Elon Musk promet la conduite autonome d’ici deux ans

Nicolas Furno |

Les deux modèles commercialisés actuellement par Tesla sont déjà capables de conduire largement seuls dans certaines conditions. Sur les autoroutes et notamment dans un bouchon, les voitures ajustent leur vitesse en fonction du contexte, elles peuvent suivre la route en toute circonstance et peuvent même doubler si on le leur demande. Et ce n’est que le début, le constructeur ajoute régulièrement des fonctions à la fois pour améliorer la sécurité et le confort sur les longs trajets.

Le conducteur garde le main sur le volant pour des raisons légales, mais sur l’autoroute, cette Model X se conduisait alors très bien toute seule. Cliquer pour agrandir

Néanmoins, ni la Model S, ni la Model X ne sont encore des voitures autonomes. Lors de notre passage dans le nouveau centre de service ouvert par Tesla pas trop loin de la rédaction, nos interlocuteurs ont pris soin d’insister sur ce point. Les véhicules sont équipés d’outils d’assistance à la conduite et uniquement d’assistance, le conducteur reste maître à bord.

Cela explique quelques choix techniques, comme le fait que la vitesse en mode autonome soit réglée par le conducteur, alors que les caméras de la voiture sont capables de lire les panneaux et donc de noter un changement. De la même manière, même si le GPS est réglé sur une destination, la voiture ne changera jamais de voie en fonction, c’est à vous de le faire en utilisant les clignotants.

Pour autant, les véhicules sont équipés pour la conduite totalement autonome depuis quelques mois et c’est l’objectif ultime. Elon Musk avait déjà promis un voyage autonome entre la Californie et New York réalisé à la fin de l’année et à l’occasion de la conférence TED à laquelle il participait pendant le week-end, il a réitéré cet objectif. La voiture partira d’un parking et arrivera à un autre parking et entre les deux, la personne au volant ne devra jamais toucher un seul bouton.

Cette première étape ne signifie pas que tous les propriétaires de Tesla pourront totalement lâcher le volant de leur voiture sur de longs trajets. Le créateur du constructeur automobile s’est toutefois risqué à donner un calendrier assez précis et promis ainsi que l’autonomie totale devrait arriver d’ici deux ans. Et quand on parle d’autonomie totale, l’objectif est que la voiture puisse se déplacer seule ou que tous ses passagers dorment quand elle roule.

Démonstration de conduite autonome autour du siège de Tesla. Le conducteur est là uniquement pour des raisons légales, il ne touche jamais le volant.

La difficulté, rappelle Elon Musk, c’est de prendre en charge tous les cas de figure pour s’assurer que l’on évite tous les accidents possibles. Atteindre 99,9 % de fiabilité n’est pas encore suffisant et il faudra un risque d’accident extrêmement faible pour l’activer sur tous les véhicules. On n’y est pas encore, mais le patron de Tesla reste confiant et promet des dates relativement proches. On verra déjà si le voyage autonome de la fin de l’année a bien lieu, et comment il se déroule.

En parallèle, l’entrepreneur qui ne s’arrête jamais de lancer de nouvelles idées travaille sur la Boring Company et ces tunnels qui pourraient aider à désengorger les villes. Rappelons l’idée dévoilée dans une première vidéo est de créer des tunnels souterrains que pourraient emprunter des voitures portées par un chariot. L’idée étant d’aller nettement plus vite (jusqu’à 200 km/h) et en toute sécurité.

Pendant la conférence, il a été interrogé sur ce sujet et Elon Musk précise bien que c’est encore une idée au stade de l’étude de faisabilité. Pour que ce concept soit rentable, le creusement des tunnels doit être nettement moins cher que ce qu’il est aujourd'hui et le créateur de Tesla a quelques idées pour réduire les coûts. Creuser devra coûter au minimum dix fois moins cher qu’aujourd'hui et pour cela, les tunnels seront nettement plus petits (moins de 4 mètres de large) et l’entreprise cherche à innover sur les machines de forage.

Le forage devra se faire en même temps que les renforcements indispensables dans les tunnels, la machine devra fonctionner sans chauffer autant et accélérer la cadence. L’objectif fixé en interne est la vitesse d’un escargot, ce qui est déjà 14 fois plus rapide que les machines actuelles… c’est dire les progrès à faire. Si la Boring Company arrive à atteindre ces objectifs, ses ambitions sont énormes, puisque les tunnels pourraient aussi relier les villes entre elles, et pourquoi pas relier les deux côtes américaines.

Sans compter sur Hyperloop, l’autre idée développée par Elon Musk et disponible pour qui veut depuis 2013, qui pourrait s’intégrer à ces tunnels. Néanmoins, la priorité reste Tesla, a assuré son patron, qui n’entend consacrer que 2 à 3 % de son temps à la Boring Company.

Parmi les autres sujets, les voitures autonomes en libre-service qui seront une réalité, Elon Musk n’émet aucun doute à ce sujet. La Model X est équipée pour cela d’ailleurs, avec ses portes qui peuvent s’ouvrir et se fermer automatiquement, aujourd'hui à l’approche de son propriétaire, un jour à l’approche de ses passagers. Autre sujet, le Tesla Semi, un camion électrique conçu par Tesla, est apparemment très fun à conduire (cela ressemblerait même à une voiture de sport) et il aura plus de puissance que n’importe quel camion diesel actuellement sur le marché.

Première et unique image du Tesla Semi. Il sera dévoilé complètement en septembre. Cliquer pour agrandir

L’autre annonce importante, c’est que Tesla va construire de nombreuses gigafactory dans les prochaines années. La première usine à batteries de ce type est en train d’être construite dans le Nevada, mais le constructeur ne va pas s’arrêter là. D’ici la fin de l’année, au moins deux autres usines seront annoncées et peut-être jusqu’à quatre. L’une devrait ouvrir en Europe et l’autre en Asie, mais on n’en sait pas plus pour le moment.

Accédez aux commentaires de l'article