Les performances, bonne résolution pour Atom en 2018

Nicolas Furno |

Electron est un framework qui permet de créer des apps multiplateformes à partir de technologies du web. Il a gagné en popularité ces dernières années et de nombreuses apps de premier plan l’utilisent, dont la célèbre messagerie instantanée Slack. Mais s’il est connu, ce n’est pas toujours pour de bonnes raisons : il est en effet souvent critiqué pour ses performances en deçà des apps natives ou encore sa gourmandise. À tel point que certains comparent désormais Electron à Flash… on a vu plus valorisant.

Face à ces critiques, certains reviennent au développement natif, mais d’autres espèrent améliorer les performances pour effacer la différence avec les apps natives. C’est le cas d’Atom, l’éditeur de code de GitHub qui a été le premier à utiliser Electron (le framework a, en fait, été créé pour ce logiciel). Dans un article publié sur le blog du projet il y a quelques jours, ses concepteurs ont indiqué que la performance était l’objectif principal pour 2018.

La dernière version d’Atom. Cliquer pour agrandir

Plusieurs projets avaient déjà été menés en ce sens en 2017. En juin dernier par exemple, Atom avait amélioré ses performances lors de l’ouverture de gros fichiers en utilisant du code natif pour cette partie précise du logiciel. Des travaux ont aussi été menés sur d’autres fronts, notamment le temps d’attente à l’ouverture de l’app, mais ses concepteurs ont reconnu que la vitesse n’était pas la priorité auparavant.

Atom a été conçu avant tout comme un éditeur de code facile à modifier. On peut tout changer, de l’interface aux fonctions de base, et c’est indéniablement une raison importante de son succès. En contrepartie, cette souplesse a aussi contraint les développeurs à faire quelque choix qui ont eu un gros impact sur les performances. À titre d’exemple, à chaque fois que l’utilisateur tapait sur une touche du clavier, le logiciel devait faire des calculs importants, ce qui ajoutait une latence importante. Plusieurs mesures seront mis en place en 2018 pour simplifier cette partie et réduire la latence.

D’autres domaines sont encore évoqués dans l’article. Le temps au démarrage a déjà progressé l’an dernier, mais de plus gros progrès sont à attendre dans les mois qui viennent. En particulier, le logiciel ne chargera plus tous les modules dès le départ, il commencera par afficher une interface fonctionnelle, puis les chargera à l’arrière-plan.

Sorti courant 2017, Atom 1.17 avait amélioré le temps nécessaire au démarrage de l’éditeur de code. Cliquer pour agrandir

L’ouverture de gros fichiers devrait aussi être plus rapide, et leur gestion ensuite poser moins de problèmes de performances. Pour cela, les créateurs d’Atom vont suivre la même stratégie, remplacer des composants sensibles aux performances par des modules développés avec du code natif à la place du JavaScript. Du C++ ou du Rust, le langage de Mozilla, pourrait être utilisé en fonction des besoins. Parmi les briques qui seront écrites en Rust, l’une d’entre elles servira à réduire la consommation de RAM du logiciel, l’un des points noirs des apps Electron.

Un logiciel aussi important qu’un éditeur de code peut-il être à la hauteur d’une app native quand il est développé avec Electron ? Peut-être pas, mais le cas d’Atom prouve qu’il y a matière à optimiser le code pour améliorer les performances et celui de Visual Studio Code, autre éditeur de code basé sur Electron, montre que l'on peut avoir de bien meilleures performances. Reste à savoir si les gains promis seront bien au rendez-vous, réponse dans les prochains mois.

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