Mark Zuckerberg a ouvert la conférence F8, un grand raout pour les développeurs qui veulent contribuer et profiter de l’écosystème de Facebook. Entre démonstrations de produits disponibles aujourd’hui et grandes ambitions pour la prochaine décennie, les annonces ont couvert plusieurs domaines.

Des robots pour rester dans Messenger

Messenger, l’outil de communication qui est maintenant une plateforme à part entière avec ses 900 millions d’utilisateurs mensuels (ils étaient 700 millions il y a seulement un an…), a été le destinataire de plusieurs nouveautés. La première concernait les “robots”. Tout comme Microsoft avec des annonces toutes récentes dans le même domaine, Mark Zuckerberg espère multiplier ces assistants dans Messenger. Ce qui aura pour effet d’éviter que les utilisateurs n’aillent papilloner en dehors de son réseau social.

Téléphoner pour passer une commande ou pour réserver une table… cela le fondateur de Facebook entend le rendre caduque. De la même manière qu’il suggère que l’on n’aura plus besoin d’aller d’apps en apps pour accéder à des offres en ligne. À la place, Messenger saura pourvoir à tous ces besoins.

Les éditeurs de services en ligne, les commerces, les fournisseurs de contenus comme les médias vont pouvoir développer des robots logiciels. Ils entameront des discussions avec les utilisateurs de Messenger, de la même manière que les utilisateurs de Facebook Messenger discutent entre eux.

Facebook a mis au point une API pour développer de tels robots qui fonctionneront dans Messenger sur smartphones et des widgets pour son équivalent sur le web (pour ce qui est du cousin WhatsApp, il n’est pas prévu dans l’immédiat qu’il se mette lui aussi aux robots). Zuckerberg a montré comment on pourrait commander un bouquet de fleurs en conversant avec un chatbot spécialisé comme on le ferait avec un commerçant. Ou encore un robot réalisé par CNN qui adaptera le contenu du flux de news en fonction de vos centres d’intérêts.

Les développeurs pourront créer des robots capables de répondre à une question par texte, de montrer une image, d’afficher des liens, des boutons pour faire un choix… Toutes choses permettant d’établir une forme de conversation un brin sophistiquée et interactive (lire aussi KLM embarque ses passagers dans Facebook Messenger). En revanche il n’est pas encore question de pouvoir payer dans Messenger.

Toujours pour cette plateforme de discussion, Dropbox a dévoilé hier son intégration. On peut partager un contenu (fichier, vidéo, etc) se trouvant dans sa Dropbox, avec ses contacts Messenger sans plus avoir besoin de sortir de cette app.

Au passage, Zuckerberg a souligné le rapport de force qui s’est instauré entre ses deux services de chat que sont Messenger et WhatsApp (celui-ci est encore un peu devant avec son milliard d’utilisateurs) face aux SMS classiques. Les deux premiers totalisent chaque jour 60 milliards de messages échangés contre 20 milliards pour les SMS…

De nouvelles réalités dans 10 ans

Cette première conférence de F8 2016 a été l’occasion également de parler vidéo, VR (réalité virtuelle) et AR (réalité augmentée). Avec par exemple la présentation d’un dispositif capable de filmer à 360 degrés et de générer automatiquement des vidéos exploitables avec un casque comme en fabrique Oculus. La Facebook Surround 360 contient 17 petites caméras capables d’exporter des vidéos jusqu’en 8K.

Plus intéressant encore, à compter de l’été prochain, Facebook mettra à disposition en open source sur GitHub les détails techniques de cet équipement, pour laisser les amateurs mettre au point leurs propres solutions. Cette caméra ci coûtant pas moins de 30 000 $ à fabriquer.

Zuckerberg en a profité pour partager son espoir de voir d’ici une décennie les gros casques de réalité virtuelle devenir de banales lunettes, faciles à porter. Ce que les Glass de Google ont tenté de faire, en vain jusqu’à présent. Des lunettes qui offriront de la réalité virtuelle ou augmentée (la superposition d’éléments artificiels sur votre environnement réel).

Cela veut donc dire que si aujourd'hui je veux montrer à mes amis une photo, je sors mon téléphone et j'ai une petite version de la photo. À l'avenir, vous serez en mesure de claquer des doigts pour obtenir une photo et de l'afficher en aussi grand que vous le souhaitez, et avec vos lunettes de réalité augmentée, vous pourrez la montrer aux gens qui ainsi la verront. En fait, lorsque nous en serons là, beaucoup de choses que nous voyons aujourd'hui comme des objets physiques, tels qu'un téléviseur pour afficher une image, sera en fait une simple app à 1 $ dans une boutique d'apps de réalité augmentée. Cela va prendre beaucoup de temps pour y arriver. Mais telle est la vision vers laquelle nous tendons et travaillerons au cours des 10 prochaines années.

Vidéo

Côté logiciel, Facebook va donner plus de visibilité à son bouton qui sauvegarde des contenus en vue d’une lecture différée. 250 millions de personnes s’en servent chaque mois mais il y a matière à populariser davantage cette fonction qui évoque des services comme Instapaper ou Pocket.

Les éditeurs pourront intégrer ce bouton de sauvegarde directement dans leurs articles, lui donnant une place de choix. À l’inverse des services du même style qui réduisent une page web à son contenu strictement utile, Facebook ne supprimera ni la mise en forme de l’article ni les publicités autour.

Facebook met également l’accent sur la diffusion de vidéos en direct — le service Periscope de Twitter est passé par là — au sein de son app, au point d’y avoir récemment dédié un onglet. Les développeurs vont disposer d’une nouvelle API “Live” pour diffuser des flux vidéo. Une démo a été faite dans ce sens, mettant en scène un drone DJI qui envoyait en direct sur Facebook ce qu’il filmait pendant son vol.

Toujours dans le registre de la vidéo, les développeurs auront à disposition le nécessaire pour créer des vidéos de 7 secondes, optimisées pour prendre la place de votre photo de profil sur Facebook. On pouvait déjà remplacer sa photo par un petit clip, maintenant on pourra le faire encore plus facilement et directement depuis Vine, Lollicam, Instagram ou encore Boomerang.