Avec ou sans l’amende de l’Union européenne, Google s'en sort bien

Mickaël Bazoge |

L’amende record infligée par la Commission européenne ? Une peccadille pour Alphabet, la maison-mère de Google, qui en a fait du petit bois cette nuit durant la présentation des résultats du second trimestre. Les ventes du groupe et les bénéfices qu’il en a tiré ont réduit l’impact de la douloureuse bruxelloise à pas grand chose malgré l’énormité de la prune (4,3 milliards d’euros, auxquels on peut ajouter les 2,4 milliards de l’an dernier).

Les sommes dues à la Commission européenne ont été provisionnées, en attendant la fin des recours qui demanderont plusieurs années (lire : Grosse amende de Google : la France va toucher le gros lot ?). Elles apparaissent d’ailleurs en toutes lettres dans les résultats :

Alphabet fournit même un tableau livrant les résultats du trimestre avec et sans les amendes :

Dans les deux cas, tout va plutôt bien malgré la provision de 5 milliards de dollars. Alphabet a engrangé 32,7 milliards de dollars d’avril à juin, soit 26% de mieux qu’au Q2 2017. Les profits se sont établis à 3,2 milliards de dollars, c’est 9% de moins que l’an dernier en raison des amendes européennes (sans ces amendes, Google aurait encaissé 8,2 milliards de profits, +24%).

Ces bons résultats sont la conséquence de la position de Google sur le marché de la publicité en ligne. Cette année, l’entreprise devrait en contrôler 31%, c’est certes en léger retrait de 0,7% par rapport à 2017 mais cela reste très confortable.

Google paie toujours un lourd tribut pour être présent comme moteur de recherche de prédilection sur les appareils concurrents (comprendre : l’iPhone). Au second trimestre, les paiements versés par l’entreprise auprès de ses partenaires (et donc Apple) ont augmenté de 49% et ils représentent 13% du chiffre d’affaires généré par le trafic sur son site web. C’est 0,2 point de moins qu’au premier trimestre, une baisse qui est une première en trois ans.

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