Johny Srouji : « Nous ne faisons pas de paris, nous prenons des risques calculés »

Félix Cattafesta |

Le Vice-Président des technologies hardware d'Apple Johny Srouji était récemment de passage en Israël : il en a profité pour accorder une interview au journal financier local Globe. Cet entretien a été l'occasion de revenir sur l'importance du pays dans la stratégie d'Apple et sur la conception de certaines puces Apple Silicon.

Johny Srouji, natif d'Israël, est entré chez Apple en 2008.

On y apprend notamment que les équipes israéliennes d'Apple ont joué un rôle central dans le développement des puces M1 Pro et M1 Max. « Ces puces ont été construites ici en Israël tout en travaillant avec d'autres équipes dans le monde entier, y compris au siège de Cupertino », explique Johny Srouji. C'est là-bas qu'a également été effectuée l'intégration avec les apps et que s'est déroulé le processus de vérification. « L'équipe israélienne a touché à tous les points et a été essentielle pour nous », précise le cadre.

Le vice-président insiste sur le fait que les équipes en dehors de Cupertino ne sont pas exclues des grands programmes et ne font pas office de cinquième roue du carrosse. « La R&D d'Apple fonctionne en partant du principe que chaque ingénieur et cadre a accès à toutes les informations nécessaires à la réussite de son rôle dans l'ensemble du projet. Et cela ne fait aucune différence que vous travailliez en Israël ou ailleurs dans le monde. ». Il explique notamment qu'il fait en sorte de tenir au courant le plus possible les équipes israéliennes, et que celles-ci sont informées de la trajectoire à suivre pour les années à venir.

Globe rappelle que le Vice-Président des technologies hardware d'Apple a beaucoup de responsabilités sur ses épaules, ce que l'on a pu voir avec le lancement de la puce M1. Cet audacieux pari aurait pu tourner à la catastrophe, mais Johny Srouji affirme ne pas vouloir travailler sur des projets faciles.

Si vous me le permettez, nous n’avons pas fait un pari. Nous ne faisons pas de paris, nous prenons des risques mesurés. C'était un risque stratégique, mais nous voulions sortir un bon produit. Nous savions que ce processus prendrait du temps, mais nous ne sommes pas partis de zéro - après tout, il y avait notre puce de téléphone, que nous avons commencé à construire il y a 14 ans.

Tim Cook rencontre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Cupertino, en mars 2014. Image officielle.

Un autre défi pour les SoC Apple Silicon est qu'il ne faut pas seulement créer une puce, il faut aussi l'intégrer aux Mac et à macOS. Les trois doivent ensuite fonctionner ensemble, ce qui est « unique pour une entreprise comme Apple » selon le cadre.

Comme de nombreux autres géants de la tech, Apple dispose d'une forte présence en Israël : le pays met le paquet sur la recherche et le développement et est un haut lieu de l’industrie des semi-conducteurs. Srouji précise par exemple que le centre de développement de Rawab est passé de 5 employés en 2018 à plus de 60 aujourd'hui. Il a annoncé récemment qu'Apple allait « continuer à investir dans le développement de notre centre d'ingénierie dans la région ».

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