L'USB original non réversible : un mal pour un bien, explique son inventeur

Stéphane Moussie |

Brancher une clé USB sur un iMac relève de l’exploit. Non seulement il faut deviner où se situe le port USB au dos de la machine, mais en plus il faut deviner le sens de ce port.

« Le plus gros inconvénient [de l’USB] est la [non] réversibilité », admet Ajay Bhatt, l’ingénieur d’Intel qui a dirigé l’équipe responsable de la création de la norme en 1996. « Avec le recul, quand on voit l’expérience que l’on a tous eu, bien sûr que ce n’était aussi facile que ça aurait du l’être », reconnait-il dans une interview à NPR.

Image Richard Unten (CC BY 2.0)

Intel en avait conscience dès le départ en fait, mais créer une connectique réversible aurait demandé de doubler les circuits et les fils, ce qui aurait fait doubler le coût, indique Ajay Bhatt. Impensable alors que l’USB était destiné à devenir un standard universel adopté par tous, y compris les fabricants de PC très à cheval sur les prix.

À défaut de créer une connectique réversible, Intel a opté pour un design rectangulaire donnant une chance sur deux, plutôt qu’un design rond, offrant moins de marge d’erreur.

L’USB-C apparu en 2015 a finalement réglé le problème de la réversibilité… mais en a introduit un autre, celui du même connecteur qui fait des choses parfois incompatibles — vous pouvez brancher un périphérique Thunderbolt 3 au MacBook 12", le connecteur est le même, mais l’ordinateur portable ne saura pas le gérer. On verra peut-être enfin le bout du tunnel avec l’USB4, qui englobera les principaux protocoles.

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