Pour Phil Schiller, la controverse autour des MacBook Pro est « normale »

Mickaël Bazoge |

Phil Schiller, le grand patron du marketing d’Apple, assure le service après vente des nouveautés présentées la semaine dernière dans une interview à l’Independent. Il revient notamment sur l’accueil réservé par le public aux MacBook Pro, qui a provoqué « un débat passionné » — c’est le moins qu’on puisse dire !

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« Beaucoup de choses ont impressionné les gens, et d’autres ont créé la controverse », explique-t-il. Mais malgré les polémiques très vives, « nous sommes fiers de vous dire que notre boutique en ligne a reçu plus de commandes pour les nouveaux MacBook Pro que pour n’importe quel autre ordinateur portable auparavant », se réjouit Phil Schiller.

Moins langue de bois sans doute, le vice-président au marketing se dit « surpris » par les critiques, nombreuses et virulentes, autour des choix d’Apple pour ces ordinateurs. Toutefois, il trouve cela finalement « normal » : « Je n’ai jamais vu un nouveau produit Apple qui n’ait pas fait l’objet de critiques et de débat (…) Nous avons pris un gros risque, et bien sûr en avançant il y a également des changements dont il faut s’accommoder. Nos clients sont des passionnés, ce qui est formidable ».

Nous nous soucions de ce qu’ils aiment et de ce qui leur pose des problèmes. Et c’est notre métier que d’accompagner les gens au travers de ces changements. Nous savons que nous avons pris de bonnes décisions avec le MacBook Pro, et que le résultat est le meilleur ordinateur portable jamais conçu, mais il est possible que ce ne soit pas parfait pour tout le monde tout de suite. C’est OK, des gens ont ressenti cela avec le premier iMac et ça s’est plutôt bien passé.

L’interview est aussi l’occasion pour Phil Schiller de revenir sur certains choix controversés pris par Apple avec ces MacBook Pro. Pourquoi, par exemple, avoir supprimé le slot SD prisé des photographes ? C’est un slot « encombrant » dans lequel la carte sort à moitié, décrit-il. Et pourquoi ce type de cartes plutôt qu’un autre ? « Nous avons choisi la SD parce qu’il y a plus d’appareils photo qui utilisent [ce format], mais on n’a pas eu le choix. Donc, c’était un peu un compromis ».

Pour le remplacer, on pourra soit opter pour un lecteur USB (certains sont « très fins et rapides »), soit pour une connexion Wi-Fi dont sont équipés certains appareils photo. « Nous pensons qu’il y a un choix entre l’adaptateur physique, si vous voulez, ou le transfert sans fil ».

Quid du port jack, qui a disparu de l’iPhone 7, mais qui est resté sur le MacBook Pro ? « Ce sont des machines professionnelles ». S’il ne s’était agi que de brancher un casque, alors le port jack aurait tiré sa révérence sur les MacBook Pro, car « nous pensons que le sans fil est une très bonne solution [pour écouter de la musique] ».

Beaucoup d’utilisateurs de MacBook Pro ont des installations dans des studios, des moniteurs, des amplis et d’autres matériels audio qui n’ont aucun équivalent sans fil et qui nécessitent un jack, dit-il. Une explication qui en vaut une autre, mais on aurait aimé que Schiller s’explique aussi sur la nécessité de transporter avec soi une multitude de câbles et d’adaptateurs — après tout, il n’existe pas de solutions sans fil pour le HDMI ou le Mini DisplayPort.

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Concernant la présence de la Touch Bar et l’absence d’écran tactile sur les Mac, le vice-président reprend la doxa d’Apple : utiliser un Mac, c’est fondamentalement différent qu’utiliser un iPhone ou un iPad. Les appareils iOS offrent une « manipulation directe, multipoints, avec des applications plein écran ». Quant à l’expérience Mac, « dominée par nos ordinateurs portables », les manipulations sont indirectes avec des « curseurs et des menus ».

Un des signes distinctifs du Mac est la barre de menus du Finder, en haut de l’écran, un élément « au cœur de l’identité et de l’expérience » du Mac. « iOS n’a pas cette barre, et ne l’aura jamais. L’idée de toucher un menu en haut de l’iPhone ne va pas. Si vous faites un Mac tactile, il faut trouver comment proposer une bonne expérience avec votre doigt sur un écran. Croyez moi, nous avons essayé, et c’est une mauvaise expérience. Ce n’est ni aussi bien, ni aussi intuitif qu’une souris et qu’un clavier ». Un discours qui rejoint celui de Jony Ive (lire : Jony Ive confirme qu'il n'y aura pas de Mac avec écran tactile).

En parlant d’expérience plus ou moins bonne, Phil Schiller est revenu aussi sur l’une des principales nouveautés de macOS Sierra, à savoir Siri. « Nous avons attendu un moment avant de proposer Siri sur Mac » : il a fallu d’abord mettre au point ce que les utilisateurs voulaient faire avec l’assistant, c’est à dire « rechercher dans les fichiers et des choses comme ça ». Lancer Siri sans ces fonctions, ça n’aurait pas eu beaucoup de sens, décrit-il. En ce qui concerne l’absence de la fonction « Dis Siri », elle est due à une limite technique des Mac et à ses capacités basse consommation.

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