Apple continue de contester son auditeur externe

Anthony Nelzin-Santos |

Reconnue coupable d'entente illégale sur le prix des livres dans l'iBookstore, Apple doit se soumettre à la surveillance d'un auditeur externe, Michael R. Bromwich. Un auditeur dont elle est si peu satisfaite qu'elle en a demandé la révocation, ce que lui a refusé la justice. Visiblement déterminée à s'en débarrasser, Apple a fait appel de cette décision.

Michael R. Bromwich.

Procureur fédéral du district sud de New York puis inspecteur général du département de la Justice, Bromwich s'est illustré dans les années 80 et 90 en intervenant dans des affaires aussi célèbres que l'Irangate ou l'attentat du vol 103 Pan Am. Passé dans le privé au début des années 2000, il a été nommé directeur du Bureau de la gestion des ressources énergétiques marines lors de sa fondation après l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon.

Mais il n'a aucune expérience dans les affaires de concurrence, ce qui irrite Apple. D'autant que nommé par la justice, il est libre de dicter ses conditions à Apple et ne se prive pas de le faire : il facture 1 100 $ de l'heure plus des frais administratifs de 15 %, et a demandé à rencontrer les dirigeants de la société. Des dirigeants qui font la sourde oreille, au point que Bromwich se plaigne d'« un manque de coopération surprenant et décevant ».

La juge Denise Cote va même plus loin, accusant Apple de mener « une campagne de dénigrement » de son auditeur. Dans un mémo de 64 pages, elle assure que Bromwich est parfaitement qualifié et que les arguments de la firme de Cupertino peinent à montrer en quoi la société subirait « un préjudice irréparable » en accédant à ses requêtes. Les avocats d'Apple auront une nouvelle chance de s'expliquer en appel.

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