Larry Page : « Google facilitera la vie des utilisateurs »

Mickaël Bazoge |

Google I/O a fermé ses portes sur des nouveautés en tout genre qui vont occuper les développeurs pendant quelques mois, en attendant que toutes les pièces du puzzle — et elles sont nombreuses — se mettent en place d'ici cet automne (lire : Google I/O : plateformes, rassemblement !). Larry Page, le CEO du moteur de recherche, s'est rapidement entretenu avec le New York Times sur les sujets qui occupent Google actuellement. En compagnie de Sundar Pichai (qui s'était déjà largement exprimé juste avant l'ouverture de l'événement), le patron et co-fondateur a pu expliciter sa « vision » sur Android partout, car tel a été le fil rouge de Google I/O.

La présence d'Android dans tous nos écrans est une « super expérience » comme il le vante par exemple pour les montres connectées (lire : Android Wear : l'heure de vérité). Mais il pense qu'« il y a encore bien plus de choses à faire (…) Si nous sommes raisonnablement intelligents et sérieux sur ce que nous faisons, nous pouvons offrir des expériences qui ont du sens pour les utilisateurs et relativement faciles à implémenter pour les développeurs ». Larry Page imagine un avenir où les ordinateurs seront plus malins : « Par exemple, si je pars pour chercher mes enfants, ce serait bien que ma voiture sache que mes enfants sont entrés à l'intérieur et que la musique change pour quelque chose de plus approprié pour eux ».

Évidemment, tout cela ne peut se faire sans contrepartie, à savoir la confidentialité des données privées. Un sujet particulièrement sensible pour Google qui fait du commerce de ces informations le cœur de son modèle économique, qui consiste à vendre du temps de cerveau disponible. « Je pense qu'internet et les terminaux mobiles en général changent la manière de vivre de beaucoup de gens. Et nous le ressentons ». Google disposera « des outils, services et technologies qui seront autant de bénéfices pour les utilisateurs, et qui faciliteront leur vie ».

Le droit à l'oubli, cette nouvelle disposition européenne à laquelle Google a dû se plier (avec une certaine diligence, reconnaissons-le), a été une surprise pour le moteur de recherche. Larry Page ne s'attendait pas à avoir la responsabilité d'éditer les informations concernant les personnes. « Je pense qu'il aurait été meilleur de discuter de ce que nous devons faire et comment le faire. Nous aurions pu arriver à quelque chose de plus pratique qu'une décision de justice ». De fait, ce droit à l'oubli consiste à retirer des liens, mais pas le contenu en lui-même. « L'ancien système, où le contenu était supprimé à la source, signifiait qu'une fois les données retirées, celles-ci n'étaient plus accessibles à aucun service ». Il suffit d'utiliser une version de Google autre qu'européenne pour retrouver tous les liens concernant une personne.

De gauche à droite, Matt Rogers (cofondateur de Nest), Larry Page et Tony Fadell.

Un des absents de cette édition de Google I/O, outre Glass, a été Google+. Le réseau social du moteur de recherche a vu cette année le départ de son créateur et principal promoteur, Vic Gundotra, ce qui a jeté une ombre sur ce service mal aimé (lire : Vic Gundotra, le créateur de Google+, n'est plus ami avec Google). Larry Page réaffirme pourtant son soutien à Google+ et fait miroiter beaucoup de choses… sans aller plus loin. L'aspect social reste important, et « probablement plus important » qu'il y a deux ans. « Ces choses grandissent et sont importantes pour nous ».

Google a fait part de ses ambitions en matière matérielle, une volonté qui s'est incarnée au travers de l'acquisition de Nest en début d'année. « Je pense que Nest est capable de mener l'écosystème [de la domotique] », assure-t-il. L'achat de Nest n'a pas eu pour motivation première son expertise matérielle, même si « beaucoup de choses ont été écrites à ce sujet ». « Cela a été une entreprise assez chère. (…) L'idée que nous voudrions les distraire [de la conception de produits] n'a pas beaucoup de sens. Ce que nous avons obtenu avec Nest est une entreprise complète et fonctionnelle, avec une marque, sur un marché émergent et qui fonctionne vraiment bien ». Pas un mot sur Tony Fadell, qui semble de plus en plus comme le principal argument qui a fait basculer l'acquisition de Nest (lire : Tony Fadell : un peu d'Apple chez Google).

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