Alphabet multiplie les dollars et n'a pas peur du scandale Cambridge Analytica

Mickaël Bazoge |

Google inaugure la saison des résultats trimestriels. En attendant Apple qui doit dévoiler les siens le 1er mai, Alphabet — la maison-mère du moteur de recherche — a présenté son premier trimestre calendaire, qui bat à plate couture les estimations de Wall Street.

Le groupe a engrangé un chiffre d'affaires de 31,16 milliards de dollars, ce qui représente une croissance de 26% par rapport au même trimestre de l'an dernier. Les analystes avaient parié sur 30,36 milliards. Les profits s'établissent à 9,4 milliards de dollars, soit 13,33 $ par action (contre 9,28 $ pour Wall Street).

Le gros des ventes d'Alphabet provient de la publicité bien sûr, même si les « autres » activités comme le matériel, le cloud, … représentent 4,35 milliards (en hausse de plus d'un milliard par rapport au premier trimestre 2017). Les activités « paris » (les ballons qui distribuent internet, les véhicules autonomes de Waymo…) ont rapporté 150 millions, une goutte d'eau. Petite satisfaction, les pertes enregistrées par ces « moonshots » se montent à 571 millions, c'est moins qu'au même trimestre de l'an dernier (703 millions).

Le coût d'acquisition du trafic de Google, une variable importante dans les comptes du moteur de recherche1, reste stable par rapport au dernier trimestre 2017 : 24% des revenus de l'entreprise y est consacré.

Durant la conférence audio des résultats du trimestre, Sundar Pichai le CEO de Google n'a pas pu échapper aux questions liées au scandale Cambridge Analytica. Certes, l'affaire concerne en premier lieu Facebook, mais la question du contrôle des données occupe les esprits de toute la Silicon Valley.

Le patron du moteur de recherche a botté en touche : l'activité publicitaire de Google s'appuie surtout sur des mots clé, « pas sur les informations des utilisateurs ». Les règles de la RGPD, qui vont s'appliquer dans l'Union européenne à compter du 25 mai, devraient être proposées au reste du monde également : Sundar Pichai veut en tout cas que l'entreprise propose ces nouveaux contrôles de confidentialité à tous ses utilisateurs.

En ce qui concerne Google Assistant, le CEO s'est réjoui d'annoncer que 200 constructeurs partenaires intégraient le service dans leurs produits. Les propres appareils de Google font plus ou moins leur trou : c'est le cas des enceintes Google Home, que l'entreprise glisse en cadeau Bonux dans les paquets de lessive distribue largement grâce à de grosses promotions.

Malgré des qualités évidentes (et quelques défauts), les smartphones Pixel connaissent moins de succès. « Cela prend deux à trois années pour obtenir la taille critique que nous recherchons, nous nous sommes engagés à y parvenir », a assuré Sundar Pichai.


  1. Le gros de la somme va directement dans la poche d'Apple pour que Google demeure le moteur de recherche par défaut de Safari (lire : Google paierait encore plus cher pour être dans Safari). ↩︎

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