Le ministère de l'Économie va collecter une taxe de 3% sur le chiffre d'affaires des entreprises dont l'activité tourne autour de la publicité en ligne, de la vente de biens en ligne, ou qui ont une activité de plateformes d'intermédiation. Cette mesure, votée par le Parlement et qui est rétroactivement appliquée à partir du 1er janvier 2019, touche les sociétés qui réalisent plus de 750 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le monde, et au moins 25 millions en France.
Une trentaine de grands groupes sont concernés, aussi bien américains (Google, Facebook…) que français (Criteo), chinois et d'autres encore. Bercy en attend 400 millions d'euros dès cette année. Mais bien sûr, les plus importants contributeurs de cette taxe seront américains, à la grande fureur de Donald Trump qui a promis des représailles.
Il est cependant fort probable que les vraies victimes de cette disposition soient les consommateurs eux mêmes. Amazon a récemment revu le barème de frais de gestion pour les vendeurs tiers. À compter du 1er octobre, la commission versée à Amazon pour les ventes effectuées sur la boutique française du géant du commerce en ligne augmentera de 3% afin de refléter la taxe sur les services numériques.
« Pour un article pour lequel les frais de vente sont actuellement de 15,00%, vous devrez payer des frais de 15,45% », explique la fiche. Si le prix de vente total de l'article est de 100 €, les frais de vente passeront de 15 € à 15,45 €. Ces frais de vente diffèrent selon le type de produit, ils se montent à 15% pour les fournitures professionnelles, et descendent à 7% pour les produits électroniques.
Amazon répercute donc la taxe française sur ses vendeurs. Qui en retour ne manqueront sans doute pas de passer la douloureuse à leurs clients afin de préserver leurs marges. Certains feront peut-être l'effort d'absorber la ponction, mais il ne faut pas trop y compter. Cette problématique est aussi un enjeu des taxes douanières que se jettent à la figure les États-Unis et la Chine : en bout de course, ce sont les consommateurs qui paieront leurs produits plus chers.