Nokia s'empare de Symbian

Christophe Laporte |
La prochaine guerre des systèmes d'exploitation ne concernera pas les ordinateurs de bureau, mais les téléphones portables. Google et Apple espèrent bouleverser l'ordre établi, mais cette vue des choses n'est pas du goût de tout le monde.

Nokia, qui domine ce marché, ne compte pas se laisser faire et annonce le rachat à 100 % de Symbian Ltd. Actionnaire jusqu'à présent à hauteur de 48 %, la société finlandaise va racheter le reste des parts de à Sony Ericsson, Ericsson, Panasonic et Siemens, Samsung. Le montant de la transaction est estimé à 264 millions d'euros.

Fondé en juin 1998, ce consortium avait pour actionnaires Ericsson, Nokia, Motorola et Psion. Le système d'exploitation était basé sur Epoc, logiciel système qui équipait les Psion dans les années 90.

Tout comme Apple et Research In Motion, Nokia sera l'une des rares sociétés dans ce domaine à avoir le contrôle sur le logiciel et le matériel. Pour donner un peu de lustre à sa plate-forme, Nokia va également créer une fondation Symbian, un organisme à but non lucratif afin de promouvoir le développement d'applications innovantes. Cette dernière verra le jour au premier semestre 2009 et réunira de nombreux acteurs, dont AT&T, NTT DoCoMo et Vodafone et STMicroelectronics.

Mais Nokia ne souhaite pas fermer Symbian, bien au contraire. Elle compte mettre en open-source le moteur de son système d'exploitation, une manière pour Nokia de répondre à Google et à Android. Jusqu'à présent, les différents partenaires de Symbian devaient payer des royalties lorsqu'ils utilisaient l'une de ses interfaces graphiques dans leurs produits.

Cette annonce intervient juste au moment où des bruits se font de plus en plus insistants concernant un éventuel retard d'Android (lire : Android : le retard semble se confirmer), lequel ne devrait pas voir le jour dans la plupart des pays avant 2009. Une rumeur démentie une nouvelle fois par Google, mais qui ferait le bonheur d'Apple si elle venait à se vérifier. La firme de Cupertino aurait ainsi le champ libre pour imposer l'iPhone 3G pendant les fêtes de fin d'année.
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