Apple contre le FBI : la saison n'est pas terminée

Mickaël Bazoge |

Si l'épisode San Bernardino est désormais terminé, la série "Apple contre le FBI" est loin d'être finie (lire : San Bernardino : le FBI a accédé aux données de l'iPhone et renonce à l'aide d'Apple). Un nouvel opus pourrait même rapidement faire son apparition, raconte Forbes. Le 1er mars, le FBI a obtenu un mandat lui donnant tout pouvoir pour accéder aux données de deux smartphones appartenant à Mohammed Younis Al-Jayab, un homme de 23 ans que la justice soupçonne d'avoir apporté un support matériel pour des opérations terroristes à l'étranger. Pour cela, il a été inculpé à Chicago, alors que des charges de fausses déclarations aux services d'immigration pesaient déjà contre lui.

Image iFixit.

Le premier smartphone, un Galaxy S5, a pu être débloqué par un agent du FBI qui a contourné la protection par mot de passe (peut-être qu'Al-Jayab ne l'avait tout simplement pas protégé). Le contenu de l'appareil a été copié pour analyse. Mais pénétrer à l'intérieur de l'autre terminal, un iPhone 6s, s'annonce plus ardu. Les sources de Forbes donnent peu de détails, mais la fuite de cette histoire n'est probablement pas fortuite. Au contraire de l'iPhone 5c de Syed Rizwan Farook, le terroriste de San Bernardino, l'iPhone 6s intègre plusieurs mécanismes de protection évolués, le premier d'entre eux étant Touch ID.

Il est toujours possible de réclamer d'Al-Jayab de poser le doigt sur le bouton d'accueil de l'iPhone, mais si le smartphone n'a pas été déverrouillé dans un délai de 48 heures, il réclamera le code. Le présumé terroriste voudra-t-il aller jusque là ? « Le statut de l'iPhone n'est pas disponible publiquement », explique-t-on du côté du Department of Justice.

Le FBI parviendra peut-être à extraire les données nécessaires à l'enquête avec ses propres ressources ; mais au vu des bourdes techniques des fins limiers du Bureau avec l'iPhone de San Bernardino, on n'en mettrait pas notre main à couper. Il est possible aussi que les forces de l'ordre fassent de nouveau appel aux bons services de l'entreprise qui est parvenue à débloquer l'iPhone 5c de Farook (lire : La technique du FBI pour accéder aux données de l'iPhone pourrait rester secrète).

Le DoJ n'a de toutes manières pas fait mystère de son intention d'employer toutes les méthodes à sa disposition pour parvenir à ses fins, même s'il s'agit de forcer la main aux constructeurs, quitte à en passer par des procédures judiciaires via l'All Writs Act. Le ministère de la justice américain a sous la main douze autres demandes de déverrouillage d'iPhone concernant des affaires entre septembre 2015 et février 2016.

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