Apple en pince pour le processeur graphique de la puce M1

Mickaël Bazoge |

La puce Apple M1 intègre plusieurs composants : le CPU bien sûr, mais aussi le Neural Engine et le circuit graphique, entre autres bouts de silicium. Composé de 7 à 8 cœurs (le MacBook Air d'entrée de gamme étant le moins bien doté), ce GPU déboite des arrière-trains si vous me passez l'expression. Nos benchs Geekbench et GFXBench en témoignent (lire à ce sujet nos prises en main des MacBook Air/Pro et Mac mini).

Test de la puce graphique sur des MacBook Air avec Geekbench 5.
Test de la puce graphique sur des MacBook Pro avec GFXBench Metal.

Tout cela est bel et bon pour les ordinateurs grand public qui n'ont pas nécessairement besoin de cartes graphiques dédiées, et qui offriront malgré tout des performances de pointe pour des apps et des jeux gourmands (le circuit graphique n'est pas non plus ridicule en face de cartes dédiées). Pour les machines destinées aux utilisateurs professionnels, comme l'iMac Pro, le Mac Pro et les futurs MacBook Pro, on verra ce qu'Apple a en préparation.

Craig Federighi, le vice-président à l'ingénierie logicielle, et son collègue Jony Srouji en charge des technologies matérielles, n'ont évidemment rien promis dans ce long article d'Om Malik. Ils laissent tout de même entendre que la solution du système-sur-puce qui regroupe les composants les plus critiques du moteur de l'ordinateur est plus efficace.

Les 8 cœurs du GPU de la puce M1, en haut. Image : AnandTech.

« Avec un GPU dédié, vous déplacez des données dans un sens et dans un autre dans le bus système », relève ainsi Federighi, « et cela a des conséquences sur la performance [de l'ordinateur] ». La machine se met à chauffer, les ventilateurs vrombissent, et il faut des puces plus puissantes et davantage de mémoire. Les différents composants de la puce M1 partagent la même mémoire unifiée, ce qui réduit le déplacement des données et donc la latence.

« Une grande partie du traitement des données était autrefois réalisée par le processeur », précise Srouji. Avec la puce M1, « désormais, de nombreux traitements sont partagés entre le processeur, la puce graphique, le Neural Engine et le processeur de signal d'image ». Apple cherche moins à aligner des caractéristiques techniques qu'à répondre à des questions pratiques : « Sur le plan de l'architecture, combien de flux vidéo 4K ou 8K peut-on traiter simultanément tout en exécutant certains effets ? », illustre Craig Federighi.

Les professionnels de l'édition et du montage vidéo seront particulièrement intéressés par la réponse donnée par Apple avec sa puce M1 ! Tout cela ne signifie pas que les futurs Mac destinés aux professionnels n'auront pas de cartes graphiques dédiées provenant d'autres fournisseurs qu'Apple. Ou que ces machines resteront indéfiniment incompatibles avec les eGPU, comme c'est le cas des Mac M1. Mais Apple mise plus que jamais sur ses technologies maison pour répondre aux besoins de puissance de ses utilisateurs.

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