Microsoft n'a jamais fait un sou de profit sur les ventes de Xbox

Mickaël Bazoge |

Si Epic Games a attaqué Apple (et aussi, on a tendance à l'oublier, Google), l'éditeur épargne volontairement Microsoft et Sony. Les deux constructeurs de consoles prélèvent pourtant une commission de 30% sur les ventes de jeux sur leurs boutiques, ainsi que sur les achats intégrés, ce que reproche Epic à Apple.

Tim Sweeney, fondateur et patron du créateur de Fortnite, a souvent expliqué — et une fois de plus durant son audition d'hier — que les constructeurs ne gagnaient rien sur les ventes de leurs consoles. Contrairement à Apple qui marge généreusement sur ses appareils.

Cette vente à perte, ou avec très peu de bénéfices, permet en retour de vendre beaucoup d'appareils, ce qui crée un marché intéressant pour les éditeurs de jeux. Par ailleurs, Microsoft et Sony font aussi beaucoup d'efforts pour promouvoir les jeux, ce qui est évidemment dans leur intérêt. Pour joindre les deux bouts et gagner un peu d'argent, ces deux-là se refont la cerise sur les commissions, un modèle économique qui n'a jamais été contesté par Epic.

Lori Wright, en charge du développement de l'activité Xbox chez Microsoft, a craché une Valda en forme de secret de Polichinelle durant son audition au procès. « Non », Microsoft n'a jamais fait un seul bénéfice sur les ventes de Xbox. Si le constructeur vend des consoles à perte, c'est que le modèle économique de cette activité lui permet, sur la longue traine, d'être rentable.

Avec une commission plus basse que 30%, Microsoft ne pourrait tout simplement jamais gagner d'argent avec sa Xbox, assure la dirigeante. Sous Windows, l'éditeur a pourtant réduit sa ponction sur la vente de logiciels au sein du Microsoft Store, elle est passée tout récemment de 30% à 12%. Mais pas question de faire de même sur la plateforme Xbox qui, par ailleurs, n'autorise aucune boutique alternative ni téléchargement de jeux en dehors du magasin officiel.

Interrogée sur la différence de traitement entre les deux plateformes, Lori Wright explique que le marché de la Xbox est bien plus petit que celui de Windows. La console est un appareil mono-usage (le jeu vidéo), tandis que Windows est une plateforme ouverte pour répondre à tous les besoins et toutes les utilisations possibles. Comme l'iPhone, aurait-elle pu décrire : les avocats d'Epic cherchent en effet à dépeindre l'iPhone comme un appareil pour tous usages et qui devrait donc s'ouvrir davantage.

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