Facebook : Cambridge Analytica a exploité les données de 87 millions d'utilisateurs

Mickaël Bazoge |

Au départ du scandale Cambridge Analytica, on pensait que le cabinet britannique s'était « contenté », si on peut dire, d'exploiter les données de 50 millions d'utilisateurs Facebook, à leur insu, pour faire pencher la balance de l'élection présidentielle américaine vers Donald Trump. Le compteur passe ce soir à 87 millions d'utilisateurs (!), de l'aveu même du réseau social qui a tout intérêt à jouer la carte de la transparence.

L'histoire est toujours un peu nébuleuse, mais Cambridge Analytica a obtenu ces données d'une application datant de 2013, installée par 300 000 utilisateurs qui ont accepté la récolte de leurs données et celles de leurs contacts. Un effet boule de neige qui a abouti à ce coffre au trésor d'informations.

Mark Zuckerberg, monté au front ces derniers jours pour retisser la confiance trahie avec sa « communauté », sera entendu par le Congrès US le 11 avril. Pris à partie par Tim Cook, le fondateur de Facebook doit aussi répliquer à ceux qui estiment que le modèle économique de son entreprise est toxique (lire : Mark Zuckerberg répond à Tim Cook et attaque sur les prix).

En attendant de plus amples explications, Facebook a annoncé plusieurs mesures pour restreindre l'utilisation des données. À partir du 9 avril, les utilisateurs du réseau verront au dessus de leurs murs Facebook un panneau d'informations recensant les apps et les services à qui ils ont donné accès à leurs données. Le cas échéant, il sera possible de supprimer des apps dont ils ne se servent plus.

La collecte d'informations par le biais des différentes API de Facebook va se resserrer, les développeurs devront montrer patte blanche auprès non seulement du réseau social mais aussi des utilisateurs pour récupérer et exploiter des données.

Comme un problème en entraîne un autre, Bloomberg a obtenu la confirmation que Facebook scannait les photos et les liens que les utilisateurs s'échangent sur Messenger. Un système conçu pour détecter les contenus qui enfreindraient les règles de la messagerie instantanée. Même si cela part d'un bon sentiment, dans le contexte actuel cet aveu est susceptible de renforcer le sentiment de méfiance envers Facebook.

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