro 13" d'entrée de gamme (540 Mo/s en écriture), mais logiquement inférieurs dès qu'on monte en gamme. Mon MacBook Pro 13" de 2018 donne presque 1,9 Go/s en lecture et 2,5 Go/s en écriture. Sur un MacBook Pro 16" on atteint aisément les 3 Go/s en lecture. Ces modèles jouent dans une toute autre catégorie.

Comme machine de départ dans la gamme des portables Apple, ce MacBook Air se défend tout de même bien. Et il faut considérer que forcer sur les performances des SSD aurait des incidences sur l'autonomie et le prix.

Autonomie

Sur l'autonomie, un point très important pour cette machine d'un peu plus d'un kilo qui n'appelle qu'à être emportée partout, Apple a concédé un recul par rapport à la gamme précédente. L’autonomie théorique est de 11 heures sur son test de navigation web et 12 h sur la lecture de film Apple TV+, soit une heure de moins à chaque fois.

Avec nos propres mesures, le bilan est en demi-teinte. Sur notre test « 100 % » qui consiste à lancer Valley Benchmark au maximum des réglages, avec la luminosité et le volume à fond, le MacBook Air Core i7 a tenu 2 h 20. C'est équivalent aux modèles précédents qui tenaient 2 h 10.

J'ai ensuite utilisé l’ordinateur de la même manière que je le fais chez MacG, avec un assortiment toujours ouvert, de logiciels internet (Mail, Safari, Messages, WhatsApp, Signal, Tweetbot, Reeder, Mattermost), de rédaction (iA Writer, Numbers) et de manipulation d'images (Photos, Skitch). La première fois, le MacBook Air Core i7 a tenu seulement 4 h 40 minutes. Toutefois j'ai fait quelques tests 3D, joué vingt minutes à Tomb Raider et utilisé FaceTime en vidéo pendant quelques minutes.

Au second test, le portable a résisté 6 h 40 avec vingt minutes de FaceTime vidéo dans le mix applicatif. Enfin lors d'un troisième test sans application autre que celles citées plus haut, il s'est éteint au bout de 5 h 45.

Il faut garder en tête que les mesures en utilisation dite « normale » ne sont pas directement comparables. Même si nous avons à peu près tous les même logiciels dans l'équipe, il y a forcément des disparités dans leur utilisation. Mais ça donne une tendance et celle-ci est à la baisse au fil des générations. Sur les anciens modèles sans écran Retina, on pouvait aller jusqu'à 8 h dans des conditions similaires.

Ajoutons que sur ma machine, la luminosité était réglée sur 75 %, de manière à épargner un peu la batterie. Avec un revers, c'est le portable dont l'écran a la plus faible luminance de tous ceux d'Apple (400 nits contre 500 nits sur les autres). Par conséquent, on est plutôt tenté de pousser le curseur de luminosité vers le haut que vers le bas.

Au final, lorsqu'on est amené à bûcher de longues heures en dehors de chez soi, il faudra certainement prévoir d'emmener son bloc chargeur. Ou de s'équiper à moindre prix d'un chargeur d'appoint, ou d'une version multi-usage (sachant qu'il faut au moins un bloc 30 W) ou d'une grosse batterie externe.

Conclusion

Si vous venez d'un portable ancien de quelques années, que ce soit un MacBook Pro 13" d'entrée de gamme, un MacBook ou bien un MacBook Air non Retina, ce MacBook Air 2020 est une excellente opportunité de se mettre à jour. Avec une préférence pour le modèle milieu de gamme, dont le Core i5 est la porte d'entrée vers le quadricœur.

Ce portable est correctement équipé, les affres connus avec les claviers papillon ont des chances de ne plus se reproduire et on garde le format qui a fait le succès de cette famille.

Comme expliqué précédemment, vous pourrez même envisager de rehausser votre équipement en l'accompagnant d'un écran d'une plus haute définition que la moyenne. Il faut juste garder en tête que s'il est possible de lui adjoindre un moniteur 4K ou 6K, ça ne le transformera pas, comme par magie, en MacBook Pro, avec ce que cela suppose d'usages plus pointus.

Le principal regret touche à l'autonomie, en tout cas pour les modèles haut de gamme2. On ne partira pas pour une grosse journée de travail sans risquer de se retrouver à court de jus. La nouvelle génération des puces d'Intel n'a pas fait de miracle, c'est vraiment dommage car la gamme MacBook Air mériterait d'être championne dans ce domaine.

Pour le reste, ce MacBook Air 2020 est, et demeure, le portable idéal pour monsieur tout-le-monde, pour les étudiants de disciplines généralistes et pour tout ceux qui ne se sentent pas prêts à aller vers un iPad comme seul appareil informatique.


  1. Nous avons reçu le Core i5 dans un second temps et nous n’avons pas eu le temps de faire de mesures d’autonomie avec ce modèle. Pour le Core i3, les résultats sont tirés de la base de données de Primate Labs, l'éditeur de Geekbench.  ↩

  2. Nous n’avons pas encore pu tester le Core i3 qui offre peut-être de bien meilleurs résultats sur ce point.  ↩

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