Recherche : Qwant s’allie avec Microsoft pour contrer Google

Anthony Nelzin-Santos |

Pour mieux concurrencer Google, Qwant renforce son partenariat avec Microsoft. Éric Léandri, président de Qwant, et Carlo Purassanta, président de Microsoft France, ont scellé leur accord au cours du salon VivaTech. Qwant recourra aux services infonuagiques de Microsoft Azure, et le navigateur Edge intègrera le moteur de recherche français.

Le stand de Qwant sur le salon VivaTech.

Selon StatCounter GlobalStats, Qwant représente 0,66 % du marché de la recherche en France — contre 94,25 % pour Google. Une part de marché minuscule, fruit d’efforts considérables, mais insuffisants. Pour passer à l’échelle supérieure, Qwant doit être capable de traiter des centaines de milliards de pages, et d’analyser les ressources multimédias à grand renfort d’intelligence artificielle.

Autrement dit : le moteur de recherche français souffre d’un déficit technologique majeur. Avec Azure, Microsoft vient le combler. Qwant utilisera la puissance de calcul et les outils du cloud de Microsoft. Hier encore, sur leur petit stand à VivaTech, les représentants de l’entreprise française nous vantaient l’« indépendance » du moteur de recherche et insistaient sur « l’importance de la souveraineté ».

« Je pense que Qwant apportera des précisions pour lever toute ambigüité qui laisserait à penser que cela signifierait un abandon de souveraineté et de son modèle », dit Éric Bothorel, député et président du groupe d’études « économie numérique de la donnée, de la connaissance et de l’intelligence artificielle ». « Microsoft n’est pas Google », répond Éric Léandri (lire : Microsoft : du libre pour azurer le futur).

Qwant assure rester « maitre de sa technologie, y compris son algorithme, son index et son infrastructure clients ». « Une fonctionnalité de confidentialité des recherches des internautes » garantirait la mainmise du moteur sur les données générées par ses utilisateurs. Mais dans le même temps, Qwant dit qu’elle pourra « compléter ses technologies propres par des technologies Microsoft pour ses futurs projets ».

Le fait est que Qwant dépend déjà largement des « technologies Microsoft ». Les données du robot d’indexation français sont déjà complétées par les résultats de Bing, et celles du moteur de recherche d’images sont fournies par Microsoft. Qwant s’engage à reverser « au moins 5 % » de ses recettes publicitaires aux entreprises de presse française, et vient de lancer Causes, un système de dons aux associations basé sur un partage des revenus publicitaires. Des revenus qui proviennent… de Microsoft Bing Ads.

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