Renault présente enfin la nouvelle R5 électrique, sans pour autant révéler les tarifs

Nicolas Furno |

Renault a présenté le premier concept en janvier 2021 et c’est seulement trois bonnes années après que le constructeur français officialise sa nouvelle R5 E-Tech à l’occasion du salon de Genève qui ouvrira ses portes dans la semaine. Relecture de la Renault 5 des années 1970, cette voiture entièrement et exclusivement électrique est essentielle pour l’entreprise, puisqu’elle doit lui permettre de se placer sur le segment stratégique des citadines autour des 20 000 €, hors bonus. Sauf que si l’on connaît enfin sa version finale, la grille tarifaire reste toujours un mystère à ce stade.

Bonne nouvelle pour ceux qui apprécient le néo-rétro, la voiture finale est très proche du concept présenté en 2021 et rend clairement hommage à la Renault 5. Image Renault.
Même s’il y aura aussi du blanc et du noir, Renault a choisi une palette saturée pour le lancement, dont ce vert qui sera la couleur par défaut « gratuite ». Notez aussi la baguette de toit ici en rouge, qui pourra être personnalisée à la commande. Image Renault.
Renault n’a pas fait dans la démesure avec une voiture courte… pour 2024 : avec ses 3,92 mètres, la R5 électrique sera moins longue que la Clio actuelle, pour vous donner une idée. Image Renault.

La R5 E-Tech finale est très proche du concept de 2021 et elle joue ainsi à plein sur la tendance du rétro popularisé par la Fiat 500 relancée dans les années 2000 par un certain Luca de Meo qui est aujourd’hui à la tête de Renault. La stratégie est similaire, avec une grosse insistance sur un design qui multiplie les clins d’œil au passé, tout en offrant une relecture modernisée. La forme générale est un hommage à la Renault 5, version Turbo pour les ailes arrières, on retrouve aussi des inspirations dans les formats des phares ou même dans la présence d’une fausse entrée d’air sur le capot.

Pas besoin de refroidir le moteur électrique placé sur l’essieu avant, cette fausse entrée d’air sert en réalité de véritable indicateur de charge, avec un 5 stylisé avec des LED qui s’allument au fur et à mesure que la batterie se remplit. C’est malin et ça peut même être utile pour vérifier ce qu’il en est d’un clin d’œil. Puisque l’on parle de batterie, Renault a prévu deux capacités : 40 kWh pour 300 km d’autonomie théorique sur l’entrée de gamme, 52 kWh (comme la Zoé) et 400 km pour le haut de gamme. La charge se fera systématiquement en 11 kW en courant alternatif, sans option pour un chargeur embarqué de 22 kWh bizarrement, alors que Renault était l’un des rares constructeurs à la proposer et alors que c’est un argument intéressant en France où les bornes sont nombreuses.

La fausse entrée d’air sur le capot sera un vrai indicateur de charge : malin. L’absence de coffre à l’avant pour ranger les câbles l’est moins… Image Renault.
Pour économiser les coûts, Renault a conçu une nouvelle plateforme sur la base de celle de la Clio, ce qui explique sans doute que le moteur sera unique et placé à l’avant. Image Renault.

La charge rapide en courant continu se fera au mieux à 100 kW de puissance sur la grosse batterie, mais il faudra attendre les tests pour vérifier si la courbe de charge est correcte. Sur l’entrée de gamme, Renault compte économiser en ne proposant aucune charge rapide, une stratégie déjà à l’œuvre sur la Mégane E-tech et qui est de plus en plus rare. Même si elle a une petite batterie, la R5 électrique pourra très bien faire des longs trajets à condition de bénéficier d’une charge rapide. Le modèle de base sera malheureusement réduit à un petit rayon d’action faute d’en bénéficier. Bonne nouvelle en revanche, la R5 sera compatible V2L et V2G, ce qui veut dire qu’on pourra alimenter des petits appareils via son connecteur T2 et surtout que sa batterie pourra renvoyer de l’énergie dans le réseau. Des fonctions qui devraient devenir essentielles dans les années à venir.

Si Renault avait bien montré l’extérieur, on découvre un intérieur davantage inspiré par ce que l’on a vu sur la Mégane E-Tech que la R5 d’origine. Il y a quand même quelques idées rétro, à l’image des surpiqûres sur la planche de bord ou du dessin des sièges. On retrouve un poste de conduite très proche de celui lancé avec la Mégane, avec notamment le levier de vitesse en hauteur derrière le volant, deux écrans dont le grand et tactile sera animé par le système créé par Renault sur la base d’Android Automotive fournie par Google. CarPlay et Android Auto devraient être au programme, même si cela n’a pas été mentionné lors de cette présentation. Le côté rétro n’évite hélas pas les plastiques noirs brillants, qui sont bien présents à l’intérieur.

L’intérieur de la R5 E-Tech reste coloré et inspiré par le passé, même s’il rappelle surtout les intérieurs récents chez Renault. Derrière le volant, il n’y a qu’un petit écran, même si le constructeur a opté pour cet encombrant design. Image Renault.
Ça ne se voit pas trop sur les photos presse, la R5 E-Tech reste une petite voiture avec des places réduites à l’arrière. Image Renault.
Qui voudrait d’une voiture sans un emplacement dédié à sa baguette fraîche, franchement ? Pour les amateurs, ce panier en osier sera l’un des accessoires qu’on pourra ajouter à sa voiture. Image Renault.

La seule inconnue est de taille : Renault n’a rien dit sur le prix, sauf que l’entrée de gamme sera sous la barre des 25 000 €. Cette version de base ne sera pas commercialisée immédiatement et on ne sait même pas quand elle arrivera. Le constructeur va commencer avec des livraisons prévues à partir de l’automne pour une version au contraire haut de gamme, avec la grosse batterie et le meilleur moteur1, sur les trois qui seront commercialisés à terme. À combien sera vendue cette variante ? On ne sait pas, mais on sera forcément au-dessus des 30 000 € hors bonus et bien éloignés de l’objectif original.

Sur ce segment, Renault s’est fait griller par Citroën qui a présenté une ë-C3 qui débute à 23 300 €. Même si son autonomie théorique est certes inférieure à la R5 version grande batterie, elle va offrir une rude concurrence à la marque à losange, qui bénéficiera sans doute de son côté du capital sympathie de son design rétro. Quoi qu’il en soit, les commandes devraient ouvrir avant l’été et on en saura plus d’ici là sur la grille de tarifs complète.


  1. Un moteur développé en interne comme toujours et synchrone à rotor bobiné, une technologie que seul Renault semble désormais privilégier.  ↩︎

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