nPerf : les réseaux fixes et mobiles ont tenu le choc du confinement

Mickaël Bazoge |

La crainte de l'engorgement des tuyaux a-t-elle été largement surestimée par les opérateurs et le gouvernement ? La question se pose à la lecture du baromètre des connexions internet fixes et mobiles pour le premier trimestre réalisé par nPerf. Si les réseaux télécoms, aussi bien fixes que mobiles, n'ont jamais été autant sollicités, leurs performances sont restées très solides d'après les relevés réalisés durant les trois premiers mois de l'année par les utilisateurs du service.

Moyenne des débits descendants. Le débit le plus élevé est le meilleur.

Au début du mois de mars, lorsque les premières mesures de confinement ont été mises en place, les performances des réseaux mobiles ont connu une baisse de 10% entre février et mars chez les quatre opérateurs. Un recul qui concerne surtout le téléchargement ; pour ce qui touche à la navigation web, la dégradation des performances se limite à 3 points en moyenne. Les débits sont donc restés « très acceptables », observe nPerf.

Les performances de navigation web. L'indice le plus fort est le meilleur.

Mieux encore, les performances de streaming, toujours sur les réseaux mobiles, ont finalement peu souffert avec une baisse constatée d'un point en moyenne.

Les réseaux fixes ont eux aussi tenu bon face à la demande des confinés français. Les débits descendants ont même légèrement augmenté en février et en mars, ils se sont carrément améliorés chez Bouygues Telecom. nPerf indique que les réseaux fixes continuent à livrer de très bonnes performances, malgré des sollicitations plus importantes qu'à l'habitude.

Moyenne des débits descendants sur le fixe.

Tous les opérateurs ont donc répondu présents face à la demande accrue, et nul ne doute qu'en interne, les employés ont travaillé fort pour soutenir la demande. Un soulagement alors que certains craignaient un effondrement des réseaux, ce qui a d'ailleurs motivé la dégradation de la qualité du streaming de toutes les plateformes en Europe, ainsi que le report du lancement de Disney+ en France (lire : Pourquoi les FAI français ont-ils fait retarder le lancement de Disney+ ?).

On peut comprendre que devant l'affluence annoncée et les besoins accrus de la population dans un contexte de confinement (télétravail, mais aussi jeux vidéo, streaming…), les opérateurs et le gouvernement aient voulu jouer la prudence. Mais puisque les tuyaux ont tenu, on voit mal ce qui motiverait encore les autorités à exiger des plateformes la poursuite des opérations limitant la qualité de leurs flux.

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