« C'était mieux avant ». Ce bon vieil adage marche également pour l'industrie high-tech. Le développeur et podcaster Marco Arment a succombé à cette terrible tentation en affirmant récemment que « Le MacBook Pro 15 pouces Retina [les modèles avant la Touch Bar, NDLR] était le meilleur ordinateur portable qu'Apple n'ait jamais conçu ». Balivernes ! Malheureusement, il est victime d'un syndrome bien connu dans le milieu de l'industrie high-tech que cette image illustre à merveille.

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Alors oui, le MacBook Pro Retina est devenu au fil du temps une bien belle machine. Mais si on devait jouer à ce petit jeu, et quitte à être jusqu'au-boutiste voire snob, on dirait que le dernier portable à avoir frisé la perfection, c'était le Pismo ou le Wall Street. Rendez-vous compte ce dernier avait un système d'extension avec deux baies interchangeables. On pouvait ainsi partir avec deux batteries, une batterie et un lecteur de CD-ROM ou encore une batterie et un support de stockage. Mieux encore, il était très facile à démonter et on pouvait alors très simplement remplacer le processeur qui était sur une carte fille. Que demande le peuple ?

Mais abandonnons cette époque que les millennials n'ont pas connu. Si Marco Arment et d'autres sont victimes du syndrome du poisson rouge, c'est parce qu'ils ont oublié un certain nombre d'éléments. À l'époque, les mêmes (peut-être ?) n'hésitaient pas à clamer qu'une machine sans port Ethernet ni lecteur SuperDrive était bonne à jeter à la poubelle pour les utilisateurs professionnels, que les périphériques Thunderbolt 2 se comptaient sur les doigts de la main et que l'écran Retina, c'était sympa sur les iPhone, mais pas vraiment indispensable sur les ordinateurs portables. Ce discours, beaucoup l'ont connu…

Puis, il y a eu la réalité du "terrain". Le MacBook Pro Retina n'était pas exempt de tout défaut. On rappellera que les premières générations avaient par exemple beaucoup de mal à driver l'écran Retina, que certaines dalles avaient des problèmes de ghosting, que le revêtement antireflet continue à faire parler de lui en 2017, que certains trackpads cessaient de fonctionner sans raison ou encore que les batteries sur les premiers modèles, ce n’était pas ça…

Bref, la perfection n'est pas de ce monde. Mais quoi qu'on en dise, la base des MacBook Pro Retina était bonne. Apple n'a cessé d'améliorer son concept au fil des versions, mais parfois, il faut avoir le courage de repartir de zéro (ou presque) et de faire des choix. D'être capable de trancher dans le vif, d'avancer (même si on en tire pas forcément immédiatement les bénéfices), c'est justement tout ce que l'on demande à une société comme Apple. Non seulement ces MacBook Pro Touch Bar sont plus fins et plus légers, mais en termes de qualité de finition, ils sont deux crans au-dessus de leurs prédécesseurs.

Alors oui, ils ont leurs défauts. Le clavier est perfectible par exemple. L'autonomie est également à travailler sur certains modèles… La Touch Bar a une belle marge de progression. Un Taptic Engine serait un vrai plus par exemple.

Mais tout comme le premier MacBook Pro, Retina, le potentiel de cette machine est très intéressant. N'en déplaise aux utilisateurs aguerris, la Touch Bar est sans doute un plus pour au moins 90 % des utilisateurs, ceux (l'immense majorité) qui n'ont que faire des touches de fonction, ceux pour qui cela représente une belle couche de complexité à l'ordinateur qui contribue à déshumaniser l'ordinateur. Et pour les 10 % restant, on leur recommande vivement de jeter un œil à BetterTouchTool, qui permet de faire des choses assez incroyables avec la Touch Bar.

Les plus sages ont peut-être raison : il ne faut jamais acheter la révision A d'un tout nouvel objet Apple. Mais un an après la sortie de ces nouveaux MacBook Pro Touch Bar, le bilan est sans appel. Alors que dans un certain microcosme, on a assisté à une véritable levée de boucliers, les ventes de Mac et plus particulièrement de portables chez Apple, n'ont jamais été aussi bonnes. Étonnant, non ?

Image une : Daniel Dudek, CC BY 2.0