Le prix Nobel Joseph Stiglitz traite Apple de fraudeur

Christophe Laporte |

La campagne présidentielle américaine illustre parfaitement l’importance qu’Apple a prise dans la société américaine ces dernières années. Elle est bien souvent au centre des débats. On se souvient des propos de Donald Trump qui souhaite qu’Apple rapatrie ses usines au pays.

Cette fois, au coeur de la campagne, c’est Joseph Stiglitz qui s’en est pris à la législation fiscale américaine à travers Apple, estimant qu’elle est clairement défaillante. L’économiste affirme que le système actuel permet à Apple d’accumuler d’importants montants de cash à l’étranger, ce qui est une hérésie pour lui, et d’éviter l’impôt grâce à ses multiples filiales. Le prix Nobel d’économie, dont les sorties médiatiques sont parfois controversées, n’y va pas par quatre chemins et estime qu’Apple fraude tout simplement.

Autrement dit, Joseph Stiglitz n’est pas un grand fan de ce que beaucoup nomment poétiquement « l’optimisation fiscale ». Conseiller économique de Hillary Clinton dans le cadre de la présidentielle américaine, il estime que les États-Unis gagneraient à développer un plan encourageant Apple et les autres multinationales américaines à rapatrier leurs fonds.

On rappellera que les liquidités d’Apple s’élèvent à 232 milliards de dollars. Plus de 90 % de cette somme est actuellement en dehors des États-Unis. On rappellera que si Apple se décidait de rapatrier cette somme, elle serait taxée à hauteur de 35 % environ.

À plusieurs reprises, Tim Cook a martelé que « Apple paye chaque dollar d’impôt qu’elle doit ». Il a déclaré à plusieurs reprises qu’il aimerait rapatrier cet argent, mais que ce n’était pas possible vu les conditions actuelles :

Cela me coûterait 40 % [NdR : plutôt 35 %], et je ne pense pas que ce soit raisonnable. [Notre code des impôts] a été conçu pour l’âge industriel, pas pour l’âge numérique. Il est archaïque. Il pénalise les États-Unis. Il aurait dû être amendé depuis des années. Il est grand temps que nous le fassions.

Finalement, les prises de position ne sont peut-être pas si éloignées que cela. Il est regrettable que Joseph Stiglitz n’ait pas expliqué comment il compte inciter les entreprises américaines à rapatrier leurs fonds.

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