Samsung : une nouvelle usine chinoise pointée du doigt

Florian Innocente |
China Labor Watch maintient la pression sur Samsung, l'accusant à nouveau de laisser ses sous-traitants faire travailler illégalement des mineurs. L'ONG a publié un nouveau rapport qui décrit les conditions de travail dans une usine d'assemblage de coques de Galaxy S III, Galaxy Nexus et GT-I9500. Le sous-traitant incriminé, HTNS Shenzhen Co., emploie 1 100 personnes et selon les estimations de CLW, 110 000 téléphones sortiraient quotidiennement de ses 20 lignes de production.



L'organisation de défense des droits des travailleurs met en exergue le cas de trois jeunes filles dont elle a pu obtenir la preuve qu'elles étaient âgées de moins de 16 ans. La limite d'âge légale en Chine pour pouvoir travailler.

Elles étaient affectées aux mêmes tâches que les adultes, travaillaient au-delà des volumes horaires autorisés (plus de 13 heures par jour) et ces heures supplémentaires leur étaient payées en dessous du niveau normal. L'une d'elles avait fait 150 heures supplémentaires en un mois.

L'ONG a alerté Samsung sur ces trois cas, ainsi que l'usine. Mais deux des jeunes filles ont été entre temps renvoyées alors que des représentants de Samsung s'apprêtaient à les rencontrer. Elles auraient été reprises en main par l'agence qui les avait envoyées chez HTNS.

CLW retire de cette affaire le constat que les audits conduits jusqu'à présent par Samsung - et notamment dans cette usine en septembre - restent inefficaces pour détecter de telles situations. Samsung a, le mois dernier, décrit tout un projet de remise à niveau des conditions de travail chez ses fournisseurs (lire Samsung s'intéresse aux conditions de travail de ses sous-traitants chinois et Samsung : nouvelles critiques sur ses usines chinoises).

HTNS a contesté ces allégations, expliquant qu'il était impossible pour l'entreprise de faire travailler des mineurs, du fait d'un processus très strict de vérification à l'embauche.

CLW a de son côté mis en doute cette fiabilité, montrant dans son rapport un contrat de travail et une pièce d'identité pour la même jeune fille, mais portant deux photos très différentes. Ou encore en affirmant que plusieurs personnes dans l'usine savaient que ces employées étaient trop jeunes. Samsung pour sa part s'en est tenu à réitérer ses engagements pris il y a quelques jours.

Sur le même sujet :
- France 2 : "Envoyé Spécial" sur Apple et Foxconn [MàJ]
Accédez aux commentaires de l'article