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Mac : les classiques contre les modernes

Christophe Laporte

mardi 16 août 2016 à 10:30 • 237

Mac

Plus que jamais, deux approches de l’informatique s’affrontent, et elles transparaissent particulièrement dans la communauté Apple. On le voit dans les commentaires, dans les forums ou bien même lors de nos débats internes.

Les conservateurs contre les modernes

Quel est ce différend ? Le cloud, ni plus ni moins. Depuis plusieurs années, Apple s’est lancée dans une longue transition qui bouleverse le paradigme qui a fait en partie son succès dans les années 2000.

L’approche « conservatrice », que certains défendent bec et ongle, correspond à la vision du hub numérique du début des années 2000 : le Mac est au centre de tout et le cloud est tout au plus une simple extension, une disquette virtuelle en quelque sorte. Souvent ces utilisateurs sont nostalgiques de Tiger, Leopard ou encore Snow Leopard. C’est à cette période que cette approche était alors la mieux intégrée au système d'exploitation d’Apple.

L’approche « moderne » prend le problème à l’envers. Désormais, c’est le cloud qui est au centre de tout. C’est lui qui détient vos données et qui les gère.

Pourquoi le virage du cloud ?

La question peut paraître bête, mais un rappel des faits s’impose. On l'a dit, quand Apple a promu sa stratégie du hub numérique, le Mac était central. Depuis l’iPhone et l’iPad, c’est désormais un terminal parmi d’autres. Le centre de gravité s’est déplacé vers le nuage presque naturellement.

Et c’est cela qui a poussé Apple à changer d’approche. Ne cherchez pas à opposer Tim Cook et Steve Jobs sur le sujet, ce dernier a toujours été un grand promoteur du cloud. Peu de temps avant sa mort, le cofondateur d’Apple avait annoncé la couleur en déclarant lors du lancement d’iCloud qu'il fallait prendre au sérieux cette initiative.

Présentation d'iCloud en juin 2011.

En introduction de l’article, nous évoquons des approches « conservatrices » et « modernes », mais elles sont toutes les deux vieilles comme le monde. Au milieu des années 1990, Larry Ellison faisait déjà ardemment la promotion du Network computer (NC), un client léger dépourvu de lecteur de disquettes qui promettait un accès facile à Internet et ses immenses bases de données.

Plusieurs sociétés ont sorti à l’époque un Network Computer, mais la mayonnaise n’a jamais pris. Les connexions au réseau des réseaux étaient encore trop lentes. D’autre part, les NC n’ont pas réussi à s’imposer face aux PC dont les prix ne cessaient de baisser.

En décembre 1997, alors qu’il était encore à la tête d’Apple, Gil Amelio avait promis la sortie d’un Macintosh NC pour avril 1998. L’appareil devait embarquer un processeur approchant les 300 MHz et un écran 17” pour un peu moins de 1 000 $. Le disque dur aurait été fourni en option pour 100 $ de plus.

Mais entre temps, Steve Jobs revint aux commandes et ne donna pas suite au projet. Toutefois, certaines caractéristiques ont été reprises dans l’iMac, qui pour beaucoup était un Network Computer pragmatique par rapport à l’état des connexions de l’époque.

Un Network Computer.

Le Network Computer tel que Larry Ellison l’a imaginé existe aujourd’hui, et il connait même un succès grandissant. Si Apple s’est lancé dans une transition qui ne fait pas forcément l’unanimité, pour d’autres acteurs, elle est logique voire native.

Pour Google, la question ne s’est jamais posée ; les Chromebook illustrent parfaitement cette vision. Si les ordinateurs équipés de Chrome OS ne coûtent pas cher, c’est parce qu’ils utilisent des composants peu onéreux. Le cerveau est dans le nuage. Et la question du stockage qui est un aspect prépondérant lorsque l’on achète un ordinateur classique est quasiment secondaire quand on fait l’acquisition d’un Chromebook.

Pourquoi le cloud pose problème à certains ?

Le cloud est quelque chose d’incroyablement pratique, quand cela marche bien entendu. Si l’on s'intéresse plus particulièrement à celui d’Apple, tout n’est pas parfait loin de là, mais il progresse régulièrement (lire : Pourquoi iCloud ne fait pas l’unanimité chez les développeurs) .

Nous avons reçu ces derniers mois de nombreux témoignages de développeurs nous expliquant par exemple que les problèmes de synchronisation étaient de l’histoire ancienne. Il y a encore des points à améliorer, comme la vitesse, mais Apple redouble d’efforts dans ce gigantesque chantier en ouvrant par exemple des data center dans de nouvelles régions (lire : Feu vert pour le centre de données Apple en Irlande). Certes, tout cela prend du temps, mais rappelons que la mise en œuvre du hub numérique a elle aussi pris des années, alors qu’elle était autrement plus simple.

Pour expliquer cette méfiance tout à fait légitime du cloud de certains, les raisons sont nombreuses. On pourrait citer pêle-mêle des questions de coût, de confidentialité, de localisation des données… Mais le point le plus important finalement, c’est la sensation de perdre le contrôle de ses données, d’avoir toujours moins de maîtrise sur l’outil informatique et d’être toujours plus dépendant d’un fournisseur.

Projet de data center en Irlande.

Que deviendrait-on si iCloud ou les services de Google connaissaient une panne globale pendant 24 heures ? Que ferait-on si pour une raison totalement indépendante d’Apple ou de Google, les réseaux cessaient de fonctionner pendant un jour ou deux ?

Cette sensation de perte de contrôle n’est pas nouvelle. Lors du passage de Mac OS 9 à Mac OS X, beaucoup s’inquiétaient de ne plus comprendre le fonctionnement du système, comment et où il rangeait ses fichiers. La structure d’OS X héritée d’Unix était autrement plus complexe.

Ce sentiment de perte de contrôle, des utilisateurs l’ont eu aussi quand Apple et d’autres ont commencé à créer des packages ou bases de données pour centraliser des données. Ne pas savoir comment iPhoto organisait précisément les données que vous lui confiez a stressé plus d’un utilisateur. Comme souvent, tout est une affaire de confiance entre Apple et l’utilisateur. Et jusqu’où l’utilisateur est prêt à aller…

Car si le cloud a ses contraintes, il a également ses avantages, notamment la possibilité d’accéder à ses données à tout moment. Il offre également des solutions simples d’utilisation à tout un tas de problèmes très complexes. L’utilisation de la photothèque iCloud ou Google Photos permet d’éviter d’avoir à se poser certaines questions. Pour en revenir à ce que nous disions précédemment, c’est une histoire de curseur entre simplicité d’utilisation et maîtrise du système.

Un Chromebook. Image Kevin Jarrett CC BY

L’argument économique pourrait entrer dans l’équation, mais il est difficile de dire quelle approche est véritablement la plus rentable. En théorie, le cloud permet d’acheter des machines moins chères, car vous n’avez pas besoin d’autant de stockage en local. Par contre, vous êtes bon pour prendre un ou plusieurs abonnements (lire : Le cloud : le nouveau trou dans votre budget). Et si vous décidez de mettre en place un cloud privé, il faut investir dans du matériel : serveur ou NAS ainsi que disques durs. À cela, il faut encore ajouter le temps nécessaire pour configurer l'ensemble.

Pourquoi une telle opposition entre les deux approches ?

On peut après tout très bien se réclamer d’une école ou de l’autre et n’avoir aucun souci avec. L’essentiel est d’être en accord avec ses choix. Le souci pour les adeptes de l’ancienne école, c’est que celle-ci colle de moins en moins avec macOS.

De plus en plus de fonctionnalités sont liées aux services d’Apple. Et si au début, certaines étaient accessoires, il y en a dans les tuyaux qui sont fondamentales. On pense notamment à la possibilité dans Sierra de synchroniser ses documents et ses fichiers avec iCloud Drive. C'est autant de place gagnée sur votre SSD 128 Go... et de prise dans votre quota iCloud.

Ce n’est sans doute qu’un premier pas. Si Apple a pris le temps avec APFS de développer un tout nouveau système de fichiers, c’est également pour fluidifier les échanges avec le cloud. On ne serait pas étonné que Time Machine, qui doit forcément être revu pour APFS, se tourne également vers le nuage.

Sur le plan logiciel, si l’on est réfractaire au nuage d’Apple, on est donc de plus en plus contraint, mais cela n’a rien d’insurmontable. Là où les choses deviennent délicates, c’est que l’influence du cloud commence également à se faire sentir sur le matériel. Avoir beaucoup de stockage sur son ordinateur, à quoi bon si vos données peuvent être stockées dans le nuage ?

MacBook 12"

Si Apple voulait contenter tout le monde — mais ce n’est pas le genre de la maison — elle proposerait un iCloud Server. Ce serait un outil similaire à OS X Server, mais en plus simple d’utilisation, qui viendrait apporter une réponse à tous ceux qui veulent garder la main sur leur nuage. Économiquement, cela pourrait même être intéressant. Ce qu’elle ne gagne pas en abonnement, elle pourrait le gagner en vendant du matériel adapté — imaginez un « Mac mini iCloud » ou une « Time Capsule Pro ». Mais c’est sans doute un doux rêve.

Au même titre que les terminaux post-PC, le MacBook est sans nul doute la première machine conçue avec une optique 100 % cloud. La présence d’un seul port démontre à elle seule cette approche. Pour les réfractaires, une machine comme le MacBook est plus que problématique. Pourtant, pour Apple, c’est l'aboutissement d’un long travail de fond initié avec l’iMac.

Au bout du compte, il ne fait guère de doute qu’avec cette approche, Apple perdra des clients. Mais comme toujours, lorsqu’elle fait des choix tranchés, il faudra voir à la fin si elle en gagne plus qu’elle n'en perd.

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