StrongSync fait fonctionner Dropbox et Google Drive comme iCloud Drive

Anthony Nelzin-Santos |

Grâce à la fonction d’« optimisation du stockage », iCloud Drive peut télécharger les fichiers à la volée, et surtout les supprimer automatiquement lorsque l’espace vient à manquer. Avec StrongSync, le développeur du gestionnaire de stockage en ligne ExpanDrive veut prouver que Dropbox et consorts pourraient proposer les mêmes fonctions s’ils daignaient prendre en charge les dernières nouveautés de macOS.

StrongSync.

Malgré leur dépréciation en 2019, la plupart des fournisseurs de stockage dans le nuage utilisaient encore des extensions de noyau pour modifier le fonctionnement du système. Ce n’est que forcés et contraints par la politique de sécurité des machines Apple Silicon qu’ils abandonnent enfin ces pratiques d’un autre temps… ou abandonnent macOS.

À l’exception notable du système Smart Sync de Dropbox, les services de synchronisation reposent généralement sur macFUSE, un mécanisme d’extension du système de fichiers conçu (puis abandonné) par Google. Google utilise un nouveau système basé sur le protocole SMB : le volume réseau apparait clairement lorsque vous utilisez la fonction File Stream qui permet de consulter la liste des fichiers sans devoir les synchroniser.

File Provider. Image Apple.

Apple propose pourtant une solution de synchronisation et de gestion des fichiers distants : File Provider. Incontournable sur iOS, cette extension reste méconnue sur macOS, alors qu’elle est complètement intégrée au système depuis macOS Big Sur. Après la première connexion au service de stockage dans le nuage, le système se charge de la surveillance et de l’administration des fichiers.

L’utilisateur croit voir ses fichiers dans le Finder, mais il s’agit seulement de références. Le système intercepte les opérations de lecture et d’écriture pour télécharger les données à la volée. Le fournisseur de stockage doit seulement s’inquiéter de la copie des modifications sur ses serveurs, et de la récupération des modifications réalisées sur une autre machine.

Le stockage en ligne apparait ainsi comme une véritable extension du stockage local : les fichiers sont téléchargés seulement quand vous en avez besoin, et lorsqu’ils ne sont plus nécessaires, ils peuvent être marqués comme « purgeables ». Le système de fichier pourra ainsi les supprimer pour libérer de l’espace.

Les réglages de StrongSync.

Ce fonctionnement vous semble familier ? C’est normal, puisque c’est celui d’iCloud Drive. Vous voyez la suite venir : StrongSync utilise l’extension File Provider. Outre Dropbox, Box, OneDrive for Business, et Google Drive, StrongSync prend en charge les points de montage SharePoint, les espaces NextCloud, et même les serveurs SFTP et WebDAV.

L’application écrite en SwiftUI prend place dans la barre des menus, et les espaces de stockage apparaissent comme des « emplacements » dans le Finder. StrongSync offre moins d’options que son grand frère ExpanDrive, qui utilise justement MacFUSE, mais il faut dire que File Provider élimine de nombreux problèmes.

Le téléchargement et la suppression des fichiers sont gérés par le système, et la liste des dossiers et des fichiers est indexée par Spotlight. À ce stade, il lui manque seulement une fonction, la possibilité d’« épingler » un fichier pour éviter sa suppression automatique. Le développeur nous assure qu’elle sera proposée dans une prochaine mise à jour.

Dropbox dans le Finder par l’entremise de StrongSync. Remarquez l’interface identique à celle d’iCloud Drive, et pour cause.

StrongSync est proposé selon un modèle hybride : après avoir acheté une licence à 49,95 $ (env. 44 €), vous pouvez choisir entre un renouvèlement annuel à 24,95 $ (env. 22 €), ou une prolongation ad vitam æternam à 99 $ (env. 88 €). Une licence cinq postes est disponible pour quelques dizaines d’euros supplémentaires, et l’application peut être testée gratuitement pendant une semaine.

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