ARM : Windows émule (enfin) les applications x86 64 bits

Anthony Nelzin-Santos |

Microsoft présente la première build publique de Windows 10 pour ARM capable d’émuler les applications 64 bits. Depuis son lancement en 2017, Windows 10 pour ARM était capable d’émuler l’immense majorité des applications x86 historiques, déclinées dans une version 32 bits. Mais la plupart des applications récentes sont disponibles dans une version 64 bits.

Microsoft Surface Pro X, un PC convertible avec un processeur ARM. Image Microsoft.

Windows 10 pour ARM intègre une couche d’émulation des instructions x86, dont les objectifs sont similaires à Rosetta sur macOS. Les instructions x86 sont « traduites » en instructions ARM, un système de cache conservant des traductions courantes en mémoire pour accélérer les performances. Dans son incarnation originale, cette couche d’émulation ne prenait en charge ni les vieilles applications 16 bits, ni les applications 64 bits récentes.

Bien sûr, Microsoft promeut la compilation native des applications pour l’architecture ARM. Elle montre elle-même l’exemple avec de nouvelles versions optimisées de Visual Studio Code et de Microsoft Teams. Reste que l’immense majorité de la logithèque Windows est composée d’applications x86. La plupart sont compilées pour 32 et 64 bits, comme Google Chrome, mais les plus récentes et plus exigeantes sont disponibles uniquement en 64 bits, comme Autodesk Sketchbook.

Avec cette annonce, Microsoft résout le problème de la transparence de la couche d’émulation. Dans les mois qui viennent, les utilisateurs de machines ARM n’auront plus à se soucier de la compatibilité de leurs applications avec telle ou telle architecture. Va-t-elle aussi résoudre le problème des performances, point noir de l’émulation x86 sur Windows ?

Une chose est sûre : Microsoft boucle un long chantier, indispensable à la généralisation des machines ARM, même si les applications natives se multiplient. Espérons qu’elle considèrera bientôt Windows 10 pour ARM comme un produit fini, digne d’une « édition » en bonne et due forme. Les builds de développement peuvent être virtualisées sur les Mac M1, mais une reconnaissance officielle serait bienvenue.

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