Tim Cook et des centaines de dirigeants veulent protéger les immigrés Dreamers [màj]

Mickaël Bazoge |

La fronde des grands patrons de la Silicon Valley contre l’administration Trump se poursuit. Tim Cook et ses pairs se sont opposés au décret — plus ou moins tombé dans les limbes — visant à refouler l’arrivée de voyageurs provenant de pays à majorité musulmane ; ils soutiennent en majorité l’accord de Paris sur le climat ; ils ont rejeté avec force les déclarations de Donald Trump suite aux événements de Charlottesville… Hier, c’est la neutralité du net qui était défendue par Apple, alors que le FCC sous pression de la Maison Blanche veut détricoter.

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Nouvel épisode aujourd’hui de ce feuilleton avec la défense par les plus grands CEO du programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) que le président milliardaire veut complètement revoir. Ce programme permet aux enfants étrangers amenés illégalement sur le territoire américain de rester et de travailler aux États-Unis par la suite. Cette législation, mise en place en 2012, est un moyen pour les jeunes adultes qui en profitent, surnommés les « Dreamers », d’obtenir et de renouveler leur visa.

Dans sa volonté acharnée de fermeture des frontières américaines, Donald Trump aurait l’intention de supprimer complètement ce programme alors qu’il avait promis qu’il regarderait la situation avec « beaucoup de cœur » : le gouvernement fédéral ne délivrerait plus leurs précieux sésames aux bénéficiaires. Environ 800 000 personnes se retrouveraient donc dépourvus de prolongation de leur permis de travail, une fois celui-ci expiré. La seule perspective pour eux serait de retourner dans leur pays.

Des centaines de dirigeants s’opposent à cette suppression du DACA. Parmi les 300 chefs d’entreprises ayant signé la lettre organisée par FWD.us, une organisation dédiée à la réforme de l’immigration fondée par Mark Zuckerberg le patron de Facebook, on trouve Tim Cook, mais également Sundar Pichai le CEO de Google, Meg Whitman (HP), Jeff Bezos (Amazon), Satya Nadella (Microsoft), Laurene Powell Jobs, et bien d’autres. On peut lire que les Dreamers « sont vitaux pour l’avenir de nos entreprises et de notre économie. Avec eux, nous grandissons et nous créons des emplois ».

En juin, Tim Cook avait déjà enjoint Trump de montrer de la compassion pour les Dreamers. En vain, visiblement. L’immigration est un sujet de la plus haute importance pour les entreprises américaines, et aussi bien sûr pour celles de la Silicon Valley qui ont un besoin vital de la matière grise de ces cerveaux venant de l’étranger. Beaucoup des dirigeants de ces sociétés proviennent d’ailleurs d’autres pays que les États-Unis (rappelons que le père biologique de Steve Jobs a immigré de Syrie dans les années 50).

Mise à jour — Dans un tweet partagé le dimanche 3 septembre, Tim Cook assure de son soutien les 250 Dreamers qui travaillent chez Apple. « Ils méritent notre respect comme égaux, et une solution qui s'inscrivent dans les valeurs américaines ».

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