iMac Pro : « attendez-vous à des augmentations de performances de 200 à 300 % »

Florian Innocente |

Comme elle l'avait fait pour l'iPhone X, Apple a mis de côté les sites technologiques américains habituels pour les premières prises en main de son iMac Pro dont le lancement est prévu ce 14 décembre.

Des développeurs, des spécialistes du montage vidéo et des Youtubeurs ont pu se faire la main sur cette machine toute de gris et de noir vêtue jusqu'à ses claviers, souris et trackpad (qui ne seront pas vendus séparément dans ces coloris) et même ses câbles Lightning.

Marquees Brownlee a travaillé avec pendant une semaine, en faisant du montage avec la prochaine version 10.4 de Final Cut Pro X. Il travaillait jusqu'à présent avec le Mac Pro de 2013 et c'est à l'aune de celui-ci qu'il a partagé son ressenti.

La configuration prêtée par Apple contient, derrière l'écran Retina 5K, un Xeon 10 cœurs à 3 GHz (Turbo Boost à 4,5 GHz), 128 Go de RAM, 2 To sur un SSD capable de turbiner à 3 Go/s et une carte Radeon Vega 64 de 16 Go. C'est l'équipement que tout le monde a eu, il s'inscrit dans le milieu de gamme des iMac Pro, sauf pour la carte qui existe en 8 Go. Les autres déclinaisons de processeurs n'arriveront qu'en 2018.

Différence importante avec les 27" actuels, il n'y a plus de trappe pour accéder à la RAM (32 Go de base) et en ajouter soi-même, sauf à se tourner vers un professionnel puisque les barrettes ne sont pas soudées. Sur le plan esthétique, le gris sidéral trahit immédiatement la nature de cet iMac, tout comme les grandes rainures horizontales pour la ventilation, placées au dos de l'écran, en bas.

Est-il rapide ? Oui, sacrément et surtout lorsque tous les cœurs se déchainent ! Déjà, dans les valeurs brutes de Geekbench où l'iMac Pro affiche 5 468 points en single core et un très gros 37 417 en multicore, contre 3 636 et 26 092 sur le Mac Pro 2013 ou 5 751 et 19 667 avec un iMac classique.

Tout est gris sidéral et noir avec l'iMac Pro Cliquer pour agrandir

Marquees Brownle raconte avoir travaillé avec des prévisualisations de flux 8K en utilisant des plug-ins et en effectuant des corrections de couleurs, sans que la fluidité n'en souffre véritablement, voire pas du tout. Alors que le Mac Pro toussait sur les mêmes actions. En résumé, c'est une machine idéale pour son activité de Youtubeur qui manipule des vidéos filmées en très haute définition. Bonus, la machine reste silencieuse, comme un iMac plus classique.

La vidéo de Jonathan Morrison a surtout comme mérite de montrer la machine sous tous les angles ainsi que ses accessoires. Pour le reste, sur un plan technique, il n'y a pas grand chose à en retirer, il n'a pas poussé encore très loin ses investigations.

Thomas Grove Carter a livré ses premières impressions sur Twitter. Comme Marquees Brownlee, il a lu et travaillé avec FCP X 10.4 sur des fichiers 8K ProRes 4444, en appliquant des effets de flou et des corrections colorimétriques : « Lecture sans sauts d'images. Aucun rendu préalable, tout en qualité maximale ». Constat identique dit-il avec les fichiers RAW RED 5K. Aucun Mac ne pouvait faire cela auparavant, souligne-t-il.

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Appréciations plus fouillées avec des applications et outils de calculs scientifiques et de développement chez Craig Hunter. On renvoie vers son billet pour les détails mais quelques éléments tout de même :

  • dans Xcode il note des gains de 30 à 60 % en compilation comparé à ses iMac 2013 et MacBook Pro 2016 (ses apps contiennent entre 20 000 et 30 000 lignes de code réparties sur 80 à 120 fichiers)
  • dans un outil de calcul de dynamique des fluides, employé dans la conception aéronautique, l'iMac Pro écrase le Mac Pro de l'ordre de 40 % en temps d'exécution. Il relève aussi dans un autre test la bonne tenue du processeur lorsque tous les cœurs sont amenés à travailler conjointement, la dégradation des performances est limitée
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Avec le réalisateur Vincent Laforet on revient dans le domaine du montage vidéo qui est au cœur de sa prise en main elle aussi fournie en détails.

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D'emblée, le décor est posé, cela peut aller carrément de 2 à 3 fois plus vite : « Que vous éditiez des vidéos RED 8K, des prises de vue de drones en 4K H.264, du contenu 3D VR en 6K ou des images RAW de 50 mpx, vous pouvez espérer sur l'iMac Pro une augmentation des performances de 200 à 300 % avec à peu près n'importe quel grand logiciel ».

Il a ensuite testé les applications professionnelles d'Apple comme d'Adobe et a comparé avec ses iMac (un 5K avec Core i7 à 4 GHz) et MacBook Pro 15" (Touch Bar avec Core i7 à 3,1 GHz) utilisés au quotidien. Lightroom, FCP X, Première, Insta360 3D VR, Black Magic Résolve… à chaque fois sur les tâches choisies, l'iMac Pro est loin devant ses cousins, dans les proportions données plus haut.

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Il y a les tests et puis il y a l'utilisation, et comme les autres testeurs, il souligne à quel point la manipulation de contenus haute définition est fluide et sans achoppements, contrairement à ses deux autres machines qui, parfois, ne peuvent tout simplement pas suivre. Il note juste un problème avec des contenus RED 8K — très peu répandus encore — mais l'un des autres testeurs ne les a pas rencontrés apparemment.

Ces tests, pour cette machine qui va débuter à quelques 5000 $, donnent un premier aperçu. Il faudra un peu plus de recul mais dès sa sortie du carton on peut s'attendre à un vrai bond en avant face au Mac Pro. C'est heureux alors que l'on ne sait toujours pas quand Apple entend lancer la tour qui doit lui succéder. Dans l'intervalle, cet iMac, avec son écran 5K a l'air d'être en mesure de très bien gérer l'attente.

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