Europe : Apple se dit « préoccupée » par l'accord autour du Digital Markets Act

Félix Cattafesta |

Sans surprise, l'arrivée prochaine du Digital Markets Act (DMA) en Europe ne plaît pas du tout à Apple. Suite à la signature d'un accord provisoire hier, l'entreprise a fait une déclaration à l'Agence France-Presse. Elle se dit « préoccupée » par « certaines dispositions [qui] créeront des vulnérabilités inutiles en matière de confidentialité et de sécurité pour nos utilisateurs, tandis que d’autres nous interdiront de faire payer la propriété intellectuelle dans laquelle nous investissons beaucoup. »

Thierry Breton, Cédric O, Andreas Schwab et Margrethe Vestager lors d'une conférence de presse le 25 mars 2022. Image : ministère de l'Économie.

Hier soir, le Parlement et le Conseil européen ont trouvé un accord sur ce texte qui cherche à mettre fin aux abus de position dominante des grands groupes de la tech. Apple est dans le viseur, et les nouvelles obligations sont rudes : messageries interopérables, systèmes de paiements alternatifs, ouverture au sideloading…

Sideloading, messageries interopérables : l'accord sur le DMA va transformer l'iPhone en profondeur

Cette réaction de la Pomme n'est pas vraiment surprenante, l'entreprise reste sur sa ligne de défense habituelle. Elle assure que le sideloading ouvrirait la porte à de nombreux malwares et détruirait la sécurité des appareils iOS. Une position contestée par certains experts et par Margrethe Vestager, la commissaire européenne en charge de la concurrence. Tous estiment qu'Apple instrumentalise l'argument de la sécurité, et que le sideloading pourrait être instauré d'une manière intelligente sans nuire à l'utilisateur.

Sideloading : un spécialiste en sécurité réfute les arguments d'Apple

Apple n'est pas la seule à s'inquiéter de cet accord et de ses conséquences. Un porte-parole de Google a expliqué à l'AFP que si l'entreprise soutient « de nombreuses ambitions du DMA sur le choix des consommateurs et l’interopérabilité », elle s'inquiète « des risques potentiels pour l’innovation et la variété des choix offerts aux Européens ». La firme de Mountain View a assuré vouloir coopérer avec le régulateur. De leur côté, Meta et Amazon n'ont pour le moment pas répondu aux sollicitations de l'AFP. Le texte doit encore être adopté officiellement par le Parlement et le Conseil européen. Il devrait être effectif vers 2023.

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