Adobe CS5.5, un péage avant la CS6

Nicolas Furno |
Le site d'Adobe dédié à sa Creative Suite a été mis au goût du jour pour l'arrivée de la CS5.5. Cette mise à jour de mi-parcours permet de patienter en attendant la CS6 qui doit arriver en 2012 (lire : Adobe : une CS "5.5", une CS6 et des abonnements). C'est une réponse à l'importance prise ces dernières années par les smartphones et autres tablettes, mais l'éditeur veut aussi accélérer les sorties de ses logiciels en proposant une révision majeure tous les deux ans et une mise à jour intermédiaire tous les ans.



Au programme, aucun changement du côté de Photoshop, Illustrator ou Fireworks. Les trois applications restent en version 5 et ne sont pas concernées par la mise à jour. Les autres applications ont par contre droit à de nouvelles versions avec une idée centrale : la diffusion sur plusieurs plateformes d'un même contenu.

L'application de mise en page InDesign CS5.5 ajoute des fonctionnalités au format ePub, avec notamment le support de contenus multimédias (vidéo et audio), mais aussi le redimensionnement automatique des images. Cette version intègre également les outils Folio Producer qui facilitent la prévisualisation et la publication de contenus type magazines numériques. Le logiciel offre désormais un accès à Adobe Digital Publishing Suite, système de publication pour tablettes : on pourra publier les documents InDesign directement sur ce service proposé par l'éditeur. Si vous voulez en savoir plus sur les nouveautés de cette version, Branislav Milic consacre une page entière de son site aux nouveautés du logiciel.



Catalyst et Flash Professional ont reçu quelques changements d'interface, ils gèrent également les dernières versions du lecteur Flash et d'AIR. Toujours dans l'idée de la diffusion sur différentes plateformes, Catalyst permet de réaliser des applications qui s'adaptent automatiquement aux différentes tailles d'écran, tandis que Flash Pro simplifie le partage d'éléments graphiques de différentes tailles.



Mais il n'y en aura pas que pour les terminaux mobiles. Les différentes applications de la suite sont censées mieux s'intégrer les unes aux autres et gagner en efficacité. Premiere Pro, After Effects et Audition en bénéficient, tandis que les performances sont annoncées en hausse.

Adobe a ajouté à son logiciel de montage Premiere Pro le support de cartes graphiques supplémentaires et le logiciel exporte ses vidéos dans un grand nombre de formats différents, toujours dans l'idée de la diffusion multiple. After Effects de son côté gagne un outil de stabilisation de déformation qui supprime les scintillements et irrégularités de l'image.

Le logiciel dédié à l'audio Audition arrive sur Mac OS, après une période de bêta commencée à la fin de l'année dernière (lire : Adobe Audition 4 disponible en bêta). Ce logiciel vient remplacer SoundBooth qui ne sera plus disponible à partir du 24 avril 2011. Le logiciel nécessite Mac OS 10.5 au minimum, il s'intègre mieux à Premiere Pro et il gère aussi le son 5.1.



Même credo de la multi-diffusion enfin pour Dreamweaver, logiciel de création de sites Internet. Dreamweaver gère désormais le HTML5 et le CSS3, il intègre la bibliothèque jQuery tandis qu'il permet de créer des applications natives pour iOS et Android.

La Creative Suite 5.5 sera une mise à jour payante. Pour mettre à jour la version Design Premium, il faudra compter 537 € ; la Master Collection demandera quant à elle 716 €. Chaque logiciel peut être mis à jour individuellement, par exemple 178 € pour InDesign ou 214 € pour After Effects. On peut précommander la CS5.5 aujourd'hui, elle sera commercialisée dans les 30 jours qui viennent.

Mais ces nouveautés logicielles ne sont pas les seules. Avec la CS5.5, Adobe expérimente un nouveau mode de commercialisation : plutôt que de leur vendre des logiciels, l'éditeur leur propose de les louer. Une formule d'abonnement mensuelle ou annuelle est ainsi mise en place pour la plupart des logiciels et toutes les versions de la suite. Deux avantages : éviter le coûteux prix d'achat et être en permanence à jour. La version mensuelle est plus coûteuse, mais elle peut être (dés)activée à volonté.



Le choix de l'abonnement se fait au moment de l'achat, mais on pourra aussi passer d'une version de démonstration à une version complète en abonnement. À titre d'exemple, louer InDesign CS5.5 coûte 47 € par mois sur un an, ou 78 € par mois sans engagement ; la Master Collection demande de son côté 187,5 € par mois sur un an ou 277 € par mois sans engagement.



L'abonnement est d'ores et déjà accessible pour tous les logiciels concernés, directement dans la boutique de l'éditeur. Cette formule complémentaire des ventes et Adobe ne s'attend pas nécessairement à un succès énorme : les ventes en boîte devraient rester le choix de prédilection de la majeure partie des utilisateurs.
Accédez aux commentaires de l'article