C’est la plateforme E-GMP de Hyundai qui intéresserait Apple pour sa voiture

Nicolas Furno |

Ming Chi-Kuo revient à la charge sur la voiture qu’Apple serait en train de concevoir et l’analyste indique à nouveau que Hyundai serait un partenaire privilégié. Depuis le retour du projet Titan sur le front des rumeurs, le nom du constructeur sud-coréen revient régulièrement depuis qu’il a confirmé sans le vouloir avoir discuté avec la firme de Cupertino. La nouvelle rumeur précise que ce serait bien la technologie maison de Hyundai qui intéresserait Apple.

En particulier, la plateforme E-GMP lancée par Hyundai à la fin de l’année 2020 pourrait servir de base à une voiture Apple. Dans l’univers de l’électrique, la plateforme contient la batterie, le ou les moteurs, les axes pour les roues et toute l’électronique nécessaire. Développer une plateforme est une tâche longue et coûteuse, si bien que ce composant doit être modulaire et servir à de multiples modèles au sein d’une même marque. Il peut aussi être vendu sous licence à d’autres marques.

Sous la carcasse métallique d’un véhicule électrique se trouve une plateforme qui intègre tous les composants essentiels et en particulier la batterie. Sa capacité peut évoluer en fonction des besoins, mais E-GMP est prévue pour offrir jusqu’à 500 km d’autonomie et surtout la charge ultra-rapide à l’avenir (image Hyundai).

Hyundai a mis au point E-GMP en priorité pour ses propres besoins, c’est sa première plateforme exclusivement électrique et le constructeur va commencer à l’utiliser dès cette année pour la IONIQ 5, une berline électrique qui sortira en juin en France. Modulaire, elle permettra de créer des véhicules des segments C à E, le cœur du marché qui recouvre notamment les SUV. Le groupe compte l’exploiter pour pas moins de 23 voitures d’ici à 2025, sous ses différentes marques : Hyundai, IONIQ et Kia. Et pourquoi pas Apple ?

En tout cas, l’idée de rentabiliser le développement coûteux d’une plateforme en la vendant à un tiers n’est pas nouvelle dans l’industrie automobile. Apple a tendance a tout vouloir faire en interne, mais Ming Chi-Kuo suggère que ce ne serait pas le cas pour la voiture. Pour gagner du temps, l’entreprise signerait des accords avec plusieurs acteurs, dont Hyundai pour utiliser E-GMP, et elle consacrerait son temps à la conduite autonome, aux puces nécessaires à l’ordinateur de bord, la batterie et le design extérieur et intérieur.

Même si Apple peut gagner du temps en signant ainsi des accords avec les constructeurs historiques, il ne faudrait rien attendre avant 2025 au plus tôt. Ce qui va dans le sens d’une autre rumeur, qui évoquait l’horizon 2024 pour une voiture produite dans l’usine américaine de Kia. Aux dernières nouvelles, Hyundai n’était pas encore forcément décidé à signer un accord avec Apple, en tout cas pas si c’est uniquement pour produire la voiture :

L’analyste ajoute que des discussions ont lieu aussi avec GM et Stellantis, le nouveau nom du groupe né de la fusion entre PSA (Peugeot, Citroën, DS et Opel) et Fiat Chrysler. La rumeur devient alors bizarre, Apple pourrait envisager de travailler avec ces autres constructeurs et leurs plateformes électriques si la première voiture a du succès. Est-ce qu’il faut comprendre qu’Apple pourrait changer de partenaire d’une génération à l’autre ? Étant donné les temps de développement, cela semble peu probable.

Ming Chi-Kuo évoque aussi l’arrivée sur le marché de l’automobile de Foxconn, partenaire historique d’Apple sur la production de ses produits informatiques. Le géant taïwanais s’intéresse de près à la voiture électrique et il a créé sa propre plateforme nommée MIH, destinée à tous les constructeurs qui le souhaitent. Fiat Chrysler devrait être parmi les premiers à l’exploiter pour le marché chinois, mais Apple ne l’utiliserait pas selon l’analyste qui ne détaille pas pourquoi.

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