Le Turbo.264 d'Elgato
Avec L'iPod 5G puis Apple TV, Apple a mis, timidement d'abord, plus résolument ensuite, un pied dans le monde de la diffusion vidéo. Si le baladeur n'est pas (encore ?) un vrai baladeur vidéo, il permet toutefois de regarder des films, des petites séquences plutôt, dans un confort relatif. Apple TV, de son côté, diffuse sur un grand écran, et donc dans des conditions bien plus agréables, des clips vidéo, des podcasts vidéo, des films même, bref tout contenu qui doit d'abord passer par le Mac.
Las, la Pomme a quelque peu bridé l'un et l'autre matériels. Pas moyen, par exemple, de leur faire lire des DivX, un format pourtant très largement répandu et qui a pour mérite premier de ne pas prendre trop de place sur un disque dur. Si donc on désire se constituer une vidéothèque pas trop volumineuse, on est obligé d'en passer par certains codecs. Le H.264, notamment.
Avec le temps, divers éditeurs, Apple en premier, ont d'ailleurs mis leurs logiciels à l'heure du H.264 et propose des options permettant de convertir une source vidéo dans ce format. Mieux, ils proposent même souvent des jeux de réglage prédéfinis en fonction de la destination du film. Trois ou quatre jeux sont alors offerts à l'utilisateur, des préréglages qui sont fonctions de la qualité du rendu final, de la résolution qu'on souhaite obtenir (un affichage sur l'écran d'un iPod ou d'une PSP n'est pas aussi exigeant que l'affichage sur un écran 16/9e de 82 cm de diagonale).
Mais le problème est toujours le même dans ce domaine : un encodage vidéo, c'est gourmand en ressources et cela prend beaucoup, beaucoup de temps. C'est là, on excusera alors cette longue introduction, qu'intervient le turbo.264 d'Elgato.
Le turbo.264, c'est d'abord un joli petit paquet. On dirait presque que c'est Apple qui s'est mise ici au travail. Le packaging est élégant et rappelle beaucoup ce que la Pomme peut proposer pour ses propres produits.
La boîte s'ouvre pour ne laisser voir que le matériel : c'est à à dire un parallélépipède de 8,5 cm de long, de 3 cm de large et d'un tout petit peu plus de 1 cm de haut. Le tout est léger : 35g environ. Bref, le turbo.264 évoque une clef USB, ou un iPod shuffle de première génération qui aurait été d'un assez joli noir mat. De chaque côté, une petite grille d'aération. Sur la façade avant le nom du produit et un symbole qui semble vouloir signifier l'idée d'un encodage (on retrouvera d'ailleurs ce symbole en un autre endroit). Un capuchon qui, lorsqu'on le retire laisse voir un connecteur USB tout ce qu'il y de plus traditionnel.
Dessous, cachés, un CD, ainsi qu'une feuille, là aussi joliment réalisée, qui se veut un guide de démarrage rapide et qui explique qu'on doit connecter l'objet au port USB 2.0 de son Mac, directement ou en passant par une petite rallonge USB incluse. Le guide explique aussi qu'on doit installer le logiciel contenu sur le CD-ROM. Rien de bien compliqué d'ailleurs : il n'y a pas d'autre procédure d'installation que de glisser le programme "Turbo.264" dans le dossier Applications. Simple, Mac tout simplement.
Désormais, il n'y a plus rien d'autre à faire, sinon utiliser le turbo.264 pour encoder vos vidéos et les préparer en vue d'une diffusion sur un iPod ou un Apple TV (voire une PSP).
Mais quel est l'intérêt ?
Le turbo.264 soulage en fait le processeur central de votre Mac. Il fonctionne sur le même principe qu'une carte d'encodage vidéo dédiée qu'on aurait placée dans l'unité centrale. Pour faire simple : le petit boîtier fait le travail du Mac. Ce faisant, il libère le processeur central qui peut s'acquitter plus facilement des autres tâches qui lui sont dévolues. Entièrement dédié au seul travail d'encodage, le Turbo.264 est alors censé accélérer nettement la manœuvre. Elgato affirme qu'il faut un tout petit peu plus de onze minutes pour encoder dix minutes d'un film DV au format 16/9e (format de sortie Apple TV), là où il faut un tout petit peu moins d'une heure si on laisse le seul Mac s'en occuper (en l'occurrence un MacBook Intel Core 2 Duo 2 GHz). Sur le papier, quel gain de temps ! Nous avons évidemment voulu vérifier par nous même.
Nous avons utilisé différents supports : un extrait d'une émission captée sur le Mac, grâce au boîtier TNT d'Elgato et enregistrée avec EyeTV, un DVD vidéo (celui de Pierrot le fou, dans la collection du Monde) qui n'était pas protégé par Macrovision, une courte séquence encodée d'abord en MPEG-1 (un extrait du monologue final de Bérenger dans Rhinocéros), un film personnel de dix minutes enregistré en 16/9e avec une caméra DV grand public et un film Divx d'un peu plus de vingt minutes. Chacun des tests a été réalisé avec puis sans le Turbo.264, sur un iMac Intel Core 2 Duo, 2,16 GHz (2 Go de RAM) notamment, et, pour certains tests, sur un MacBook Intel Core Duo 1,83 GHz (1Go de RAM), afin de réaliser certaines comparaisons.
Les deux font la paire
Dans le cadre d'une utilisation couplée avec EyeTV, l'enregistreur numérique et gestionnaire des programmes fournis avec les boîtiers d'acquisition Elgato, nul besoin de lancer le logiciel Turbo.264. Si l'accessoire matériel est connecté au Mac, EyeTV fait automatiquement appel à lui pour convertir un programme enregistré en MPEG-2 au format H.264. L'utilisateur n'a qu'à choisir la destination (iPod ou Apple TV) ou définir lui-même dans les réglages avancés quels paramètres il retient. Si le Turbo.264 est sollicité, eyeTV affiche le petit symbole que nous évoquions plus haut et la barre de progression est rouge. Si le Turbo.264 n'est pas sollicité, pas de petit symbole et la même barre de progression est bleue.
En tout cas, pas de doute, les résultats sont là, et sont déjà parlants : une séquence de 5 minutes, enregistrée par EyeTV avec le module TNT (poids d'origine de 181 Mo) est encodée pour Apple TV par le logiciel en 15 minutes et 48 secondes (pour un résultat final de 156 Mo). Avec le Turbo.264 branché au Mac, EyeTV ne met déjà plus que 5 minutes et 40 secondes. Trois fois moins de temps. Le fichier final pèse alors 112,9 Mo. Si c'est vers iPod qu'on veut transférer le programme enregistré, EyeTV, avec Turbo.264, met 2 minutes et 52 secondes pour produire un fichier de 43,4 Mo. Sans Turbo.264, la même opération prend 7 minutes et 22 secondes et livre un fichier 51,9 Mo. On est donc gagnant sur tous les plans. D'autant qu'en passant par le menu Exporter d'EyeTV, on peut affiner ses réglages et opter pour une meilleure ou une moins bonne qualité.
Mais Turbo.264 n'a pas besoin d'EyeTV pour fonctionner. Il sait aussi fonctionner avec d'autres programmes à même d'exporter au format H.264 : Final Cut Pro, iMovie ou même, tout simplement, QuickTime Pro. Soit un film d'un peu moins de 7 minutes, encodé par iMovie, il y a quelque temps, en H.263, avec une résolution de 240 par 180, pour un poids total de 17,8 Mo. Si l'on passe par le menu Exporter, deux options se présentent, par exemple : "Séquence vers Apple TV" ou "Séquence vers Apple TV (Elgato Turbo.264)". Pour un transfert vers iPod, on retrouve le même choix. Nous avons fait l'essai d'un transfert, d'abord avec la première option, puis avec la seconde. Sur un iMac Intel Core 2 Duo, 2,16 GHz, il a fallu 2 minutes et 2 secondes à QuickTime pour convertir le fichier au format H.264. Il ne lui a fallu que 46 secondes pour faire le même travail alors qu'il était épaulé par le Turbo.264. Sur un MacBook Intel Core Duo 1,83 GZ, il aura fallu, ventilateurs très sollicités, 2 minutes et 39 secondes pour la même tâche, sans Turbo.264 et 55 secondes avec le processeur enfermé dans une clef.
Pas de doute, Turbo.264 est très pratique pour qui veut transférer ses films de vacances sur son baladeur ou sur son Apple TV. Turbo.264 augmente singulièrement la cadence. Un montage de 4 minutes et 48 secondes est encodé pour Apple TV en 5 minutes et 28 secondes si l'iMac est aidé par le Turbo.264. Il faut plus de 27 minutes pour la même opération sans l'accessoire d'Elgato ! Spectaculaire.
Petit mais costaud
Pour autant, le Turbo .264 fonctionne aussi très bien tout seul. On l'a dit, il est livré avec un logiciel qui permet de l'exploiter. On peut d'ailleurs noter que, comme elle l'a fait avec le packaging, la société allemande a soigné l'interface du logiciel. Sobre, élégante avec ces discrets jeux de noir et de rouge, cette interface est frappée au coin de l'évidence. Elle n'est composée que d'une fenêtre, simple et l'on comprend immédiatement qu'on va devoir glisser là les fichiers qu'on veut convertir. Une liste déroulante permet de choisir l'encodage en fonction de la destination du film.
Avantage du logiciel : on peut créer des files d'attente. On glisse autant de fichiers, on choisit pour chacun l'encodage voulu et on laisse Turbo.264 travailler. Les préférences permettent de définir l'emplacement de sauvegarde des fichiers encodés : iTunes (logique si on a un iPod ou Apple TV), le dossier Séquences (si on a une PSP), le Bureau, le dossier Documents, ou ailleurs (un disque externe par exemple).
Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton Activer pour que l'encodage se lance. Nous avons fait cette fois l'essai avec un DVD vidéo. Celui-ci n'était pas protégé. Que certains ne rêvent pas : Turbo.264 ne sait rien faire avec les DVD protégés sinon perdre un peu les pédales. En tout cas, il nous a suffi de glisser l'icône du disque dans la fenêtre du logiciel pour que ce dernier ne retienne que le titre principal, le film en l'occurrence et son heure et ses 26 minutes.
Et là, le tubro.264 peut rendre de fiers services. Certes, ce n'est pas exactement légal, mais ce n'en est pas vraiment loin. Vous louez un DVD, vous n'avez pas le temps de le regarder, vous le passez au besoin par un logiciel qui fait sauter la protection et vous l'encodez ensuite avec le turbo.264 qui vous fait gagner du temps et s'occupe de transférer le fichier final vers iTunes et, ensuite, vers votre Apple TV ou vers iPod. Vous regardez ensuite le film sur votre télévision ou l'écran de votre baladeur et l'effacez ensuite. Vous n'êtes pas exactement dans la légalité, mais vous n'en êtes tout de même pas très loin.
Autre intérêt à la chose : la conversion de fichiers DivX. On l'a assez dit : Apple TV, tel qu'en l'état, ne sait pas lire ces fichiers-là. Il faut donc les reconvertir. Ça semble un peu idiot, mais qui a une vidéothèque DivX n'a pas d'autre choix s'il veut profiter du media center d'Apple (à moins d'entrer dans des manipulations fastidieuses). Toast fait ça très bien, par exemple. L'accessoire et le logiciel d'Elgato aussi, et encore plus vite. Soit un film de 22 minutes environ, pesant 197,68 Mo. Il faut 1 h 18 minutes et 39 secondes pour le convertir au format Apple TV depuis le menu Exportation de QuickTime. (pour un fichier au format M4V de 441,7 Mo). Si on a pris le soin de brancher le Turbo.264, il faut nettement moins de temps : 23 minutes et 30 secondes (le fichier, au format MP4, ne pèse d'ailleurs plus que 85,1 Mo). Si l'on choisit le format "iPod Haute", il faut 18 minutes et 20 secondes, tandis qu'il ne faut plus que 5 minutes et 18 secondes si on opte pour le format "iPod standard". Le gain de temps est spectaculaire, et le compteur grimpe jusqu'à 130 ips. Cela a évidemment un prix : la qualité : le film s'affiche au mieux en 320 par 240 et l'image est relativement médiocre. Cela passe sans souci sur l'écran d'un iPod, mais nettement moins bien sur celui d'un téléviseur LCD de 82 cm.
À signaler que si, évidemment, un MacBook Intel Core Duo est moins véloce qu'un iMac Intel Core 2 Duo (il a fallu 1 heure et 41 minutes au premier pour faire la conversion vers le format Apple TV), en revanche, et c'est normal, l'utilisation du turbo.264 remet tout le monde sur un pied de presque égalité. La différence est vraiment minime, moins d'une minute en l'occurrence.
Le Turbo.264 s'occupe aussi, évidemment, du son. Étant donné que l'iPod, comme l'Apple TV, ne sait rien faire d'autre que du 2.0, de la stéréo donc, toute utilisation du turbo.264 pour convertir un fichier en H.264 fera perdre tout autre format sonore.
Un sacré soulagement
Pour autant, le temps n'est pas le seul avantage. Le turbo d'Elgato soulage sacrément le processeur. Toast l'occupe tant qu'il ne reste vraiment plus grand-chose pour les autres opérations. Un simple coup d'œil sur ces deux captures du Moniteur d'activité est éloquent. Avec le Turbo.264 au travail, vous pouvez continuer de vivre votre vie numérique. D'autant que le petit boîtier ne chauffe pas plus que cela et qu'il ne fait aucun bruit particulier.
Toast est très, très gourmand et le processeur souffre
Le processeur du Mac est nettement moins sollicité
Faut-il acheter ?
À dire le vrai, on est tout simplement épaté par l'objet. Certes, il faut débourser 99 €, une somme qui n'a rien de négligeable. Mais Elgato propose un produit vraiment utile. Il ne s'agit pas que de gagner du temps, il s'agit aussi de retrouver une vraie simplicité, et, aussi, de redonner de l'air au Mac.
Reste toutefois un important bémol : si l'on choisit le préréglage "Apple TV", la meilleure qualité que propose Turbo.264, la résolution maximale qu'on pourra obtenir est du 800 par 600, alors qu'Apple TV sait afficher du 1280 par 720 au maximum. L'encodage vidéo propose toutefois une résolution meilleure que celle d'iTunes Store (qui monte, pour le moment, à une résolution maximale de 640 par 480 pixels. De toute façon, les sources en haute définition sont encore loin d'être légion…
Pour le reste, et si on ne cherche pas une qualité optimale, le Turbo.264 pourrait vite devenir indispensable au vidéaste amateur, celui qui n'a pas besoin par ailleurs d'un Mac professionnel, mais qui aime à encoder ses vidéos pour les regarder sur son iPod, sa PSP ou son Apple TV.
Las, la Pomme a quelque peu bridé l'un et l'autre matériels. Pas moyen, par exemple, de leur faire lire des DivX, un format pourtant très largement répandu et qui a pour mérite premier de ne pas prendre trop de place sur un disque dur. Si donc on désire se constituer une vidéothèque pas trop volumineuse, on est obligé d'en passer par certains codecs. Le H.264, notamment.
Avec le temps, divers éditeurs, Apple en premier, ont d'ailleurs mis leurs logiciels à l'heure du H.264 et propose des options permettant de convertir une source vidéo dans ce format. Mieux, ils proposent même souvent des jeux de réglage prédéfinis en fonction de la destination du film. Trois ou quatre jeux sont alors offerts à l'utilisateur, des préréglages qui sont fonctions de la qualité du rendu final, de la résolution qu'on souhaite obtenir (un affichage sur l'écran d'un iPod ou d'une PSP n'est pas aussi exigeant que l'affichage sur un écran 16/9e de 82 cm de diagonale).
Mais le problème est toujours le même dans ce domaine : un encodage vidéo, c'est gourmand en ressources et cela prend beaucoup, beaucoup de temps. C'est là, on excusera alors cette longue introduction, qu'intervient le turbo.264 d'Elgato.
Le turbo.264, c'est d'abord un joli petit paquet. On dirait presque que c'est Apple qui s'est mise ici au travail. Le packaging est élégant et rappelle beaucoup ce que la Pomme peut proposer pour ses propres produits.
La boîte s'ouvre pour ne laisser voir que le matériel : c'est à à dire un parallélépipède de 8,5 cm de long, de 3 cm de large et d'un tout petit peu plus de 1 cm de haut. Le tout est léger : 35g environ. Bref, le turbo.264 évoque une clef USB, ou un iPod shuffle de première génération qui aurait été d'un assez joli noir mat. De chaque côté, une petite grille d'aération. Sur la façade avant le nom du produit et un symbole qui semble vouloir signifier l'idée d'un encodage (on retrouvera d'ailleurs ce symbole en un autre endroit). Un capuchon qui, lorsqu'on le retire laisse voir un connecteur USB tout ce qu'il y de plus traditionnel.
Dessous, cachés, un CD, ainsi qu'une feuille, là aussi joliment réalisée, qui se veut un guide de démarrage rapide et qui explique qu'on doit connecter l'objet au port USB 2.0 de son Mac, directement ou en passant par une petite rallonge USB incluse. Le guide explique aussi qu'on doit installer le logiciel contenu sur le CD-ROM. Rien de bien compliqué d'ailleurs : il n'y a pas d'autre procédure d'installation que de glisser le programme "Turbo.264" dans le dossier Applications. Simple, Mac tout simplement.
Désormais, il n'y a plus rien d'autre à faire, sinon utiliser le turbo.264 pour encoder vos vidéos et les préparer en vue d'une diffusion sur un iPod ou un Apple TV (voire une PSP).
Mais quel est l'intérêt ?
Le turbo.264 soulage en fait le processeur central de votre Mac. Il fonctionne sur le même principe qu'une carte d'encodage vidéo dédiée qu'on aurait placée dans l'unité centrale. Pour faire simple : le petit boîtier fait le travail du Mac. Ce faisant, il libère le processeur central qui peut s'acquitter plus facilement des autres tâches qui lui sont dévolues. Entièrement dédié au seul travail d'encodage, le Turbo.264 est alors censé accélérer nettement la manœuvre. Elgato affirme qu'il faut un tout petit peu plus de onze minutes pour encoder dix minutes d'un film DV au format 16/9e (format de sortie Apple TV), là où il faut un tout petit peu moins d'une heure si on laisse le seul Mac s'en occuper (en l'occurrence un MacBook Intel Core 2 Duo 2 GHz). Sur le papier, quel gain de temps ! Nous avons évidemment voulu vérifier par nous même.
Nous avons utilisé différents supports : un extrait d'une émission captée sur le Mac, grâce au boîtier TNT d'Elgato et enregistrée avec EyeTV, un DVD vidéo (celui de Pierrot le fou, dans la collection du Monde) qui n'était pas protégé par Macrovision, une courte séquence encodée d'abord en MPEG-1 (un extrait du monologue final de Bérenger dans Rhinocéros), un film personnel de dix minutes enregistré en 16/9e avec une caméra DV grand public et un film Divx d'un peu plus de vingt minutes. Chacun des tests a été réalisé avec puis sans le Turbo.264, sur un iMac Intel Core 2 Duo, 2,16 GHz (2 Go de RAM) notamment, et, pour certains tests, sur un MacBook Intel Core Duo 1,83 GHz (1Go de RAM), afin de réaliser certaines comparaisons.
Les deux font la paire
Dans le cadre d'une utilisation couplée avec EyeTV, l'enregistreur numérique et gestionnaire des programmes fournis avec les boîtiers d'acquisition Elgato, nul besoin de lancer le logiciel Turbo.264. Si l'accessoire matériel est connecté au Mac, EyeTV fait automatiquement appel à lui pour convertir un programme enregistré en MPEG-2 au format H.264. L'utilisateur n'a qu'à choisir la destination (iPod ou Apple TV) ou définir lui-même dans les réglages avancés quels paramètres il retient. Si le Turbo.264 est sollicité, eyeTV affiche le petit symbole que nous évoquions plus haut et la barre de progression est rouge. Si le Turbo.264 n'est pas sollicité, pas de petit symbole et la même barre de progression est bleue.
En tout cas, pas de doute, les résultats sont là, et sont déjà parlants : une séquence de 5 minutes, enregistrée par EyeTV avec le module TNT (poids d'origine de 181 Mo) est encodée pour Apple TV par le logiciel en 15 minutes et 48 secondes (pour un résultat final de 156 Mo). Avec le Turbo.264 branché au Mac, EyeTV ne met déjà plus que 5 minutes et 40 secondes. Trois fois moins de temps. Le fichier final pèse alors 112,9 Mo. Si c'est vers iPod qu'on veut transférer le programme enregistré, EyeTV, avec Turbo.264, met 2 minutes et 52 secondes pour produire un fichier de 43,4 Mo. Sans Turbo.264, la même opération prend 7 minutes et 22 secondes et livre un fichier 51,9 Mo. On est donc gagnant sur tous les plans. D'autant qu'en passant par le menu Exporter d'EyeTV, on peut affiner ses réglages et opter pour une meilleure ou une moins bonne qualité.
Mais Turbo.264 n'a pas besoin d'EyeTV pour fonctionner. Il sait aussi fonctionner avec d'autres programmes à même d'exporter au format H.264 : Final Cut Pro, iMovie ou même, tout simplement, QuickTime Pro. Soit un film d'un peu moins de 7 minutes, encodé par iMovie, il y a quelque temps, en H.263, avec une résolution de 240 par 180, pour un poids total de 17,8 Mo. Si l'on passe par le menu Exporter, deux options se présentent, par exemple : "Séquence vers Apple TV" ou "Séquence vers Apple TV (Elgato Turbo.264)". Pour un transfert vers iPod, on retrouve le même choix. Nous avons fait l'essai d'un transfert, d'abord avec la première option, puis avec la seconde. Sur un iMac Intel Core 2 Duo, 2,16 GHz, il a fallu 2 minutes et 2 secondes à QuickTime pour convertir le fichier au format H.264. Il ne lui a fallu que 46 secondes pour faire le même travail alors qu'il était épaulé par le Turbo.264. Sur un MacBook Intel Core Duo 1,83 GZ, il aura fallu, ventilateurs très sollicités, 2 minutes et 39 secondes pour la même tâche, sans Turbo.264 et 55 secondes avec le processeur enfermé dans une clef.
Pas de doute, Turbo.264 est très pratique pour qui veut transférer ses films de vacances sur son baladeur ou sur son Apple TV. Turbo.264 augmente singulièrement la cadence. Un montage de 4 minutes et 48 secondes est encodé pour Apple TV en 5 minutes et 28 secondes si l'iMac est aidé par le Turbo.264. Il faut plus de 27 minutes pour la même opération sans l'accessoire d'Elgato ! Spectaculaire.
Petit mais costaud
Pour autant, le Turbo .264 fonctionne aussi très bien tout seul. On l'a dit, il est livré avec un logiciel qui permet de l'exploiter. On peut d'ailleurs noter que, comme elle l'a fait avec le packaging, la société allemande a soigné l'interface du logiciel. Sobre, élégante avec ces discrets jeux de noir et de rouge, cette interface est frappée au coin de l'évidence. Elle n'est composée que d'une fenêtre, simple et l'on comprend immédiatement qu'on va devoir glisser là les fichiers qu'on veut convertir. Une liste déroulante permet de choisir l'encodage en fonction de la destination du film.
Avantage du logiciel : on peut créer des files d'attente. On glisse autant de fichiers, on choisit pour chacun l'encodage voulu et on laisse Turbo.264 travailler. Les préférences permettent de définir l'emplacement de sauvegarde des fichiers encodés : iTunes (logique si on a un iPod ou Apple TV), le dossier Séquences (si on a une PSP), le Bureau, le dossier Documents, ou ailleurs (un disque externe par exemple).
Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton Activer pour que l'encodage se lance. Nous avons fait cette fois l'essai avec un DVD vidéo. Celui-ci n'était pas protégé. Que certains ne rêvent pas : Turbo.264 ne sait rien faire avec les DVD protégés sinon perdre un peu les pédales. En tout cas, il nous a suffi de glisser l'icône du disque dans la fenêtre du logiciel pour que ce dernier ne retienne que le titre principal, le film en l'occurrence et son heure et ses 26 minutes.
Et là, le tubro.264 peut rendre de fiers services. Certes, ce n'est pas exactement légal, mais ce n'en est pas vraiment loin. Vous louez un DVD, vous n'avez pas le temps de le regarder, vous le passez au besoin par un logiciel qui fait sauter la protection et vous l'encodez ensuite avec le turbo.264 qui vous fait gagner du temps et s'occupe de transférer le fichier final vers iTunes et, ensuite, vers votre Apple TV ou vers iPod. Vous regardez ensuite le film sur votre télévision ou l'écran de votre baladeur et l'effacez ensuite. Vous n'êtes pas exactement dans la légalité, mais vous n'en êtes tout de même pas très loin.
Autre intérêt à la chose : la conversion de fichiers DivX. On l'a assez dit : Apple TV, tel qu'en l'état, ne sait pas lire ces fichiers-là. Il faut donc les reconvertir. Ça semble un peu idiot, mais qui a une vidéothèque DivX n'a pas d'autre choix s'il veut profiter du media center d'Apple (à moins d'entrer dans des manipulations fastidieuses). Toast fait ça très bien, par exemple. L'accessoire et le logiciel d'Elgato aussi, et encore plus vite. Soit un film de 22 minutes environ, pesant 197,68 Mo. Il faut 1 h 18 minutes et 39 secondes pour le convertir au format Apple TV depuis le menu Exportation de QuickTime. (pour un fichier au format M4V de 441,7 Mo). Si on a pris le soin de brancher le Turbo.264, il faut nettement moins de temps : 23 minutes et 30 secondes (le fichier, au format MP4, ne pèse d'ailleurs plus que 85,1 Mo). Si l'on choisit le format "iPod Haute", il faut 18 minutes et 20 secondes, tandis qu'il ne faut plus que 5 minutes et 18 secondes si on opte pour le format "iPod standard". Le gain de temps est spectaculaire, et le compteur grimpe jusqu'à 130 ips. Cela a évidemment un prix : la qualité : le film s'affiche au mieux en 320 par 240 et l'image est relativement médiocre. Cela passe sans souci sur l'écran d'un iPod, mais nettement moins bien sur celui d'un téléviseur LCD de 82 cm.
À signaler que si, évidemment, un MacBook Intel Core Duo est moins véloce qu'un iMac Intel Core 2 Duo (il a fallu 1 heure et 41 minutes au premier pour faire la conversion vers le format Apple TV), en revanche, et c'est normal, l'utilisation du turbo.264 remet tout le monde sur un pied de presque égalité. La différence est vraiment minime, moins d'une minute en l'occurrence.
Le Turbo.264 s'occupe aussi, évidemment, du son. Étant donné que l'iPod, comme l'Apple TV, ne sait rien faire d'autre que du 2.0, de la stéréo donc, toute utilisation du turbo.264 pour convertir un fichier en H.264 fera perdre tout autre format sonore.
Un sacré soulagement
Pour autant, le temps n'est pas le seul avantage. Le turbo d'Elgato soulage sacrément le processeur. Toast l'occupe tant qu'il ne reste vraiment plus grand-chose pour les autres opérations. Un simple coup d'œil sur ces deux captures du Moniteur d'activité est éloquent. Avec le Turbo.264 au travail, vous pouvez continuer de vivre votre vie numérique. D'autant que le petit boîtier ne chauffe pas plus que cela et qu'il ne fait aucun bruit particulier.
Toast est très, très gourmand et le processeur souffre
Le processeur du Mac est nettement moins sollicitéFaut-il acheter ?
À dire le vrai, on est tout simplement épaté par l'objet. Certes, il faut débourser 99 €, une somme qui n'a rien de négligeable. Mais Elgato propose un produit vraiment utile. Il ne s'agit pas que de gagner du temps, il s'agit aussi de retrouver une vraie simplicité, et, aussi, de redonner de l'air au Mac.
Reste toutefois un important bémol : si l'on choisit le préréglage "Apple TV", la meilleure qualité que propose Turbo.264, la résolution maximale qu'on pourra obtenir est du 800 par 600, alors qu'Apple TV sait afficher du 1280 par 720 au maximum. L'encodage vidéo propose toutefois une résolution meilleure que celle d'iTunes Store (qui monte, pour le moment, à une résolution maximale de 640 par 480 pixels. De toute façon, les sources en haute définition sont encore loin d'être légion…
Pour le reste, et si on ne cherche pas une qualité optimale, le Turbo.264 pourrait vite devenir indispensable au vidéaste amateur, celui qui n'a pas besoin par ailleurs d'un Mac professionnel, mais qui aime à encoder ses vidéos pour les regarder sur son iPod, sa PSP ou son Apple TV.
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