Mark Zuckerberg répond à Tim Cook et attaque sur les prix

Nicolas Furno |

En pleine tourmente Cambridge Analytica, Tim Cook avait critiqué son homologue de Facebook sur la monétisation des données de ses utilisateurs. Apple, indiquait-il alors, ne sera jamais dans cette position, parce qu’elle ne compte jamais exploiter les données de ses utilisateurs à des fins commerciales. « La vie privée pour nous, c'est un droit de l'homme, une liberté civile. », et non un bien commercial, avait-il précisé.

Aujourd'hui, c’est Mark Zuckerberg qui a répondu, par le biais d’un podcast diffusé par Vox. Interrogé sur la polémique, le PDG de Facebook a répondu sur la question des prix, avec un petit tacle au passage contre les marges légendaires de la firme de Cupertino.

Vous savez, je trouve que cet argument, que nous ne nous intéressons à vous que si vous payez, est extrêmement désinvolte. Et pas du tout en accord avec la vérité. La réalité, c’est que si vous voulez construire un service qui ambitionne de connecter tout le monde dans le monde entier, il y a une grande partie des gens qui ne peuvent pas se permettre de payer. Et de ce fait, comme pour beaucoup de médias, un modèle soutenu par la publicité est le seul qui peut servir de base pour construire ce service.

Premier argument donc, ce n’est pas parce que Facebook est un service gratuit que les utilisateurs sont le produit, comme Tim Cook avait déjà eu l’occasion de le dire en 2014. Mark Zuckerberg défend son entreprise et aussi son rôle, glissant au passage que Facebook pourrait gagner encore plus d’argent s’il laissait tout passer :

Probablement au mécontentement de notre équipe en charge des ventes, je prends toutes nos décisions en me basant sur ce qui compte pour notre communauté et je me concentre beaucoup moins sur l’aspect publicitaire du business.

Non content de répondre sur ce point, Mark Zuckerberg va plus loin encore et attaque Apple sur ses prix. Son argument : Apple essaie de faire le maximum pour que ses clients paient plus cher, mais cela ne veut pas dire qu’elle s’intéresse davantage à eux :

Je crois qu’il est important de ne pas tous céder au syndrome de Stockholm et de laisser les entreprises qui travaillent dur pour vous faire payer plus vous convaincre qu’elles s’intéressent davantage à vous. Parce que cela me semble ridicule.

À l’inverse d’Apple, Facebook est, selon lui, « dans le camp des entreprises qui travaillent dur pour vous faire payer moins cher ». Mais cela ne veut pas dire que l’entreprise ne cherche qu’à vendre vos données, voilà son message.

L’interview dure près de 50 minutes et elle évoque naturellement plus longuement la polémique récente et les actions du plus grand réseau social pour s’en sortir. Vous pouvez l’écouter ou la lire à cette adresse.

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