Après le Royaume-Uni et la France, une taxe GAFA en Autriche aussi

Mickaël Bazoge |

L’Autriche est le dernier pays européen à annoncer son intention de taxer les grandes entreprises du numérique. Le chancelier Sebastian Kurz a déclaré que le pays allait mettre en œuvre une taxe sur le numérique. « L’objectif est clair : la taxation des entreprises qui réalisent d’importants profits en ligne en payant très peu d’impôts, comme Facebook et Amazon », a précisé le dirigeant.

Sebastian Kurz, CC2.0

L’Autriche a présidé l’Union européenne ces six derniers mois (la Roumanie prendra les rênes à partir du 1er janvier), une période pendant laquelle le pays a poussé l’idée d’une taxe GAFA au niveau européen. « Beaucoup de progrès ont été réalisés au niveau de l’Europe [durant la présidence autrichienne] », a expliqué Kurz, qui indique qu’il existe un accord de principe au niveau des pays membres.

Il faut maintenant que tout ce petit monde parvienne à s’entendre sur les modalités, et c’est là que le bât blesse. La Commission européenne avait proposé au printemps une taxe de 3% sur le chiffre d’affaires des mastodontes d’internet. Devant l’hostilité de plusieurs pays — en particulier de l’Irlande, dont la politique fiscale très généreuse attire ces entreprises —, l’envergure du projet a été réduite.

Paris et Berlin ont proposé de ne plus taxer que le chiffre d’affaires des activités publicitaires. Mais même avec cette voilure moindre, cette taxe ne parvient manifestement pas à convaincre les plus réfractaires.

C’est pourquoi plusieurs pays européens ont décidé de lancer leurs propres taxes nationales : ce sera le cas du Royaume-Uni ainsi que de la France, ce dès l’année prochaine (lire : GAFA : une taxe qui pourrait rapporter 500 millions d'euros à la France en 2019). Et désormais, l’Autriche ajoute son grain de sel.

Des discussions sont en cours au sein de l’OCDE pour revoir le principe de l’imposition des grands groupes internationaux, qui savent mieux que personne tirer les ficelles de l’optimisation fiscale. Mais rien ne dit que ces débats débouchent sur quelque chose de concret : si l’Union européenne ne parvient pas à s’entendre, que dire d’un groupe qui comprend en plus les États-Unis…

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