Non, Windows 10 ne s’installe pas avec des disquettes

Christophe Laporte |

Le lancement de Windows 10 est l’occasion de s’amuser à peu de frais et se moquer gentiment de certains des travers de Microsoft… même si cette nouvelle mouture du système d’exploitation de l’éditeur a de sérieux arguments à faire valoir (lire : Aperçu de Windows 10 : Microsoft sur la bonne voie). Pierre Dandumont, alias Dandugeek sur Twitter et animateur du Journal du Lapin, a profité de la trêve estivale pour se mesurer à Windows 10 et en particulier, l’installation de l’OS depuis… des disquettes.

Sur Twitter, il a en effet tenté de faire croire qu’il était possible d’installer la dernière version de Windows à l’aide de disquettes ! Le montage photo était presque convaincant, mais non il n’est pas possible d’installer Windows 10 avec l’aide d’un lecteur de disquettes… Windows 10 est le premier système d’exploitation de Microsoft à ne pas gérer nativement cet objet qui nous a quitté il y a quelques années déjà (lire : Windows 10 : une fenêtre sur l’avenir de Microsoft).

La version 64 bits de Windows 10 pèse un peu plus de 4 Go. Autrement dit, il faudrait quasiment 7 CD-Rom pour l’installer. Sachant qu’un CD-Rom permet de stocker à la louche l’équivalent de 450 disquettes, on vous laisse imaginer le cauchemar que serait l’installation de n’importe quel système d’exploitation à partir de disquettes à l’heure de la fibre optique et de la 4G.

Alors que Windows 95….

Si la disquette a rejoint depuis quelques années déjà les étagères des musées consacrés à la micro-informatique, on en était très loin il y a 20 ans quand Microsoft a lancé avec le succès que l’on sait Windows 95.

Les plus anciens d'entre vous s'en rappellent certainement, la disquette était alors un objet incontournable. On estimait en 1996 à cinq milliards le parc de disquettes utilisées fréquemment. Un chiffre à peu près équivalent à la population mondiale à cette époque. C’est toujours incroyable de voir, dans le monde des nouvelles technologies, à quel point des objets ou des technologies qui étaient à un moment donné absolument indispensable deviennent en l’espace de quelques années complètement désuets.

images : Pierre Dandumont

Durant les semaines précédant le lancement de Windows 95, les usines de production de disquettes ont tourné à plein régime pour Microsoft. Redmond s’était alors octroyé 60 % de la production mondiale pour son nouveau système d’exploitation. C’est qu’il fallait insérer pas moins de 13 petites « cartouches » dans son PC pour installer Windows 95… Soit sept de plus que pour Windows 3.1 !

Mais on était encore loin du record établi par Windows 98 qui nécessitait pas moins de 38 disquettes. L’installation devait être un vrai calvaire. Toutefois, lorsque Windows 98 est sorti, le CD-ROM était déjà devenu un objet courant sur nos ordinateurs.

Pour réduire le nombre de disquettes, Microsoft avait mis au point un format particulier : Distribution Media Format (DMF). Cette technologie permettait de stocker 1,68 Mo de données sur une disquette 3,5 pouces Haute Densité standard, au lieu des 1,44 Mo habituels. Accessoirement, cela devait également présenter l’avantage pour Microsoft de rendre les copies un peu plus difficiles.

image : CC Danamania

La disquette : un élément de différenciation entre le Mac et le PC

Windows 95 est sans doute un très mauvais souvenir pour Apple. La firme de Cupertino va à partir de ce moment-là accélérer sa longue descente aux enfers…

Mais la disquette, pour en revenir à elle, était incontestablement l’un des symboles qui illustraient le mieux la différence entre un Mac et un PC. Pour éjecter une disquette sur Mac, il suffisait de la glisser sur la corbeille. Le système d’éjection était entièrement motorisé ; sur PC, le moteur, c’était… votre doigt. Ça a l’air tout bête comme cela, mais cela fait partie de ces petites choses qui rendaient le Mac différent des autres ordinateurs.

La disquette aurait pu avoir un avenir. À la fin des années 90, des disquettes d’une capacité de 120 Mo firent leur apparition sur le marché. Mais c’était trop tard : le CD-Rom avait définitivement pris le dessus. On rappellera qu’Apple a été le premier constructeur à abandonner ce support avec l’iMac en 1998. À l’époque, cela avait fait scandale, mais l’avenir a donné raison à la marque à la pomme.

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