Greenpeace en désaccord avec l'EPEAT sur l'évaluation des ultraportables

Florian Innocente |
Greenpeace s'est étonnée d'une appréciation favorable formulée par l'EPEAT (Electronic Product Environmental Assessment Tool) sur le caractère "vert" d'une poignée d'ultraportables récemment évalués. Au milieu de machines de Samsung, Lenovo et Toshiba se trouvait Apple avec ses MacBook Air (lire MacBook Air rime avec vert).

Le Green Electronics Council, qui chapeaute l'EPEAT et le label du même nom, a regardé si ces ordinateurs pouvaient être mis à jour, si les outils permettant de le faire étaient trouvables dans le commerce et si la batterie pouvait être facilement remplacée.

« L'annonce de l'EPEAT d'inclure dans son répertoire de produits électroniques verts les ordinateurs dont les batteries sont difficiles à remplacer, aura pour conséquence de restreindre les opportunités de recyclage et de produire davantage de déchets électroniques », a estimé Casey Harrell, un analyste de Greenpeace, dans une déclaration à PC World.

Il se désole également de voir que l'EPEAT a apparemment changé ses critères après l'aller retour effectué cet été par Apple auprès de cette instance (lire L'EPEAT renforce sa surveillance des ordinateurs ultra-fins & EPEAT : Apple reconnaît son erreur et fait marche arrière).

L'autre point qui dérange Greenpeace est l'affirmation de l'EPEAT selon laquelle les portables testés ont pu être tous intégralement démontés en moins de 20 minutes, leur batterie retirée en 2 min au pire, et le tout avec le secours d'outils communs.

L'ONG doute que des utilisateurs se lancent dans pareil démontage de leur machine pour remplacer leur batterie, surtout sans être en possession d'outils adéquats et d'instructions précises. Ils préfèreront acheter un nouvel ordinateur. D'où la crainte de voir ces machines jetées, plutôt que révisées afin de prolonger leur durée de vie, et que l'EPEAT encourage cette pratique sans que les fabricants ne se sentent dans l'obligation de modifier la conception de leurs produits.

L'EPEAT indique qu'elle a d'abord demandé à chaque fabricant les instructions de démontage de ses ultraportables (informations qu'aucun utilisateur lambda n'obtiendra, en tout cas d'Apple, ces éléments étant réservés aux centres de services agréés). Puis elle a mandaté un laboratoire extérieur pour réaliser ces démontages. L'organisation prend soin de préciser que les personnes qui ont procédé à ces opérations n'étaient pas des experts en recyclage de produits. Manière de dire qu'ils n'étaient pas plus spécialistes que le client moyen.

Accédez aux commentaires de l'article