L'empreinte carbone va s'afficher sur les factures de téléphonie et d'internet fixe

Mickaël Bazoge |

Vous devriez trouver sur votre prochaine facture de mobile et d'internet fixe une nouvelle ligne indiquant la quantité de données consommées avec l'équivalent en émissions de gaz à effet de serre (en grammes de CO2e, ou équivalent de dioxyde de carbone). Cette obligation introduite depuis le 1er janvier est inscrite dans la loi « anti-gaspillage et économie circulaire ».

Illustration : Ademe.

L'objectif ici est d'informer l'utilisateur sur l'empreinte carbone de son usage des réseaux fixe et mobile. De la sorte, il pourra prendre des mesures (s'il le souhaite) pour réduire ses émissions, par exemple en regardant une vidéo en 1080p plutôt qu'en 4K sur son smartphone, ou encore en privilégiant le Wi-Fi, moins énergivore que la 4G ou la 5G.

Cette mesure fait néanmoins polémique. Les opérateurs et les fournisseurs d'accès à internet doivent respecter une méthodologie de l'Ademe, l'Agence de la transition écologique. Jusqu'en 2024, ils pourront utiliser ces formules simplifiées :

  • Pour les réseaux mobiles : quantité de données consommées par l'utilisateur en Go/mois multipliée par le ratio moyen majorant représentatif de l'impact du réseau mobile France (une valeur actuellement estimée à 49,4 gCO2e par gigaoctet).
  • Pour les réseaux fixes : impact moyen de la consommation internet fixe d'un Français (évaluée actuellement à 4,1 kgCO2e par mois).

Ces valeurs ont été calculées « suivant une approche cycle de vie, multicritère dans le cadre d'une étude menée sur l'évaluation de l'impact environnemental du numérique à l'échelle de la France », détaille l'Ademe, qui précise qu'elles pourront être mises à jour. Cette méthodologie est vertement critiquée. Le cofondateur de Gandi.net, Pierre Beyssac, n'y est pas allé de main morte dans un tweet, dénonçant aussi une évaluation « sortie du chapeau ».

Les critiques pointent aussi du doigt une mesure qui ne prend pas en compte la réduction de l'empreinte carbone apportée par le numérique. Même si une conférence Zoom consomme de l'énergie, le volume est bien moins élevé qu'une réunion en présentiel entre plusieurs personnes qui auraient dû se déplacer.

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