Project Tofino : Mozilla veut faire renaître le Phoenix de ses cendres [MAJ]

Stéphane Moussie |

Expérimenter, sans tenir compte du passé ni des a priori, c'est le but du Project Tofino lancé par Mark Mayo, le responsable de Firefox. « Ce qu'un navigateur doit faire pour nous a beaucoup changé depuis Firefox 1.0, et nous avons besoin depuis longtemps de nouvelles approches », explique le Senior Vice President de Mozilla dans un billet de blog.

Logo du projet Tofino

Firefox va bénéficier cette année de nouveautés majeures (WebExtensions, multi-processus, distribution plus rapide), « mais ce n'est pas suffisant quand des gens ont une idée totalement différente qu'ils veulent explorer. » Cette idée, elle passe notamment par un logiciel qui ne soit pas basé sur Gecko et XUL, les deux technologies fondamentales de Firefox, mais sur les plus modernes Electron et React.

React est un framework JavaScript supervisé par Facebook permettant de construire des interfaces utilisateurs. Quant à Electron, il s'agit d'un framework servant à créer des applications multiplateformes à l'aide de technologies web... dont Chromium, la base open source de Chrome.

« Est-ce que cela veut dire que nous ne croyons pas en Gecko (le moteur de rendu de Mozilla, ndr) ? [...] Que va-t-il se passer si les développeurs pensent que nous abandonnons Firefox et Gecko ? » Mark Mayo déclare être conscient de ces interrogations et craintes, mais selon lui il n'y a plus de temps à perdre : « Ne pas avoir un Firefox sensationnel va tuer Firefox. Point barre. »

Premiers croquis des prototypes du projet Tofino

Non seulement les prototypes du projet Tofino « ne ressemblent presque en rien à Firefox », mais en plus ils sont créés loin des standards de travail de Mozilla. Mark Mayo a donné carte blanche à une petite équipe de développeurs.

Cette équipe établie à Tofino, sur l'île de Vancouver au Canada, n'aura de compte à rendre à personne et sera même totalement coupée du reste de Mozilla pendant 3 mois. « C'est le temps que j'accorde à l'équipe pour prouver qu'il y a quelque chose qui peut devenir un produit, annonce le dirigeant. Si ce n'est pas le cas, on abandonne tout. »

Mark Mayo entend en fait recréer les conditions de la création de Mozilla, née en 1998 de la libération en un temps record du code source de Netscape. Le Phoenix va-t-il renaître de ses cendres ?

Mise à jour 23h48 : Mark Mayo vient de mettre à jour le billet de blog pour préciser que Project Tofino était « entièrement concentré sur les explorations d'expériences utilisateurs et non sur la plateforme technologique ». Et d'affirmer son attachement à Gecko et Servo (le nouveau moteur de rendu développé par la fondation) pour le futur du navigateur. Il n'est donc pas question de faire table rase.

Logo de Phoenix, le premier nom de Firefox
Accédez aux commentaires de l'article