Tesla ouvre la bêta de sa conduite autonome en ville à tous les conducteurs américains

Nicolas Furno |

Elon Musk a annoncé ce matin l’ouverture de la version en bêta du FSD (Full Self Driving), le programme de conduite entièrement autonome, à tous les conducteurs de Tesla aux États-Unis et au Canada. Cette version est en bêta depuis plus de deux ans, d’abord auprès d’une sélection de propriétaires sélectionnés à la main, avant une première extension l’an dernier qui dépendait d’un score de conduite. Désormais, tous ceux qui ont une Tesla et qui ont acheté la coûteuse option pour bénéficier du FSD peuvent choisir d’installer la bêta au lieu du logiciel standard.

Cette bêta apporte une étape importante sur l’itinéraire de Tesla vers la conduite entièrement autonome. Jusque-là pensé uniquement pour les autoroutes et routes hors agglomérations, l’Autopilot Tesla est désormais capable de gérer la conduite en ville. Il n’est pas encore question de retirer le volant néanmoins, la bêta reste au deuxième niveau de la conduite autonome, ce qui fait du FSD un assistant sophistiqué qui nécessite malgré tout une surveillance de tous les instants. L’entreprise a bien progressé au fil des mois et les dernières bêtas sont capables de s’en sortir dans des situations compliquées, même si l’humain derrière le volant doit rester attentif pour prendre le relai à tout moment.

Même si la bêta du FSD est désormais ouverte à tous, cela ne veut pas dire que Tesla n’a pas laissé en place quelques garde-fous pour limiter les abus. Les conducteurs qui y participent sans respecter les règles pourraient perdre leur accès à la bêta. C’est notamment le cas pour ceux qui ne gardent pas les mains en permanence sur le volant : la voiture pourra alors bloquer l’Autopilot jusqu’à la fin d’un trajet et après cinq blocages, la bêta sera automatiquement désactivée sur cette voiture.

Accès à la bêta du FSD sur une Model 3 américaine, avec le message mis en avant par Tesla qui prévient des sanctions en cas de non respect des règles (image @aletechview).

Ce n’est pas parce que la bêta est désormais plus largement ouverte que Tesla en a fini avec la conduite autonome, on s’en doute bien. La prochaine mise à jour majeure devrait uniformiser la FSD en ville et sur les autoroutes, puisque la version actuelle repose toujours sur deux versions très différentes pour ces deux contextes. Le constructeur devra aussi continuer d’apporter des améliorations à son logiciel pour gérer plus de cas et tendre vers l’objectif d’une voiture sans humain au volant. Et tout ce travail mené en Amérique du Nord devra ensuite être adapté à d’autres pays, ce qui n’est pas une mince affaire.

Tesla : la conduite autonome pourrait arriver en Europe d’ici la fin de l’année, au mieux

Même si le FSD n’a d’intérêt qu’aux États-Unis, on peut également acheter l’option en Europe. En France, il faut compter 7 500 € et pour ce prix, on achète surtout la promesse que la conduite autonome en ville arrivera bien dans le pays, ce qui n’est pas du tout garanti. Cela reste un prix nettement plus intéressant qu’outre Atlantique, où Tesla facture le FSD à pas moins de 15 000 $ ! Un abonnement est toutefois proposé depuis l’année dernière.

Tesla commercialise aussi une option intermédiaire, vendue ici 3 800 €, qui intègre la majorité des fonctions utiles, dont les dépassements automatisés sur autoroute et la navigation sur Autopilot, où la voiture peut emprunter la bonne sortie en fonction de votre itinéraire. Mais toutes les voitures du constructeur américain sont également équipées d’un Autopilot de base gratuit qui offre des assistances à la conduite avancées, comme je l’avais détaillé dans ma série sur mon expérience avec une Model 3.

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