Prise en main de la Magic Mouse 2

Mickaël Bazoge |

La toute première version de la Magic Mouse date du mois d’octobre 2009. Elle succédait à la Mighty Mouse qui n’avait pas laissé un souvenir impérissable (les plus anciens se rappelleront de la fameuse bille qui s’encrassait). Au moment de sa sortie, la Magic Mouse a également provoqué la controverse.

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Si Apple avait eu pitié de ses pauvres utilisateurs en abandonnant les deux boutons latéraux et la bille de scrolling, l’ergonomie de cette nouvelle souris a été décriée par certains : les gestes multi-touch tout droit inspirés de l’iPhone n’ont pas eu l’heur de plaire à tous.

Mais surtout, ce qui a frappé les esprits à l’époque a été l’alimentation du périphérique : deux bonnes vieilles piles AA à placer derrière une trappe, dans le ventre de la souris. Dans la foulée, Apple a lancé la commercialisation d’un chargeur de piles (35 € tout de même). Depuis, on accumule les piles rechargeables (elles se cachent partout à la rédaction), en pestant fréquemment contre leur autonomie toujours en berne — notamment pour la souris dont les allées et venues sur le bureau consomment plus que le clavier ou le trackpad.

Le contenu de la boîte (qui au passage abandonne complètement le plastique) : la souris, de la documentation, et un câble Lightning vers USB, le même que celui fourni avec l’iPhone — Cliquer pour agrandir

Fini la litanie des piles

Avec la Magic Mouse 2, le soulagement est de mise : exit les piles et leur gestion pénible (qui n’a jamais pesté le matin après avoir oublié de recharger les piles la nuit ?), place à la batterie lithium-ion ! Il est évidemment trop tôt pour dire l’autonomie de cette souris, mais Apple promet un mois d’utilisation sur une charge complète (2 heures).

Puisqu’on en parle, vidons l’abcès tout de suite. Apple aime à se présenter comme une entreprise qui a le soin du détail chevillé au corps — les ingénieurs du constructeur n’ont-t-ils pas passé un temps infini sur le bruit des patins de la souris (lire : Nouveaux Mac : « Suer sur les détails ») ? Mais si Apple aime « suer sur les détails », alors pourquoi avoir positionné le port Lightning de recharge sous la souris ? Qui, chez Apple, a bien pu se dire avec l’assentiment de tous, qu’il s’agissait là d’une bonne idée ? Parce que franchement, la recharge de la Magic Mouse 2 posée sur son dos provoque au choix l’hilarité ou un grand désarroi :

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On nous rétorquera, avec raison, qu’OS X ne manquera pas de prévenir l’utilisateur lorsque la batterie commencera à marquer des signes de fatigue ; qu’il suffira alors de prendre ses précautions et de laisser brancher la souris une nuit histoire d’être tranquille pour un mois supplémentaire ; et qu’après tout, il en allait de même avec les piles : il ne fallait pas oublier de les recharger avant que la souris ne meure complètement.

Tout cela est vrai. Mais il n’en reste pas moins que posée sur le dos comme un chélonien qui gît sur sa carapace, la Magic Mouse 2 perd beaucoup de sa superbe. Heureusement, une minute de recharge permet de tenir une heure, de quoi dépanner. Contrairement aux Magic Keyboard et Magic Trackpad 2, n’espérez pas pouvoir utiliser la Magic Mouse 2 avec son fil de recharge à la patte : d’une, c’est totalement impraticable vu l’emplacement du port Lightning, et de deux OS X coupe toute connexion entre le Mac et la souris.

Magic Mouse 1 et Magic Mouse 2 : saurez-vous dire la différence ? Indice : il n’y en a (presque) pas, si ce n’est que la nouvelle version est légèrement plus grande et allongée… — Cliquer pour agrandir

La Magic Mouse 2 ne viendra pas réconcilier ceux qui n’appréciaient pas l’ergonomie du modèle précédent : l’expérience utilisateur est très très proche d’une génération à l’autre. Au contraire du Magic Trackpad 2 qui se montre bien différent de son prédécesseur (lire notre prise en main), Apple n’a pas intégré Force Touch sous la surface tactile de la nouvelle souris. Cela aurait eu du sens pour le clic forcé par exemple, mais au lieu de cela on continuera à cliquer de manière « traditionnelle », ce qui ne changera pas les habitudes.

… Évidemment, les différences sautent aux yeux quand on retourne les mulots : la trappe des piles a disparu et le logo Apple est noir — Cliquer pour agrandir

Du Bluetooth, sinon rien

L’appairage avec OS X se déroule de deux manières. La première est sans aucun doute la plus simple : après avoir poussé le petit bouton sous la souris, il suffit de brancher le câble Lightning au Mac pour que le jumelage soit effectif sans autre forme de procès. On est également invité à lancer les réglages du mulot, auquel cas c’est le panneau de préférences Bluetooth qui est proposé plutôt que celui, plus logique à notre sens, consacré à la souris.

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L’autre option est de lancer les réglages Bluetooth et de laisser OS X repérer la souris dans les parages. Il suffit ensuite de cliquer sur le bouton Jumeler et l’affaire est dans le sac.

Malgré la présence d’une batterie en bonne et due forme, le panneau de préférences de la souris continue de donner le « niveau des piles » du périphérique — Cliquer pour agrandir

Rappelons qu’Apple exige OS X El Capitan pour que la souris puisse fonctionner comme il convient.

À acheter ou pas ?

Si vous n’aimiez pas la Magic Mouse, vous n’aimerez pas plus la Magic Mouse 2. Les deux souris sont similaires dans leur ergonomie et leur fonctionnement, et si vous trouviez difficile ou malaisé de manœuvrer avec la première génération de la souris, il y a fort à parier que rien ne changera avec cette deuxième mouture.

Pour les autres, la batterie intégrée permet de s’éviter la corvée des piles qui, sans être un calvaire, représentait souvent un irritant au quotidien, en particulier lorsque les piles en question commençaient à perdre de leur capacité. Quant à la recharge par le ventre, on s’en amusera entre collègues…

Reste maintenant le délicat problème du prix. À 89 €, la Magic Mouse 2 est sensiblement plus chère que le précédent modèle dont le dernier prix était de 79 € (en hausse de 10 € tout de même lors du rattrapage printanier entre l’euro et le dollar). Mais le câble Lightning fourni dans la boîte — le même que celui livré avec les produits iOS — vaut à lui seul 25 €. Autant dire qu’à 64 €, on fait presque une affaire !

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