La grosse autonomie des prototypes de Mac M1 ressemblait à un bug

Florian Innocente |

Cela fait neuf mois qu'Apple a entamé la transition commerciale vers ses processeurs M1. Des puces, alors qu'elles étaient encore en développement, dont les performances ont laissé pantois les premiers à les avoir essayées.

Tim Milet, vice president of platform architecture chez Apple explique, dans une petite interview à Tom's Guide, que l'objectif assigné à son équipe n'était pas simplement de faire aussi bien qu'Intel avec un processeur maison. Il fallait creuser un écart tel qu'il puisse justifier de couper les ponts avec ce partenaire. Les processeurs Ax avaient ouvert la voie, il restait à faire beaucoup mieux pour le Mac, et on l'a vu plus récemment à en faire profiter les iPad Pro.

Pas une, pas deux mais trois familles de Mac sont passées au M1 simultanément, un gage de la confiance d'Apple dans son processeur

Bob Borchers, VP of worldwide product marketing, se souvient de sa première rencontre avec un Mac M1 et de son étonnement devant l'autonomie affichée : « Lorsque vous avez cette première machine, que vous jouez avec pendant plusieurs heures et que la batterie ne bouge pas, on se dit « Aïe, c'est un bug, l'indicateur de la batterie ne fonctionne pas ». Et son collègue Tim Milet de rire derrière lui : " Eh non, c'est comme ça que c'est supposé fonctionner" ».

  • Lors de nos tests du MacBook Pro M1 et du MacBook Air M1 nous avions observé une autonomie en usage de travail quotidien, sans se priver de quoi que ce soit, de 12h30/15h40 pour le premier et de 10h30 pour le second. Et à l'époque Rosetta servait plus qu'aujourd'hui.

En novembre dernier, Craig Federighi avait rapporté une anecdote similaire à The Independent : « On a commencé à recevoir les premiers chiffres pour la batterie et on disait "Vous plaisantez ? Vous n'êtes pas supposé avoir des gens qui savent calculer ce genre de choses ?" ». En définitive, les équipes sont parvenues à dépasser ce qui était envisageable au départ, ajoutait Federighi : « Vous avez des projets où, parfois, vous vous donnez un objectif et vous vous dites : "Bon, on y est presque arrivés, ça va" ». Dans le cas de cette puce, les ingénieurs se sont retrouvés à pousser à plusieurs reprises les curseurs.

Avant de préparer cette transition matérielle, les équipes s'étaient d'abord avisées de vérifier qu'elles pourraient mettre au point une nouvelle version de Rosetta. Apte à assurer une transition sans heurts pour les applications qui ne seraient pas rapidement adaptées au M1 : « Nous avons lancé un petit projet quelques années avant la transition vers la puce […] et tout a fonctionné correctement, comme on s'y attendait ». On a pu le vérifier depuis, il n'y a pas eu d'accident logiciel à cause de Rosetta.

Tim Millet laisse même entendre que les performances des processeurs d'Apple, et celles de leur GPU, pourraient attirer un public jusque-là indifférent aux Mac : « Est-ce que ce ne serait pas génial si on touchait plus de monde parmi les joueurs les plus exigeants ? ». Pour l'heure Apple n'a pas abattu toutes ses cartes et en particulier celles prévues pour son portable grand format et plus tard le Mac Pro qui recevront de nouvelles générations de processeurs. Et puis accessoirement, il faudra convaincre les éditeurs de jeux…

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