Programme de réparation en libre-service d'Apple : la fête au droit à la réparation

Mickaël Bazoge |

C'est un peu la fête à iFixit aujourd'hui. Le vendeur d'outils de réparation, dont les démontages et les « notes de réparabilité » sont toujours très attendus, est aussi un des plus importants avocats américains en faveur du droit à la réparation.

Crédit : iFixit.

L'annonce du jour d'Apple a pris tout le monde par surprise, mais évidemment le nouveau programme de réparation en libre-service a tout spécialement ravi iFixit, qui le qualifie de « concession remarquable ». En rappelant au passage à quel point le constructeur s'est opposé au droit à la réparation.

Même si Apple s'est montrée féroce pour s'opposer aux projets de loi sur le sujet, la position du constructeur demeurait quelque peu ambiguë. Sans remonter à l'iMac G5 (2004) pour lequel la Pomme avait fourni des instructions de remplacement de la carte AirPort Extreme (il y a même eu un site web dédié au « do it yourself » !), rappelons l'existence de guides de réparation pour les iMac 2019 (21 pouces, 27 pouces).

Cette page web va-t-elle renaître de ses cendres ?

Une réflexion était déjà en cours depuis quelque temps, possiblement sous la pression des législateurs. Nick Leahy, un porte-parole d'Apple, a d'ailleurs confié à The Verge que le programme est en développement depuis « bien plus d'un an ».

Apple toujours pas au clair avec le droit à la réparation

iFixit prévient cependant qu'au travers de ce programme, Apple va accroître son contrôle du marché des pièces détachées. Le constructeur va pouvoir plus facilement décider de mettre certains produits à la retraite plus rapidement : un appareil rejoint la liste des « produits anciens et obsolètes » entre cinq à sept ans après la fin de leur fabrication.

Le site craint que plus rien n'empêchera Apple d'inscrire un de ses appareils dans cette liste au bout de quatre ans, par exemple. Le constructeur a néanmoins précisé que les pièces, les outils et les manuels seront disponibles pendant toute la durée de commercialisation des produits concernés, voire plus selon l'état des stocks.

De façon plus générale, les partisans du droit à la réparation saluent l'initiative d'Apple, mais ils demandent à en savoir plus. « Le diable est dans les détails », relève la coalition Right to Repair. US PIRG, qui fédère des groupes de recherche sur la protection des consommateurs et la santé publique, explique de son côté que le programme d'Apple n'est pas aussi complet que le sont les textes discutés dans plusieurs États américains.

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