Ces bugs d'iOS et OS X qui gâchent le plaisir

Florian Innocente |

« Les logiciels et services qu'Apple doit corriger », Glenn Fleishman, un journaliste, a dressé une liste variée des problèmes plus ou moins répandus qu'affrontent certains utilisateurs de Yosemite et d'iOS 8 (on se compte dans le lot pour quelques-uns de ces dysfonctionnements). Il ne s'agit pas systématiquement de bugs au sens propre du terme. On peut trouver par exemple que la nouvelle interface d'iTunes 12 n'est pas à son goût ou moins pratique qu'avant. Le logiciel a d'autres vrais problèmes, comme on le verra plus loin.

Cette liste fait écho à ce sentiment prégnant depuis quelques temps que quelque chose tourne moins rond qu'avant dans la qualité des logiciels d'Apple. Il y a toujours eu des bugs, il y en aura toujours. Mais la question a été posée récemment de savoir si l'évolution annuelle des deux OS était suffisamment maîtrisée.

Un détail intéressant en rapport à ces questions est apparu dans le dernier podcast de John Gruber. Il racontait une conversation avec un contact d'Apple qui était sincèrement étonné de cette volée de bois vert et curieux de la comprendre.

À écouter ce contact, les choses vont bien mieux depuis Yosemite. Mais tout dépend du critère d'appréciation utilisé. Apple recevrait en effet nettement moins de rapports de plantages qu'auparavant (ces informations contenues dans la fenêtre qui apparaît après un crash et que l'on peut envoyer chez Apple). Malheureusement, cette mesure va complètement passer à coté de bugs ou de dysfonctionnements avérés et qui ne se traduisent par aucun plantage. Ce seront des actions non suivies d'effets, des ralentissements marqués, etc. Sauf à suivre de manière méticuleuse les forums spécialisés, comme les nôtres où l'on recense divers témoignages, ils échapperont aux radars.

Selon ce que l'on regarde on peut ainsi avoir une vision très différente de la situation réelle. Ce sont justement ces défauts, ceux qui ne font pas planter une application ou le Mac, qui composent une grande partie de la compilation de Glenn Fleishman. Ils n'en sont pas moins irritants.

OS X

Il cite en premier lieu ce besoin devenu presque quotidien de redémarrer son Mac pour évacuer des problèmes (même AppleCare le dit) alors que l'on pouvait passer des semaines sans le faire. Nous subissons ce problème sur certains de nos Mac (essentiellement des MacBook Pro Retina et MacBook Air récents) depuis l'arrivée de Yosemite, avec ou sans ses versions bêtas.

Parfois c'est même le Mac qui se charge de redémarrer seul ! Nous avons ce bug de manière récurrente sur un iMac mi-2011. Alors que l'on est affairé à autre chose — pas d'interaction avec la machine — elle va soudainement redémarrer. On a vu au moins trois petites discussions sur le sujet dans les forums d'Apple.

La gestion de la mémoire semble avoir mal digéré le passage au 10.10. Alors que Mavericks avait apporté un surcroît d'oxygène grâce à une technique de compression des données en RAM, le volume de données écrites dans la mémoire virtuelle sur les disques durs est conséquent, observe Fleishman dont le petit disque de 250 Go se remplit vite. Faut-il y voir une cause des ralentissements dans l'utilisation de son Mac comme s'en plaignent d'autres ?

Pêle-mêle il cite ensuite les icônes des machines et imprimantes partagées qui disparaissent de la barre latérale du Finder ; le panneau d’enregistrement qui s'allonge au point de sortir de l'écran comme le montre la vidéo ci-après (un défaut qui existe toujours dans l'actuelle bêta du 10.10.2, lire OS X Yosemite : le ⌘S façon Pinocchio) ; les bugs détaillés hier autour de services et fonctions réseau (lire Les aléas du nouveau service de DNS dans Yosemite) ; une synchronisation déficiente des annotations dans iBooks ou encore des sessions utilisateurs actives qui sont brutalement fermées sur des machines employées par plusieurs personnes.

Toujours dans OS X, il y a ces connexions Wi-Fi qui sautent. C'est un axe sur lequel Apple travaille et les bêtas du 10.10.2 ont semblé un temps résoudre le problème, mais nous le subissons à nouveau plus ou moins quotidiennement. Ou encore Spaces dont le comportement surprend avec des fenêtres qui ne gardent pas leur position à l'écran ou un déplacement qui vous laisse dans le même espace au lieu d'aller dans le suivant.

On ajoute Safari à la liste, qui parfois refuse des clics sur un lien et fait apparaître dans la foulée la roue colorée honnie. Impossible de savoir ce qui fait patiner le navigateur. Le plus simple est de le quitter ou, si l'on peut, de recharger la page fautive.

Il y a iTunes chez nous qui refuse régulièrement d'afficher les appareils iOS qu'on lui branche — comme s'ils n'existaient pas — obligeant à carrément redémarrer le Mac ou le périphérique en question pour qu'ils soient détectés. Un bug curieux relayé dans les forums d'Apple.

iOS

Un grief récurrent à l'adresse d'iOS est celui de la lenteur qu'il induit sur des appareils situés à la toute fin de la liste des iPad ou iPhone compatibles. Le meilleur exemple cette année est celui du premier iPad mini qui peut officiellement faire fonctionner iOS 8 mais qui rame sous l'effort, au point que l'on regrette de ne pas avoir laissé sa tablette sur iOS 7. Au moins Apple a réussi à redonner un peu d'air sur les iPhone 4s et iPad 2 (lire iOS 8.1.1 redonne vie aux anciens terminaux iOS).

Glenn Fleishman liste ensuite AirDrop à la fiabilité aléatoire ; l'app Podcasts dont les téléchargements peuvent soudainement s'interrompre sans motif ; Spotlight qui de temps à autre ne montre pas certaines réponses telles que les apps demandées et pourtant bien présentes sur son iPhone (bug que l'on a vu aussi plusieurs fois) ou qui n'affichera pas le choix d'aller chercher une réponse sur le web.

On recense aussi les nouveaux claviers tiers qui vont planter, en particulier dans Mail, Safari et Messages ; l'appairage en Bluetooth qui peut avoir du mal à se faire ; Messages et ses soucis de synchronisation entre appareils ou qui ne notifie pas correctement de la présence ou non de messages.

Services

Ces défauts logiciels sont accompagnés d'autres autour des services d'Apple. Les identifiants Apple ID que l'on ne peut toujours pas réunir en un seul comme l'avait laissé espérer Tim Cook il y a trois ans. La nouvelle fonction de partage familial dans iOS 8 qui a encore une belle marge de progression (lire Partage familial : une bonne idée qui ne va pas assez loin).

Glenn Fleishman s'interroge aussi sur la motivation d'Apple à avoir annoncé la fin d'Aperture et d'iPhoto l'an dernier sans que l'on sache véritablement quand arrivera leur remplaçant — Photos — et ce qu'il fera, tout en continuant de promouvoir activement les deux logiciels mis à la retraite (lire Aperture, abandonné, mais toujours en vente six mois après).

Si vous rencontrez un de ces problèmes, ou même un autre, venez faire un tour sur nos forums. Vous trouverez peut-être une solution de fortune en attendant un correctif d'Apple.

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