Lorsque Steve Jobs et Tony Fadell discutaient de créer une voiture

Florian Innocente |

Planche de bord, motorisation, type du véhicule, allures des sièges… Steve Jobs et Tony Fadell ont à quelques reprises réfléchi à voix haute sur ce à quoi pourrait ressembler une voiture Apple. Dans une interview à venir chez Bloomberg et dont des extraits ont été publiés, Fadell raconte qu'en 2008, Jobs et lui avaient échangé leurs réflexions sur le sujet.

Tony Fadell — Wikipedia

L'histoire était en partie déjà connue, au mois de mai 2012, Millard S. Drexler, à l'époque membre du conseil d'administration d'Apple, avait parlé de cet intérêt de Jobs pour la création d'une voiture. Phil Schiller avait également rapporté ce fait au même moment.

Plus tôt, en 2007, on se souvient peut-être de cette rumeur du magazine allemand Capital qui parlait d'une alliance entre Apple et Volkswagen pour créer un véhicule. Imaginé pour les jeunes conducteurs et en particulier dans les pays émergents, un tarif de 6 500 € avait même été cité. Un prix qui donne à sourire aujourd'hui lorsqu'on voit le chemin poursuivi par les produits d'Apple.

Les débats chez Apple sur cette voiture se déroulaient à une période où l'industrie automobile américaine se débattait dans une grave crise économique. Il y avait cette idée qu'Apple avait peut-être une carte à jouer en donnant sa vision de l'avenir de la voiture. Ces réflexions ne sont pas allées plus loin, À cette époque encore, Fadell fut courtisé par Elon Musk pour venir prendre un poste de direction chez Tesla. Offre qu'il déclina sous la pression amicale de Jobs « Il fut très gentil avec moi pendant un moment ».

Ce projet de voiture, comme celui d'une télévision ou encore d'un appareil photo Apple, ont fait partie de ceux qui ont finalement été écartés tandis qu'Apple portait toute son énergie sur l'iPhone. Un smartphone et une voiture ont, de manière générale, plusieurs points communs : « Une voiture a une batterie, elle a un ordinateur, un moteur, une structure mécanique. Si vous regardez un iPhone, il a tout cela aussi, il a même un moteur ». En revanche, les grandes et vraies difficultés sont ailleurs « la connectivité » avec tout ce qui il y a autour et « la manière de faire en sorte qu'une voiture puisse se diriger toute seule ».

crédit : Nokia HERE

Fadell, qui travaille chez Google et Nest, prédit une révolution à venir dans ce domaine. Un bouleversement technique mais également tarifaire : « Je crois que l'on va assister à des changements majeurs dans la manière dont on envisage ces voitures et dans leur accessibilité en termes de prix ». Cependant le cofondateur de Nest n'imagine pas que cette bascule entre le monde actuel de la voiture et le prochain se produira avant 7 ou 10 ans.

Ces propos sur des transformations à venir et le rôle que pourraient y jouer les grands spécialistes du logiciel font écho à ceux de Tim Cook, tenus il y a dix jours : « Je pense que l’industrie en est arrivée au point d’inflexion d’un changement majeur, pas juste une évolution. Nous regardons beaucoup de choses. Notre modèle est de réduire un peu cette liste. Nous verrons ce que nous ferons à l’avenir. Quand je regarde [le secteur de] l’automobile, ce que j’y vois c’est que le logiciel devient une partie incroyablement importante de la voiture de l’avenir. Vous voyez à quel point les véhicules autonomes deviennent importants ».

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