Au Royaume-Uni, Amazon détruit des millions d'invendus chaque année, des produits neufs et souvent jamais utilisés, révèle la chaîne ITV. Tout y passe, des sèche-cheveux aux masques de protection, en passant par des livres et des appareils électroniques. Ceux d'Apple ne sont d'ailleurs pas épargnés : des MacBook et des iPad se retrouvent régulièrement dans les cartons marqués « à détruire »…

« Globalement, 50% des produits [détruits] n'ont jamais été ouverts, ils sont toujours emballés », raconte un ex-employé de l'entrepôt de Dunfermline, en Écosse. « L'autre moitié, ce sont des retours en bonne condition. Le personnel est devenu complètement insensibilisé à ce qu'on leur demande de faire », déplore-t-il. Plus de 124 000 produits ont été détruits dans le cours d'une semaine au mois d'avril, uniquement dans cet entrepôt. Par contraste, 28 000 seulement devaient se transformer en dons.

Le problème est le même que celui qui est devenu public en France il y a deux ans : les vendeurs qui passent par la plateforme d'Amazon ont tout intérêt à réduire le plus possible le temps de stockage de leurs produits dans les entrepôts de l'entreprise. Et cela leur coûte finalement moins cher de détruire les invendus que de les laisser prendre la poussière chez Amazon ou les rapatrier (lire : Économie circulaire : Amazon ne pourra plus détruire les invendus encore viables).

La loi sur l'économie circulaire interdit effectivement la destruction des invendus non alimentaires, comme les produits électroniques, l'électroménager ou les livres, et ce depuis le 31 janvier 2021. « Ils devront non plus être mis en décharge ou incinérés mais donnés ou recyclés », selon la loi. De l'autre côté de la Manche, les politiques se sont emparés de ce reportage, Boris Johnson le Premier ministre promettant que le gouvernement allait examiner de près ce gaspillage insensé.