Une rencontre entre le FBI et Apple, qui peut compter sur Microsoft

Mickaël Bazoge |

Apple et le FBI vont pouvoir discuter de vive voix de leurs différends dans la bataille qui les oppose sur le déverrouillage d’un iPhone ayant appartenu à Syed Rizwan Farook, le terroriste qui a abattu 14 personnes début décembre à San Bernardino.

Le 1er mars, le comité juridique de la Chambre des représentants recevra Bruce Sewell, vice-président et conseiller juridique d’Apple, James Comey (patron du FBI), Cyrus Vance (procureur du district de New York), ainsi que Susan Landau, spécialiste du chiffrement et professeure à l’Institut Polytechnique de Worcester.

Le débat tournera évidemment autour du bras de fer entre le constructeur et le FBI, qui ne ratent jamais une occasion de se renvoyer la balle (lire : Les agissements troubles du FBI contre Apple). Apple peut également compter sur Microsoft pour se tenir à ses côtés. Si le soutien de l’éditeur a jusqu’à présent été plutôt tiède, voire franchement glacé après les déclarations biscornues de Bill Gates, Brad Smith — l’homologue de Bruce Sewell chez Microsoft — a annoncé que l’entreprise soutenait Apple « de tout cœur ».

C’est devant une audition devant le Congrès que Smith a annoncé le dépôt par Redmond d’un amicus curiae, une procédure qui permet à Microsoft de peser dans les débats (via un mémoire ou un témoignage), même si la société n’est pas directement impliquée. Brad Smith a le sens du spectacle ; durant l’audition, il a présenté une machine à calculer de 1911 en déclarant devant les représentants : « Vous pensez vraiment que la justice devrait essayer de résoudre les problèmes de technologie du 21e siècle avec des lois écrites à l’époque de cette machine ? ».

Par ailleurs, et pour être tout à fait complet sur la question à cette heure, le Financial Times a à son tour entendu dire qu’Apple allait bel et bien renforcer le chiffrement d’iCloud. L’objectif est de rendre impossible pour le constructeur de se conformer aux requêtes des forces de l’ordre (lire : Contre le FBI, Apple pourrait renforcer la sécurité des données et le chiffrement).

Mise à jour — Google et Facebook ont aussi l’intention de déposer un amicus curiae pour soutenir Apple. Twitter et Amazon seraient aussi de la partie.


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